- La situation a pris une tournure plus grave, avec des conséquences imprévisibles, dans le bras-de-fer entre le ministère de l'Education et la Fédération générale de l'enseignement secondaire. Ainsi, les derniers jours ont été marqués par la hausse de la tension, avec des démissions et des menaces de démissions de responsables d'établissements éducatifs et le tout a été couronné par la journée de colère, hier, dans tous les chefs-lieux des gouvernorats. Le ministère a jeté du lest en annonçant que les prélèvements sur les salaires n'auront pas lieu. Le secrétaire général adjoint de l'union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a indiqué mercredi dans une déclaration à la presse que les concertations se poursuivent entre le secrétaire général de la centrale syndicale et le chef du gouvernement. Tahri a souligné, en marge de la tenue du congrès de la Fédération générale des municipalités à Hammamet, que l'examen du dossier des enseignants est en cours avec une participation effective de la fédération générale de l'enseignement secondaire. Un accord conclu mardi, a-t-il rappelé, concernant l'annulation de la décision de la retenue sur salaire des enseignants dans l'attente de mener les vérifications nécessaires étant donné que cette question suscite une grande polémique juridique et déontologique, selon la même source. Seulement des propositions ont été soumises, a encore dit Tahri, estimant que la question concerne plusieurs points qui doivent être entièrement résolus. Le ministre de l'éducation, Hatem Ben Salem, avait démenti mardi soir les informations faisant état de déduction au mois de décembre des salaires des enseignants ayant boycotté les examens du premier trimestre, précisant qu'aucune décision n'a encore été prise sur le mode de déduction. "Il n'y a pas eu de déduction des salaires au mois de décembre et les rumeurs colportées à ce sujet ne tendent qu'à monter l'opinion publique (contre le ministère)", a-t-il déclaré. Le ministre a rappelé toutefois le principe de la légalité de la déduction lorsque les travaux ne sont pas accomplis conformément aux lois et règlements en vigueur dans le code du travail. Il a ajouté que les négociations sur la "crise de l'enseignement secondaire" se poursuivaient à tous les niveaux et que le ministère de l'Education "n'épargnera aucun effort pour donner une impulsion positive à ces négociations". Un grand nombre d'enseignants de lycées et collèges ont participé, hier, à des marches organisées, dans le cadre de la " Journée de colère " décrétée, à l'échelle nationale, par la Fédération générale de l'enseignement secondaire. Par ailleurs, la majorité des directeurs et proviseurs des collèges et lycées dans la région de Kasserine ont annoncé mardi leur démission collective de leurs fonctions, apprend la correspondante de l'agence TAP auprès du secrétaire général de la branche de la fédération de l'enseignement secondaire, SadekMahmoudi. "Cette démission collective est une réaction à la politique des menaces et d'intimidation que le ministère de l'Education et le commissariat régionale à l'éducation poursuivent contre eux", a indiqué Mahmoudi. Il a ajouté que cette décision avait été prise après examen de la situation et de toutes les questions professionnelles lors d'une réunion tenue mardi après-midi par les représentants de la branche de la fédération de l'enseignement secondaire au siège de l'Union régionale du travail, à laquelle ont assisté de nombreux directeurs et proviseurs.