Selon l'édition 2019 du rapport « Perspectives économiques en Afrique » de la Banque africaine de développement (BAD), la croissance de l'économie africaine devrait atteindre les 4% en 2019 et réaliser 4,1% en 2020. Pour cette année 2019, « 40% des pays africains» devraient enregistrer une croissance d'au moins 5% », précise l'institution financière. « L'Afrique de l'Est est en tête avec une croissance du PIB estimée à 5,7 % en 2018, suivie de l'Afrique du Nord à 4,9 %, de l'Afrique de l'Ouest à 3,3 %, de l'Afrique centrale à 2,2 % et de l'Afrique australe à 1,2 % », note le rapport. Sur le plan macroéconomique, une diminution du déficit budgétaire et du compte courant devrait intervenir en 2018, pour se poursuivre en 2019 et 2020, précise la BAD. Tout en ajoutant que cette diminution du déficit budgétaire devrait être lente à cause de la masse salariale élevée et du caractère structurel du déficit commercial, lié à la demande d'importations en augmentation de 16 % au cours des huit premiers mois de 2018 par rapport à 2017. L'inflation devrait refluer à partir de cette année Le rapport évoque également une forte augmentation de l'inflation en 2018, en raison de l'incidence du taux de change, l'augmentation de la TVA et la hausse de l'inflation importée, ajoutant qu'elle devrait atteindre 7,4 %, puis refluer, à partir de 2019, sous l'effet d'un resserrement de la politique monétaire par la Banque centrale de Tunisie (BCT) durant le 2ème trimestre 2018. Toujours selon la même source, le dinar s'est déprécié de 19 %, par rapport au dollar américain et à l'euro, en 2018, ce qui a créé des tensions sur les réserves de change. Pour la BAD, le principal défi à moyen terme réside dans la lutte contre le chômage et la réduction des disparités régionales. Le chômage touche en moyenne 15,4 % de la population active et 31 % des diplômés de l'enseignement supérieur, souligne encore le rapport, évoquant, cependant, des écarts très importants entre les régions côtières où se concentrent l'essentiel des investissements et des emplois et celles de l'intérieur. La dette publique augmente de 71% entre 2010 et 2018 L'augmentation galopante de la dépense publique depuis 2011, qui a privilégié la dépense courante au détriment des dépenses d'investissement s'est effectuée à périmètre fiscal quasi constant en ayant recours à l'endettement, souligne encore la BAD. Et de rappeler que la dette publique majoritairement composée de dette extérieure (70 %) a augmenté de 71%, entre 2010 et 2018. La Tunisie bénéficie de nombreuses opportunités à consolider et renforcer. En plus de sa proximité géographique avec l'Europe, la Tunisie dispose d'importantes potentialités agricoles et agroalimentaires pouvant relayer et accélérer la croissance et la création d'emplois, estime la BAD. Avec une production moyenne de 190 mille tonnes, la Tunisie est devenue en 2017, le deuxième producteur mondial d'huile d'olive derrière l'Espagne et le développement du marché mondial pourrait permettre de doubler la production. La BAD recommande des conditions de sécurité meilleures pour la relance de nouveaux investissements touristiques « Le pays dispose également d'importants gisements de phosphate dont il était le cinquième producteur mondial, jusqu'en 2011, ainsi que de gisements gaziers pour sa consommation nationale », indique la BAD. L'institution financière insiste sur l'amélioration des conditions de sécurité qui permet d'ouvrir de nouvelles perspectives pour la relance des investissements dans le secteur du tourisme. Et d'ajouter que la Tunisie dispose d'une importante base industrielle diversifiée (aéronautique, industrie chimique et textile) qui nécessite une montée en gamme pour jouer un rôle déterminant dans la transformation structurelle de l'économie tunisienne. In fine, l'institution financière met l'accent sur la nécessité de mettre en place des réformes profondes de la gestion des finances publiques, et ce afin d'améliorer la mobilisation des recettes et atténuer les vulnérabilités de la dette.