«Choufli Hal», et « Chez Azaïez » deux sitcoms humoristiques que la chaîne de télévision nationale Watania II rediffuse en boucle, restent pourtant très demandés par un public d'enfants et d'adultes qui n'attendent que ces instants de pur bonheur pour regarder les bouffonneries de ‘'Sboui'' ou de ‘'Sadok'' deux personnages campés par feu Sofiane Chaari. Sans oublier les autres personnages hauts en couleur. « Le concept de ces deux sitcoms est en fait original », confirme Hatem Belhadj qui en a écrit les scénarios « ‘'Choufli Hal'' propose une plongée dans le quotidien d'un psychothérapeute « Dr Slimene » (Kamel Touati), voisin d'une cartomancienne voyante, « Janet » (Amel Baccouche), et les deux protagonistes partagent la même salle d'attente. Par un concours de circonstances, les patients du psy et les clients de la voyante se retrouvent dans un même espace et entre les mains pas toujours bienveillantes de « Sboui » (Sofiène Chaâri) qui campe le rôle de l'infirmier et demi-frère du psy ». D'autres situations auront lieu au sein même de la famille du psy comme par exemple le fait que l'épouse (Jamila Chihi), supporte mal la cohabitation avec sa belle-mère « Fadhila » (Mouna Noureddine)... Signalons toutefois la participation de Kaouther Belhaj qui joue le rôle de « Azza » l'assistante de la voyante et qui fait courir Sbouï, l'infirmier du psy. Pour la sitcom ‘'Chez Azaiez'' le scénario puise dans l'actualité, il se déroule dans une superette ou des clients se rencontrent avec Azaiez (Kamel Touati) et à chaque fois on traite d'un problème social… Les thèmes sont variés et la plupart concernent les problèmes relatifs au travail, au chômage, à la solitude et à l'argent... « Je voudrais insister sur le fait que je ne prétends pas mettre la société tunisienne sur un divan... j'essaye plutôt de montrer certains phénomènes sociaux sous une forme caricaturale et satirique parfois... », a fait remarquer Hatem Belhadj. Et si des annonceurs choisissent les plages horaires pendant la diffusion de « Choufli Hal » ou de « And Azaiez », c'est que parce que le taux d'audience y est à son pic et que les téléspectateurs ne manqueront pour rien au monde ces deux sitcoms qui deviennent les must des soirées de confinement. Mais pourquoi donc autant de succès à des œuvres de télévision qui dans la normale des choses sont filmées en studio et ne demandent pas les dépenses faramineuses des feuilletons qui passent au final inaperçus si ce n'est pour soulever un tollé ou déclencher un cortège d'indignations ? Cela revient, il faut dire, au succès d'un scénario à la fois drôle et réaliste, proche des Tunisiens. Les sitcoms qui réussissent sont ceux qui parlent du quotidien du Tunisien avec beaucoup d'humour sans tomber dans la vulgarité. Parce que le Tunisien aime se tourner en dérision, il aime aussi rigoler de ses vices sociaux. Mais il déteste qu'on se moque de lui en usant et abusant de l'argent du contribuable pour financer ou accorder des subventions à des productions télévisuelles vite troussées pour être vite oubliées et qui donnent la possibilité à tout un réseau de corruption et de favoritisme d'exercer en toute impunité en attribuant à des proches et amis et amis des amis des subventions qu'ils ne méritent aucunement. Suivez mon regard. Entre temps, «Choufli Hal» continue, imperturbable, son bonhomme de chemin sur la Watania II à laquelle vient s'ajouter «Chez Azaïez» sur la même chaîne. Disons aussi que malgré la diffusion de nouvelles séries, ces sitcoms ont encore leur place et parviennent à arracher un sourire ou un rire à un téléspectateur qui sait finalement trancher et séparer le bon grain de l'ivraie. A bon entendeurs, merci.