La Turquie a annoncé hier qu'elle continuerait de coopérer avec l'Italie pour parvenir à une paix durable et un processus politique fructueux en Libye, saluant l'"impartialité" de Rome dans ce dossier "contrairement à d'autres pays européens". "Ensemble avec l'Italie, nous allons poursuivre nos efforts pour une paix durable et un processus politique fructueux en Libye", a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu lors d'une conférence de presse à Ankara aux côtés de son homologue italien Luigi Di Maio. Les Italiens ont eu "une attitude impartiale. L'Italie n'a pas soutenu le putschiste Haftar, contrairement à certains autres pays de l'UE, l'Italie a fait des efforts sincères pour le cessez-le-feu et le processus politique." Le chef de la diplomatie turque n'a pas précisé le nom des pays de l'Union européenne auxquels il faisait allusion mais ses propos surviennent après des crispations diplomatiques entre la France, accusée de soutenir le maréchal Haftar - ce que Paris dément-, et la Turquie. Cette dernière intervient militairement en Libye en soutien au gouvernement d'entente nationale (GEN), reconnu par la communauté internationale, face à l'offensive du maréchal Haftar, l'homme fort de l'Est libyen. Ce soutien turc, qui s'ajoute à l'appui de Moscou à Khalifa Haftar, fait grincer des dents et suscite l'inquiétude de l'Onu et des pays engagés ces dernières années dans la médiation visant à sortir le pays du chaos et à aboutir à un cessez-le-feu durable entre les deux camps rivaux. Mercredi, un responsable du ministère français des Affaires étrangères a estimé que l'Otan ne pouvait pas s'en tenir à une "politique de l'autruche" face aux agissements de la Turquie notamment en Libye.