Notre pays a été classé 3ème destination la plus « CovidSafe », de la Méditerranée pour la saison touristique estivale, juste derrière le Monténégro et la Croatie. 15% des hôteliers pensent licencier 100% de leurs effectifs s'il n'y a pas de nouvelles mesures pour sauver la situation dans les prochains 6 mois. Les pertes du secteur estimées à 1,4 milliard de dollars cette année Le TEMPS-Khouloud AMRAOUI La pandémie a mis à mal tous les secteurs sans exception, en particulier le secteur touristique. L'appareil productif du secteur du tourisme tunisien est en panne technique. Il s'agit maintenant de s'employer à rétablir la bonne marche du secteur. Le rétablissement efficient du secteur nécessite, certes, une stratégie exceptionnelle. Tout d'abord, une analyse sectorielle s'impose. Alors qu'une série de mesures strictes de confinement a contribué à faire de la Tunisie un modèle de l'éradication des cas de Covid-19 dans la région nord-africaine, Oxford Business Group s'est posé la question quant aux perspectives touristiques. La quasi-réussite de la saison touristique reste plausible et tout reste tributaire d'une conception adéquate pour lui conférer une assise propre de façon à donner plus d'éclat à l'image de marque de notre pays. En effet, les restrictions s'assouplissent et les entreprises reprennent leurs activités, et le secteur touristique aura forcément un rôle important à jouer dans la relance économique. Pour ce faire, Oxford Group indique que, de par son succès à contenir le virus, la Tunisie pourrait tirer son épingle du jeu et devenir une destination privilégiée pour les vacances d'été des Européens, Nord-Africains et Tunisiens. L'institution rappelle que la Tunisie a été classée 3èmedestination la plus « CovidSafe », de la Méditerranée pour la saison touristique estivale, juste derrière le Monténégro et la Croatie. A l'heure où l'activité économique reprend dans de nombreux centres-villes, le gouvernement espère que le tourisme entraînera la reprise économique. Des pertes de 1,4 milliard de dollars cette année pour le secteur du Tourisme Le pays a été classé troisième destination la plus « Covid-safe », c'est-à-dire là où le risque de contamination est le plus faible de la Méditerranée pour la saison touristique estivale, derrière le Monténégro et la Croatie, selon des informations publiées par le cabinet de conseil basé à Tunis Targa-Consult. Le groupe estime que la Tunisie possède un avantage considérable par rapport aux destinations méditerranéennes, traditionnellement populaires comme l'Italie, l'Espagne et la France qui dénombrent respectivement 576, 1329 et 1362 cas par million d'habitants. « Les efforts déployés pour sauver la saison touristique estivale pourraient par conséquent poser les bases d'une reprise économique et contrebalancer les pertes essuyées par le secteur à cause du virus, qui atteindraient selon les estimations jusqu'à 1,4 milliard de dollars cette année ». La Tunisie en mesure de s'en sortir ! Oxford Group fait savoir que « si la Tunisie a su tirer profit de son secteur industriel bien établi pour doper sa production de matériel médical au début de la pandémie, le pays, comme bien d'autres, se voit confronté à une série de défis à l'heure où l'activité économique reprend lentement ». Entre autres, le document indique que « si la chute de la demande mondiale de produits automobiles et aéronautiques, qui représentent un pourcentage considérable de l'économie tunisienne, orientée vers les exportations, a entraîné des incidences fâcheuses pour les entreprises locales sur le court terme, le pays pourrait profiter des efforts mondiaux de diversification des chaines d'approvisionnement déployés en réponse au Covid-19 ». Suite à la perturbation des chaines d'approvisionnement qui a accompagné la crise, de nombreuses entreprises cherchent à transférer certaines de leurs activités manufacturières hors de Chine pour les rapprocher des marchés clés. « Pour les entreprises axées sur l'Europe, la Tunisie, avec son secteur industriel développé et sa main d'œuvre bon marché, fait figure de candidat sérieux pour de telles réorganisations », souligne Oxford Group. 15% pensent licencier 100% de leurs effectifs en l'absence de nouvelles mesures pour sauver la situation La situation du secteur touristique tunisien n'est pas du tout confortable. Les professionnels ne cessent de lancer des cris d'alerte. Les craintes persistent. Dans ce contexte, la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien, (FI2T), vient de publier, en partenariat avec la société de conseil Quantylix spécialisée dans le conseil en ingénierie financière, une enquête sur l'impact du coronavirus sur le secteur du Tourisme en Tunisie, auprès de ses adhérents. Les résultats de l'enquête font ressortir que 57% des répondants ne pensent pas licencier leurs personnels à l'avenir, contre 15% qui pensent licencier 100% de leurs effectifs s'il n'y a pas de nouvelles mesures pour sauver la situation dans les prochains 6 mois. Toujours selon les résultats de cette enquête. 51% des répondants espèrent bénéficier des prêts garantis par l'Etat. Et 44% estiment que le délai ou l'exonération des charges patronales peut être l'une des solutions optimales pour sortir de cette crise. A cet égard, 11% des répondants estimant que la baisse d'activité va durer au-delà d'un an et qu'elle peut durer jusqu'à 3 ans. Les chiffres sont là, éloquents pour mettre en exergue l'acuité et l'importance économique que tient le secteur : avant l'apparition du virus, le tourisme représentait 8% du PIB et employait indirectement 400 000 personnes, le pays ayant accueilli un nombre record de 9,4 millions de touristes l'an dernier. Où va le secteur ? Wait and See !.