Pour cause de Covid-19, et comme beaucoup de festival, la 13e édition du Durban FilmMart (DFM/Afrique du Sud), qui se déroulera du 4 au 13 septembre, sera une session virtuelle. La Tunisie sera représentée par «10.628», inscrit dans la section «Talents Durban», et «Des Espoirs», sélectionné pour le «Forum Finance»... Programme de développement présenté en coopération avec Berlinale Talents, les «Talents Durban», une composante du DurbanFilmMart (Afrique du Sud) consiste en des ateliers et des séminaires pour les cinéastes africains, animés par des professionnels du cinéma et des universitaires. Pour cette année, les organisateurs ont décidé de miser sur les projets francophones de la diaspora africaine. Suite à une sélection rigoureuse, 24 projets (6 longs métrages de fiction, 3 séries TV / Web, 3 animations, 6 documentaires, 6 courts métrages de fiction) et 6 critiques de cinéma de 19 pays à travers le continent ont été choisis. C'est «10.628» d'Issam Bouguerra qui a été sélectionné, dans ce cadre, pour la Tunisie. Issam Bouguerra est «né à Kairouan en 1983. Il a étudié la publicité audiovisuelle à l'Ecole de Design de Tunis, puis a étudié le cinéma et la production à Los Angeles. Il a réalisé plusieurs programmes télé et publicités. Il a à son actif «Rofiat al jalsa» (2011, TV), «Chobik Lobik» (2012, mini-série TV), «Casbah City» (2017, série TV) et «Faracha» (2017, court métrage). L'histoire de «10,628» se déroule en 2011, «la Tunisie est dans le chaos total après la destitution de son président. Alors que les gens découvrent pour la première fois le goût de la liberté, Bassem, dessinateur de 30 ans, est emprisonné après une série d'événements malheureux qui ont conduit à une bagarre avec des flics. Alors que Bassem lutte pour survivre à cette nouvelle expérience, son père et son meilleur ami se débattent avec la bureaucratie et la corruption du système judiciaire pour le faire sortir de prison au plus vite». Les «Talents» auront des mentors individuels : Moussa Sene Absa, Trish Malone, Jihan El-Tahri, Nadine Cloete, Kethiwe Ngcobo, Isaac Mogajane, Tracey-Lee Rainers, Newton Aduaka et pour les critiques de cinéma, les mentors de cette année incluent Wilfred Okiche et Djia Mambu. Ils auront, également, accès aux différentes sessions DFM comprenant des webinaires et des tables rondes avec des cinéastes renommés de l'industrie. Forum Finance Du côté du Forum Finance du DFM, les organisateurs ont reçu 230 projets de documentaires et de longs métrages de fiction, et n'ont retenu que 31 (16 documentaires et 15 fictions), provenant de 13 pays dont la Tunisie. Les projets sélectionnés auront l'occasion de présenter un pitch préenregistré à un panel d'investisseurs, d'agents, de distributeurs, d'éditeurs de contenu, de diffuseurs et de programmeurs pour un éventuel développement ultérieur. Outre le Forum des finances, le DFM organisera plusieurs webinaires avec des tables rondes, des conversations, des forums et des hangouts pour les cinéastes avec des experts de l'industrie cinématographique, où ils pourront échanger, élargir leurs connaissances professionnelles, présenter des projets et des idées lors de réunions et étendre leurs réseau au niveau mondial. C'est «Des espoirs», documentaire de Dhia Jerbi, produit par Erige Sehiri, Carine Ruszniewski, Clothilde Bunod qui a été choisi pour la Tunisie. Il est à noter que les projets sélectionnés doivent avoir, à titre conditionnel, au moins un réalisateur ou producteur africain impliqué. Dhia Jerbi est «né en 1991 aux Emirats Arabes Unis, où il a grandi. Il est rentré en Tunisie en 2003. Après son baccalauréat et un an dans une école d'ingénieurs, il a changé d'orientation et s'est inscrit à l'Institut Supérieur d'Art et Multimédia de La Manouba (ISAMM) où il a obtenu une licence en réalisation et écriture cinématographique. À l'ISAMM, il a réalisé plusieurs films d'école, notamment ‘'Marhouja'' (FIDCAMPUS, 2014). Il est ensuite parti en France pour s'inscrire à l'Ecole documentaire de Lussas où il a réalisé trois films dont ‘'Au pays des oranges tristes'' (EGD, 2018)». Le jeune réalisateur avait été sélectionné pour la deuxième saison de la Villa Salammbô. Il devait y résider du 5 février au 1er mars, pour un travail de recherche et de création en vue de son projet «Des espoirs», documentaire sur le bégaiement mais aussi sur la transmission de l'Histoire. «Inquiet à l'idée de transmettre son bégaiement à son fils d'un an, Dhia, réalisateur tunisien exilé en France, pousse la porte d'un cabinet d'orthophonie. Incité par la spécialiste à identifier les origines oubliées de son trouble, il retourne en Tunisie, où il a fait la Révolution des années plus tôt. Bientôt, la question n'est plus tant de réapprendre à parler que de savoir quoi raconter de son histoire et de la Tunisie à son fils».