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C'est clair : rampe de lancement pour Carthage en 2024 !
Publié dans Le Temps le 28 - 10 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Raouf KHALSI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Il est pratiquement certain que le 11ème congrès d'Ennahdha ne se tiendra pas avant deux ans. Il n'y a qu'à décrypter les déclarations de Abdelkrim Harouni, président du tout puissant Conseil de la choura du « mouvement », adorateur du « guide suprême » s'il en est et auteur d'une lettre co-signée avec Rafik Abdessalem, gendre de Rached Ghannouchi lui-même. Une lettre dans laquelle ils répondent à « la bande des 100 » qui aurait commis « le sacrilège » de demander au « leader » d'Ennahdha de déclarer ouvertement qu'il ne se présentera pas pour un troisième mandat à la tête du parti, plutôt, du « mouvement ».
Nous utilisons le mot « mouvement », parce qu'à entendre parler Abdelkrim Harouni (cf. Midi Show d'avant-hier), le parti qui se dit « civil » et « démocratique » est rattrapé par ses vieux démons (les a-t-il d'ailleurs chassés !). Bien plus que cela : la voix de son maitre (Harouni) nie en bloc l'existence de deux ailes antagonistes au sein d'Ennahdha. A savoir le bloc des «réformistes», la bande des 100 et, en face, les conservateurs purs et durs, ceux qui, pour rien au monde, ne renonceraient au leadership de Ghannouchi. C'est comme cela que ça se passe dans les partis totalitaires.
Dans le pur style
de l'Ayatollah...
Déjà, après la première lettre des 100 (parce qu'ils en ont envoyé une autre), presque sarcastique et carrément hautain, Rached Ghannouchi a répliqué arguant que «le congrès est souverain». En d'autres termes, dans sa logique, le congrès a toute latitude de statuer sur une refonte de l'article 31 qui n'autorise que deux mandats successifs au président du parti. Or, du point de vue purement empirique et dans la pure tradition des partis démocratiques dont Ennahdha prétend en être, la refonte des textes se fait dans le cadre d'une assemblée générale extraordinaire. A moins que, par un curieux retour des choses et par effet de transfert et d'osmose, le Cheikh suprême ne suggère d'imiter ce qu'ont fait les congressistes du PSD de Bourguiba, proclamant «le combattant suprême» Président à vie. Imiter son propre ennemi, c'est ce qu'il y a de plus mécanique.
L'analogie ne s'arrête pas là. Selon Harouni, Rached Ghannouchi doit être proclamé «Zaïm», quelque chose de plus qu'un «leader» (ce statut ne suffit plus). Le « Zaïm », dans l'appellation comme dans le statut est un concept typique à l'oligarchie, au pouvoir absolu et à l'élévation au-dessus des structures et des institutions. C'est spécifique aux pays arabes. C'est spécifique aussi aux régimes marxistes-léninistes et aux mouvances révolutionnaires dont le «Lider maximo » (Fidel Castro) est l'illustration. Il n'en fallait pas davantage pour que Harouni comparât Ghannouchi à Mandela et à...Angela Merkel. Où voit-il des points de similitudes ?
En fait, c'est tout un programme. Retarder au maximum la tenue du congrès (il ne se tiendrait pas avant deux ans encore) et, le jour fatidique, « déifier » (un dieu humain en somme) Rached Ghannouchi par un statut de «Zaïm» à vie, ce qui s'apparente un peu à en faire la référence incontournable, au-dessus du conseil de la choura lui-même et au-dessus du Bureau politique d'Ennahdha. En fait, bien plus que Mandela et Mme Merkel, Rached Ghannouchi rejoindrait plutôt l'Ayatollah Khomeiny et, comme lui, il légiférera à coups de Fatwas.
Or, la bande des 100 paraît irréductible et nullement prête à renoncer à cette revendication. Parce qu'elle mesure le degré d'affaiblissement du parti, son incapacité à épouser l'air du temps et l'image peu reluisante qu'il renvoie, ce qui fait que Ghannouchi est très loin dans les sondages, qu'il est supplanté -tout autant que son parti- par Abir Moussi et le PDL et qu'il a beaucoup perdu de son réservoir électoral... Et, voilà, qu'entre autres manœuvres, on cherche à convaincre Hamadi Jbali à retourner au bercail. Pour quelle mission ? Plutôt clair : exhumer les fondements idéologiques d'Ennahdha, ce qui est en contradiction avec le discours officiel de Ghannouchi et ce qui s'apparente plutôt à une fuite en avant.
« Le comique et le tragique »
Dire qu'il y a trop d'intérêts que cristallise le leadership de Ghannouchi serait un truisme. C'est lui qui détient, en effet, le nerf de la guerre: l'argent. C'est encore lui qui est le seul garant reconnu par l'axe Doha-Ankara pour les desseins expansionnistes dans la région et, surtout, en ce qui concerne l'agenda prévu pour la Libye.
Mais il y a bien plus que cela et Harouni l'a affirmé à demi-mot. Qu'on le veuille ou pas, combines ou pas combines, Rached Ghannouchi est le Président du Parlement. Nullement rassasiée par sa mainmise, depuis près d'une décennie, sur des pans entiers des institutions de l'Etat, Ennahdha ne voit dans l'accession de son «leader» au perchoir de l'ARP qu'une petite satisfaction, juste un petit satisfécit. Du reste, les Nahdhaouis, qui s'opposent à la bande des 100, ne s'imaginent pas un Ghannouchi président de l'ARP et, en même temps, éjecté de la présidence de leur parti. Mais ils visent plus loin. Etant, désormais, un homme d'Etat, Ghannouchi doit viser plus haut. Plus haut ? Rien de moins que la magistrature suprême, tablant sur l'usure du temps (encore quatre ans) qui est en train de discréditer Kaïs Saïed. Curieux tout de même qu'on parle d'usure du temps en ce qui concerne Kaïs Saïed et que, simultanément, on juge que Ghannouchi (79 ans) a tout son temps. Là, on nous tire l'exemple de BCE qui est arrivé octogénaire à Carthage.
Et voilà que l'homme qui jugeait que le RCD et les Destouriens ont été la locomotive de la répression de l'ancien régime, fait appel à Mohamed Ghariani, le dernier secrétaire général du RCD pour les besoins d'une réconciliation nationale et pour un rapprochement avec les Destouriens (dont on se ravise maintenant qu'ils ont été « crucifiés » haut et court). Cette réconciliation s'étendrait aussi aux hommes d'affaires de l'ancien régime, moyennant des protocoles précis de rapatriement de l'argent. Cela suppose, en tous les cas, tout un mécanisme juridictionnel, au niveau principalement des tribunaux spéciaux.
Volte-face ? Evident, même si les Tunisiens verraient d'un bon œil cette réconciliation, puisqu'ils ont vu que dix ans de révolution n'ont généré que ruines et désolation.
Mais, en homme qui sait manœuvrer et tout instrumentaliser, ce volte-face de Ghannouchi tendrait à damer le pion à Kaïs Saïed. Celui-ci a sermonné Méchichi à propos de Taoufik Baccar et Mongi Safra, figures de l'ancien régime et hommes aux compétences affirmées et qui nous seraient utiles par les temps qui courent. Ghannouchi répond en faisant appel aux services de Mohamed Ghariani et à son réservoir destourien. Kaïs Saïed réfléchit à une loi de réconciliation, Ghannouchi avance la sienne.
Ce sera à qui mieux mieux. Le bras de fer continue en somme. Sauf que, dans tous ces magmas qui font qu'il est délégitimé aux yeux d'un très grand nombre de Nahdhaouis, Rached Ghannouchi se complait dans cette nouvelle stature dont veulent l'affubler ses propres dévots et la caste des tribuns très intéressés autour de lui. Du moins, Abdelkrim Harouni réalise-t-il qu'un Ghannouchi briguant la présidentielle de 2024 s'apparenterait à ce que Marx appelle « le comique et le tragique » ?
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