On appréhendait la situation depuis quelques mois. Malgré les mesures sanitaires prises par le gouvernement (confinement ciblé, couvre-feu, fermeture de villes entières), les tensions sociales persistent. Les manifestations, principalement, anarchiques font la mode. Cette persistance est le résultat du pourrissement de la situation politique dans un pays où le citoyen est laissé-pour-compte. Chiffres à l'appui, au moins, 756 mouvements de protestations, parmi les 871 protestations enregistrées en octobre 2020, sont d'ordre anarchique. C'est le summum, depuis l'ouverture du pays, en juin dernier. Par rapport au mois de septembre 2020, le nombre des mouvements de protestations sociales accuse une hausse de 16%. Ces chiffres et tant d'autres, ont été communiqués par l'Observatoire social relèvant du Forum Tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). Un rapport mensuel qui fait apparaître que 75% des manifestations observées tout au long du mois dernier, évoquent des revendications sociales et économiques. Les analystes du FTDES évoquent des motifs comme l'emploi, l'amélioration des conditions professionnelles et même l'accès à l'eau potable. En 2021, nombre des Tunisiens se trouvent privés de l'accès à l'eau potable dans des régions ou l'Etat autorise la production de l'eau minérale. Le rapport signale, également, d'autres motivations en relations avec les mouvements de protestations sociales. Ils concernent l'amélioration de la qualité des transports, les infrastructures, l'accès à l'eau d'irrigation, les médicaments et les engrais ainsi que l'accès aux semences pour les agriculteurs. A vrai dire, les motifs des protestations sociales ne manquent pas en Tunisie. Le Centre Ouest et le Sud-Ouest en tête Rien n'a presque changé dans la cartographie des mouvements de protestations sociales en Tunisie. D'après le même rapport, la région du Centre Ouest connaît le plus de manifestations par rapport aux autres régions du pays. Dans cette région, les analystes du FTDES ont recensé 203 actions de protestations contre 200 protestations au Sud-Ouest. Le reste des manifestations se répartissent entre le Nord-Est avec 169 protestations, le Centre-Est avec 146 mouvements alors que le Sud-Est et le Nord-Ouest observent respectivement 114 et 39 actions de protestations. A Gafsa, les chiffres du FTDES, font apparaître au moins 6 mouvements de protestations quotidiennes tout au long mois d'octobre 2020. Dans l'ensemble, Gafsa a connu à elle seule 195 mouvements de protestation. Le gouvernorat de Tunis connaît à son tour 151 protestations. La ville de Kairouan, arrive en 3ème position avec 147 mouvements de protestations. Sfax et Sousse, présumées comme gouvernorats aisés par rapport aux autres gouvernorats du pays, connaissent à leurs tours des tensions sociales qui persistent. C'est ainsi que Sfax et Sousse et enregistre respectivement 82 et 59 mouvements de protestations. A Tataouine, la tension sociale a atteint son summum avec 80 protestations sociales. Le sit-in a été́ la forme de protestation la plus importante que les manifestants ont adopté́ tout au long de ce mois d'Octobre, avec un taux d'environ 73% suivi des rassemblements protestataires à hauteur de 7,3% et de la grève avec 5,5% de l'ensemble des moyens de protestation utilisés par les citoyens. Z.D.