p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Jameleddine EL HAJJI p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Avouons quand même que jusqu'à ce jour, aucun politicien, de quelque bord qu'il soit, ne s'est hasardé à commenter rationnellement la vague de grèves et de sit-in que le pays connait depuis bientôt deux mois, laquelle a commencé par le fameux dossier du Kamour. Ce silence ou cette réserve observée par nos politiciens, mais aussi par certaines parties non impliquées directement dans l'actuel jeu de pouvoir, nous recommandent de regarder d'un peu plus près ce phénomène. Admettons que les 24 gouvernorats du pays, organisent chacun « sa coordination » et se met en sit-in en règle. L'épilogue « provisoire » du Kamour a débouché sur des promesses d'embauche pour un total idéal de 5000 chômeurs, toutes catégories comprises. Cela nous donne, au niveau national, un chiffre d'embauche d'environ 120 mille chômeurs, casés par un Etat qui frise la faillite de par les chiffres qu'il entonne sur les médias. Si le pays compte actuellement environ un million 600 mille chômeurs, le tableau de chasse de la campagne de sit-in et de grèves n'aura résolu qu'un dixième de l'effectif supposé du chômage. Avec une bonne portion qui sera orientée vers les entreprises fictives de plantation et de jardinage. Avec l'avènement de cet effectif nouveau, on voit mal les dotations de leurs salaires et charges dans les lois de finances. Enfin, passons... En même temps, nous assistons à une véritable levée de boucliers « collective » de la part de corporations connues jusqu'ici pour leurs positions posées, et loin des marasmes politiques régnants. Comme le corps des magistrats, suivi par d'autres corps connexes, comme celui des greffiers et autres personnels des tribunaux. Tous ces mouvements peuvent être assimilés à des modalités de protestation sociale, ou syndicale, pour faire court. Et l'assaut donné aux sites de production des produits stratégiques, comme le pétrole, le gaz, les phosphates, et autres denrées vitales pour la marche normale des affaires quotidiennes du citoyen ? Finie la politique à peu de frais Lundi matin, le député Qalb Tounes, Iyadh Elloumi, a déclaré à la station Chams FM, que les mouvements dits sociaux seraient bien encadrés, voire soutenus par des centres de pouvoir. Il a remonté la traçabilité de ce phénomène à Carthage, mais tout en se gardant de nommer le Président de la République, Kaïs Saïed. Quelques heures auparavant, le député El Karama, Seifeddine Makhlouf met en ligne un selfy avec le supposé chef du sit-in des greffiers du tribunal de Tunis, dans l'enceinte de Bâb Bnet. Qui croire dans tout cela ? D'autant plus que Qalb Tounes et El Karama se réclament toujours de la « ceinture » parlementaire de l'actuel chef du gouvernement, Hichem Méchichi. L'impression est que nous sommes face à un mouvement nouveau qui n'a pas encore étalé tous ses secrets. S'agit-il d'un simple soulèvement social des pauvres ? Ou bien d'un mouvement politique qui est en train d'émerger sous une forme revendicative de base ? Ou bien de plusieurs mouvements soutenus chacun par un groupe de pression parmi les potentats, dont certains agents et pions siègent actuellement à l'ARP ? Parallèlement commencent à émerger certaines initiatives des parties politiques hors-parlement, dont certaines ont été adressées au Président de la République, dans le dessein de désamorcer les blocages qui se sont multipliés sur les pans les plus sensibles de l'appareil de l'Etat. Les appareils de souveraineté à contribution Parmi ces initiatives, on en cite une, celle de l'ancien candidat à la présidentielle, et ancien ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, prônant la mise du pays sous contrôle militaire, sous le contrôle du chef de l'Etat, pour une période de deux ans, pendant lesquels le pays doit procéder à toutes les réformes qui s'imposent comme la révision de la Constitution, quitte à en rédiger une nouvelle par un comité non aligné, la réfection du code électoral selon les besoins d'une démocratie présidentielle, celle parlementaire ayant montré ses limites. En même temps, l'Etat aura la latitude d'en découdre une fois pour toutes avec toute sorte de crimes économiques et financiers. Au terme de cette phase, les nouveaux textes ainsi élaborés seront soumis à référendum, afin de faire redémarrer la république en panne. Les réactions enregistrées jusqu'à présent à cette initiative se bornent à dénier à l'armée la compétence de garder les lieux de production stratégiques, sous prétexte que cela ne correspond pas au rôle dévolu à l'armée par la Constitution. L'argument en cela est que l'armée ne doit intervenir qu'en cas d'agression « extérieure » du territoire. Ce point de vue est défendu par certains « économistes » par trop littéralistes, se refusant à croire à la main de l'étranger dans ce qui se passe actuellement dans le pays, notamment le flot d'argent sale, pointé explicitement dans le dernier rapport de la Cour des Comptes. La Cour des Comptes n'ayant audité que les élections de 2019, on imagine difficilement une prise de position différente de sa part, quant aux centaines d'associations, lesquelles sont les bras « armés » de certains partis au pouvoir et à l'ARP, depuis 2011. Aucune de ses associations ne fonctionne avec de l'argent typiquement tunisien. Est-il venu donc le temps de réviser nos classiques, notamment la signification de certains termes comme « l'agression » par exemple. A la lueur de ce débat sourd, puisqu'il se fait encore sous le manteau, peut-on espérer une nouvelle ère où le juridisme littéraliste laisserait la place à un juridisme intelligent, smart, donc au niveau des défis maléfiques dirigés contre le pays, par temps de révolution cybernétique. En quoi les renforts militaires, à côté de ceux sécuritaires, sur les sites stratégiques de production gênent les pourfendeurs de cette option ? A un moment où le pays se prépare à changer de cap, afin de rattraper les retards commis au cours d'une décennie d'amateurisme et de gestion mafieuse des affaires de l'Etat. Est-il de bon conseil de paralyser une force constitutionnelle stratégique, comme la Défense, dans le grand chantier de purges et de reconstruction qui se prépare ? Autant de questions qui jettent le discrédit sur les politiciens au pouvoir, plus qu'elles ne jettent de doutes sur les chances de cette alternative qui submerge encore timidement de la mare de médiocrité à laquelle le pays est soumis depuis dix ans. Les lois, et les régulations sont l'œuvre du peuple. Il est infiniment libre de les changer, quand cela lui chante. Le débat reste ouvert. p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"