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REVOLUTION, dix ans après : sous les pavés, la rage !
Publié dans Le Temps le 14 - 01 - 2021

Anniversaire de la Révolution remémoré seulement pour « sauver la date », le ras-le-bol général et généralisé des Tunisiennes et des Tunisiens vis-à-vis d'une « transition démocratique », aux airs visiblement factices et aux contrecoups sociaux et économiques, pour le moins catastrophiques, ne cesse de s'exacerber d'année en année. Malmenée, défigurée et complètement déboussolée, la Tunisie se jette, depuis 2011, de pavé en pavé dans la mare. A l'origine de tous les maux : une nouvelle classe politique et dirigeante des plus minables, avide de pouvoir et d'argent, qui émerge au lendemain de la Révolution et qui confisque, en deux temps trois mouvements, tous les rêves, tous les espoirs, et toutes les aspirations d'une Jeunesse en quête de liberté, de dignité et de lendemains florissants, qui s'est rebellé, passionnément, contre la dictature.
Une classe politique et dirigeante qui a commencé, depuis 2011, à tripoter tous les rouages de l'Etat, provoquant puis exacerbant, parcours durant, une crise sociale et économique des plus aigues, doublée d'une lente et douce dégradation de toutes les valeurs et d'un pourrissement à tous les étages. Une sinistrose aussi brusque que durable s'empare, dès lors, du pays et de ses habitants ; aiguillonnée par une mécanique infernale et incoercible de la décadence, à laquelle, une fois mis le doigt dans l'engrenage, il est aujourd'hui difficile pour ne pas dire impossible d'échapper.
De Charybde en Scylla !
Avant 2011, la lutte pour les libertés publiques, les droits fondamentaux et la démocratie politique était le dénominateur commun qui unissait les différents partis, organisations et acteurs politiques de la Tunisie « prérévolutionnaire », indépendamment de leurs différences intellectuelles, politiques et idéologiques. Cette lutte se reposait sur des revendications unifiées, à savoir la défense des libertés individuelles et publiques et l'appel à des élections « libres », « transparentes » et « justes », garantissant la participation et l'égalité des chances, outre la nécessité de décréter une amnistie législative générale des prisonniers politiques pour purifier le climat des libertés.
Cependant, depuis la Révolution et avec le début de cette longue et non moins épuisante « transition démocratique », toutes les défaillances économiques et sociales d'un pays blotti longtemps sous le joug de la dictature sont réapparues à la surface. Bien entendu, les postures ont changé et les partis politiques opposants au régime se trouvent confrontés aux contraintes de la nouvelle réalité, leur rôle étant jusque-là principalement celui de protester. Amplifiée par l'amateurisme dirigeant et bêtise politique postrévolutionnaires, cette nouvelle réalité s'est incarnée dans l'explosion des protestations populaires contre la détérioration de la situation socio-économique sous l'effet du déclin du rôle social de l'Etat et de l'érosion progressive de la classe moyenne et de l'exacerbation de la pauvreté et du chômage en raison de la « perturbation » de l'ascenseur social et de l'absence d'égalité des chances.
Aggravée par les errances et les déboires de cette nouvelle classe politique, éminemment corrompue, la crise économique et ses conséquences sociales ont continué de subir des échecs successifs et multiples qui menacent, aujourd'hui, l'effondrement imminent de l'Etat. L'approche développementale héritée de la période Benaliste, malgré son échec et son inefficacité aussi bien structurelle que fonctionnelles, et malgré les appels des forces sociales à la nécessité de la changer, les acteurs politiques et les lobbies économiques qui ont pris le pouvoir depuis la Révolution n'ont jamais cherché à changer ce modèle.
Révolution avortée ou transition inachevée ?
Se targuant d'un « succès » (sic) présenté comme « relatif » du processus de transition démocratique, cette nouvelle classe politique à court de solutions et complètement incompétente n'a pas manqué d'attiser la colère des Tunisiennes et des Tunisiens, en évoquant, jour et nuit, les prouesses et les réussites (sic) d'un « modèle tunisien », représenté principalement dans la rédaction de la « meilleure constitution de tous les temps » et la mise en place (sic) d'un ensemble d'institutions constitutionnelles garantissant la rationalisation de l'activité des institutions politiques résultant de la nouvelle constitution.
Parmi ces instances, seule l'Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) a bien évidemment été créé, dans le but, dit-on, d'organiser des élections, « transparentes » et « équitables » (sic), qui sont, aujourd'hui, à leur tour remises en cause, compte-tenu des derniers rapports publiés par la Cour des comptes. L'achèvement de la mise en place des Instances constitutionnelles, et à leur tête la Cour constitutionnelle est sans cesse renvoyé aux calendes grecques. Cela sans compter la Haute instance du développement durable et des droits, un autre organe constitutionnel qui s'occupe des questions économiques, sociales et environnementales et des plans de développement, qui, malgré son importance stratégique, qui n'est pas moins importante que la Cour constitutionnelle, n'a pas encore été créée. Pire, la classe politique actuelle semble n'avoir aucune volonté d'accélérer sa mise en place.
Tous ces facteurs, et bien d'autres, annoncent, bien entendu, l'échec de toute une décennie de décadence et augurent une nouvelle et non moins imminente explosion sociale de très grande envergure, résultat d'un ras-le-bol général qui ne cesse de s'alimenter des déboires et des désillusions successives et qui, le cas échéant ne serait pas sans rappeler le soulèvement populaire spontané d'un certain 14 janvier 2011. Une ébullition qui bat actuellement son plein sur fond d'un mini-confinement, lequel on ne sait pas exactement s'il a été improvisé pour protéger le peuple du coronavirus, ou pour protéger l'Etat de la colère du peuple.
S.B.H.


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