Une querelle de voisinage a conduit le vieil homme au bord de la démence puisqu'il a pratiquement endommagé le bien d'autrui. Ce geste totalement insensé lui devait de comparaître devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Ben Arous. Pourtant, il avait tout essayé avec son voisin, mais exaspéré de le voir coûte que coûte édifier un premier étage sans respecter la distance légale entre leurs deux villas, il s'est fait justice lui-même. Il a profité de l'absence de ce dernier pour s'introduire dans le jardin et démolir les piliers que le propriétaire des lieux venait à peine d'implanter. Il pensait alors mettre ainsi fin au différend qui les opposait. S'étant aperçu de la démolition de ses piliers, le voisin accourut au poste de police pour porter plainte contre l'irascible vieillard qui a osé commettre cette monstruosité, dans un moment de folie. Convoqué par les auxiliaires de la justice, l'accusé a simplement répondu : « Oui, j'ai démoli les piliers sur lesquels mon voisin entendait édifier un étage, car la distance réglementaire n'a pas été respectée et cela me portait un grave préjudice surtout au niveau de l'ensoleillement de ma villa » Il a ajouté qu'il avait vainement tenté d'obtenir gain de cause auprès de son voisin. Toutefois celui-ci a fait la sourde oreille, continuant imperturbablement les travaux de construction. « Même la municipalité à laquelle je me suis adressé m'a donné raison et l'a sommé de démolir ce qu'il avait édifié », a poursuivi le vieil homme impliqué dans cette affaire. Lassé de ne rien voir venir, ce dernier décida alors de passer à l'action et d'entreprendre en personne la démolition des piliers. Ce qu'il fit en l'absence de son voisin. A l'audience, il a justifié son acte délictueux par la désinvolture du plaignant qui n'a pas voulu se plier aux injonctions de la commune, portant ainsi préjudice à sa demeure mitoyenne. La défense a fait remarquer que l'inculpation d'introduction illégale chez autrui est inappropriée puisque son client n'a pénétré que dans le jardin, sollicitant à l'occasion les circonstances atténuantes. La cour rendra prochainement son verdict.