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La CAN 2008 de A à Z
Publié dans Le Temps le 13 - 02 - 2008

Le bilan de la 26e Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football qui s'est achevée dimanche à Accra avec la victoire finale de l'Egypte (1-0) sur le Cameroun peut se décliner à travers les 26 lettres de l'alphabet.
A comme Angola : L'équipe d'Angola dirigée par Oliveira Gonçalves est la bonne surprise de la CAN. Qualifiés au rendez-vous du football africain pour la quatrième fois, les Palancas Negras ont défié et vaincu un habitué de la compétition, le Sénégal, fait jeu égal avec un récent vainqueur, la Tunisie. Ils ont failli même passer en demi-finale à la place de l'Egypte n'eut été leur naïveté de jeunes premiers. A suivre de près surtout en 2010 année où l'Angola aura l'honneur de recevoir l'Afrique du football, après l'avoir séduite.

B comme Bénin. Les coéquipiers d'Omar Tchomogo n'ont pas fait mieux que lors de leur première CAN en 2004. A sa décharge, le groupe des écureuils est tombé dans une poule de feu avec une Côte d'Ivoire insatiable, un Nigeria blessé et une équipe du Mali en recherche de ses repères d'antan. Le Bénin a fait office de bleu pour une deuxième fois. Qu'en sera-t-il la prochaine fois ?

C comme Côte d'Ivoire. Au finish les Eléphants n'ont pas pesé lourd sur la balance des pronostics qui les voyaient en finale au moins. Dotés d'un jeu offensif très alléchant, les coéquipiers de Drogba, qui avaient la latitude de présenter plusieurs paires d'attaque efficace, n'ont pas su dompter leur rêve, se faisant une nouvelle fois éliminer par des Egyptiens qui ne leur réussissent pas trop. A quand un trophée pour cette génération dorée ?

D comme la poule la plus surprenante. Le groupe D logé à Tamale a livré à la fin de ses éliminatoires, un verdict inattendu avec la présence de l'Angola en quart et l'élimination du Sénégal sans aucune victoire. Alors que la première journée a laissé un statu quo (chaque équipe n'ayant récolté qu'un point), la deuxième a vu deux équipes prendre des options claires de qualification avec le même score (3-1). La troisième sera révélatrice de l'égalité des forces en présence. Les deux battus de la journée précédente se partagent les points à Kumasi alors que les deux vainqueurs ont eu le temps de consolider leur avance à Tamale.

E comme l'Egypte. Comme à son habitude le premier vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations a confirmé tout le bien que l'on attendait de lui. Bien entrée dans la compétition en se défaisant d'un gros os (le Cameroun battu d'entrée 4 buts à 2), l'Egypte est allé crescendo vers la finale, ne concédant au passage qu'une frayeur passagère devant une entreprenante mais inexpérimentée équipe d'Angola. L'équipe qui a le moins de joueurs expatriés du tournoi, à part le Soudan, a montré encore une fois que ses stars locales n'ont rien à envier aux autres, prophètes ailleurs que sur leur continent.

F comme la faiblesse des défenses de cette compétition. Autant on a vu les attaquants se régaler, autant on a vu les défenses souffrir d'une porosité certaine. Qu'une équipe comme celle de la Côte d'Ivoire encaisse 8 buts en deux rencontres, que la Guinée rende une copie de 5 et que même le Cameroun reçoive un colis pesant quatre buts de la part de l'Egypte démontre que les dernières lignes des équipes africaines ne sont pas aussi rassurantes qu'elles ne devraient. A méditer pour un continent qui doit accueillir le prochain Mondial de football.

G comme « Go Ghana, Go Black Stars ». Cet appel de tout un peuple n'a été entendu que partiellement par l'équipe dirigée par Claude Leroy. Jusqu'à ce qu'elle rencontre un adversaire nommé Cameroun, un briseur de rêve.

H comme Hassan Shehata, le gourou égyptien qui a vaincu plusieurs autres sorciers blancs venus d'ailleurs avec leurs prétendues sciences footballistiques. Il a d'abord tordu le bras au vieux Otto Pfister. Un des rares entraîneurs africains à officier pendant la CAN, il a su conserver son titre acquis à domicile en 2006. Le clou de sa performance a été la victoire remportée face à la Côte d'Ivoire (4-1) et son coach français Gérard Gily à qui il a administré une véritable leçon tactique.

I comme Indiscipline. A commencer par certains joueurs du Sénégal qui se sont illustrés par une escapade nocturne à moins de 48 heures d'une rencontre cruciale. Mais la palme de l'indiscipline revient au comité d'organisation de la 26-ème édition, incapable de bien gérer les accréditations, les tickets d'entrée et même parfois les hymnes nationaux.

J comme le jaune prédominant dans les stades où une grande partie des sièges sont de la couleur du sponsor leader de la CAN, la société de téléphonie Mtn. Hasard ou préméditation ? Le merchandising du sponsor exige presque des supporters des Blacks Stars et autres groupes de porter le gant géant peint également en jaune. Certainement que les responsables des autres sponsors de la compétition ont dû rire...jaune.

K comme les trois attaquants ivoiriens, Harouna Koné, Baky Koné et Salomon Kalou. Tous des K pour les défenses adverses qui ont eu du mal face à la pugnacité des dribles de Salomon, la puissance physique de Harouna et la vitesse de Baky.

L comme Lion, appellation la plus usitée pour désigner les équipes dont souvent la bravoure, sur le terrain, est loin de celui du totem. Les Lions indomptables ont de nouveau mérité leur affabulation, eux qui, bien que domptés par l'Egypte, ont su montrer des crocs pour sortir par exemple le Ghana de la compétition. Cela n'a pas été hélas pas le cas pour les Lions de l'Atlas et autres Lions de la Teranga, éliminés au premier tour.

M comme maquis qui ont vu durant cette compétition, les amateurs de belle vie se donner à cœur joie avec des cedis (monnaie locale) sonnants et trébuchants.

N comme le nombre de journalistes annoncés comme demandeurs d'accréditations à la CAN, et qui en réalité, s'est considérablement réduit. A l'entame, ils devaient être 14.000 soit presque autant que pour une coupe du monde. A l'arrivée, ils étaient en nombre bien infime. Seulement ils étaient infiltrés par des vendeurs de cacahuètes, des jeunes filles aux formes généreuses, bref par tout un groupe d'imposteurs, à la recherche du badge juste pour s'assurer une entrée gratuite au stade. C'est ça aussi l'Afrique.

O comme les ordures qui étaient invisibles à Accra, Kumasi et Tamale. Trois villes propres mais pas une propreté de circonstance. Quand les populations sont bien éduquées, quand jeter un bout de papier peut valoir à son auteur des réprimandes à la limite d'une crise de nerf, quand les femmes, surtout elles concourent au nettoiement des rues, la propreté devient une réalité.

P comme les peintures et les pelouses. Du vert, du jaune, du rouge, du noir et sur tout le corps s'il vous plait. Les Ghanéens étaient tellement collés à leur équipe et à leurs couleurs que certains se sont improvisés peintres pour enduire le corps des plus fervents supporters, de fresques aux couleurs nationales. Autre fait marqué au P, ce sont les pelouses des stades de la compétition, particulièrement bien entretenues même si celui d'Accra était plus touffu que les autres.

Q comme la qualité des arbitres africains. De manière générale, ils ont été bons, même si de temps à autres des erreurs ont entaché leur travail de juge. Comme sur ce deuxième but ghanéen face au Nigeria que d'aucuns considèrent comme un cadeau au pays organisateur. Ou cet acharnement du sifflet malien contre les Camerounais face à la Tunisie, comme s'il voulait toujours que le pays organisateur évite l'ogre Camerounais.

R comme la roublardise des taximen ghanéens qui se sont faits plein les poches, du moins ceux qui ont flairé le coup que représentait une course pour un étranger. Imaginez : alors que les courses sont collectives et souvent payées en Pessoas (pièce de monnaies) les courses individuelles étaient facturées en Cedi et souvent en dizaine d'unités. C'est ça aussi une CAN.

S comme les sorciers en tout genre. Les Egyptiens y sont allés avec leurs deux supporters tout le temps habillés en tenue de pharaons. Ils ont aussi tué un bœuf blanc et noir pour se prémunir de l'inconnu angolais. Les Ivoiriens se sont illustrés avec leurs gris-gris aux poignets à peine cachés par des bandes adhésives. Les Sénégalais avec des aumônes après une prière du vendredi à Tamale. Les Ghanéens avec leurs poulets brandis et massacrés à la vue des joueurs de l'équipe adverse. Tout y est passé, mais seul le Dieu du foot a été constant pour récompenser les plus méritants.

T comme les télés qui ont vibré au rythme des Black Stars et de la compétition. Si au Ghana, toutes les télés privées comme publiques ont consacré l'essentielle de leurs grilles de programmes à la compétition, à la faveur d'un régime préférentiel qui leur a été octroyé, dans d'autres pays comme le Sénégal, la CAN a été marquée par des menaces de procès pour vol d'image entre télés privées et chaîne publique.

U comme les universités ghanéennes, véritables laboratoires sportifs. Imaginez qu'à l'université du Ghana, basé à Accra un stade de 15.000 places est en train de sortir de terre. Qu'une piscine olympique déjà vielle de plusieurs années y trône avec ses plongeoirs qui forcent le respect. Imaginez surtout qu'on y pratique tous les sports et même des plus british comme le criquet. Imaginons alors que dans un futur pas encore très lointain, le Ghana trône sur la scène sportive africaine ! Un exemple à méditer.

V comme la valeur du football africain. Et ce n'est pas pour répéter que l'Egypte est constellée de stars locales qui jouent dans le championnat de ce pays. C'est pour ajouter que l'Angola et l'Afrique du Sud suivent les mêmes traces, même si leurs sélections sont plus édulcorées par des expatriés. C'est pour finalement constater que s'il y a des pays qui traînent encore, d'autres se donnent les moyens de s'organiser à la base avec des championnats performants et réguliers. Chapeau !

W comme les Warriors de la Namibie. Vrais guerriers malgré leur manque criard d'expérience, les Warriors ont lutté jusqu'au bout, même s'ils étaient convaincus depuis la deuxième journée, de leur élimination. De vrais guerriers qui feront certainement parler d'eux dans un futur proche.

X comme monsieur X, ce fameux supporter sénégalais qui ne traîne pas dans les camps de circonstance, ne crie sur tous les toits le manque d'égard des autorités publiques à son égard. Ce X-là, il casque de sa poche, prend ses congés, fait sa commande de billet d'avion et suit son équipe. Il paie son billets, prend sa collation à une mi-temps, rigole du manque de hargne de son équipe, et rentre chez lui, écourtant un « moment de découverte d'une autre culture » à cause d'une élimination prématurée. Et surtout promet d'aller en Angola si Dieu lui prête vie, en 2010.

Y comme Joseph Yobo, capitaine de la sélection nigériane, jeune premier devenu sage et écouté par ses partenaires. Il est déjà lointain ce temps où le colosse jouait de hargne et de dureté malgré son jeune âge. Cette fois-ci on a vu un Yobo bien concentré et jouant à merveille son rôle de capitaine. Sans complexe. Le jeune Ibo a grandi.

Z comme Zorro, pardon, Zidan ! Il porte le même nom que l'autre, a le dribble facile comme l'autre, est doté d'un talent fou comme l'autre, déborde d'intelligence dans le jeu comme l'autre et a porté le masque du sauveur comme l'autre. Seulement lui, c'est un Zidane d'ici, un Zidane d'Afrique.


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