Ça sonnait rétro. Une assistance plus que respectable, mais toute « Sang et Or ». Les « Verts et Rouges », il y en avait, mais ils étaient perdus dans la vaste arène. A peine que les acteurs avaient foulé le rectangle vert, les enceintes frémissaient à cause du tonnerre de cris, d'applaudissements. Des couleurs ? Il y en avait aussi. Et sur les enceintes et sur le tapis vert. Des buts ? Il y en a avaient, également. Cinq en tout, mais la note aurait pu être plus salée, sans quelques ratages monumentaux, des vainqueurs. Y avait-il un match ? Il y en avait un, au départ, mais au bout d'une vingtaine de minutes, il a viré à une séance d'entraînement grandeur nature, par la faute au mental de quelques joueurs stadistes. Quelle mouche a piqué Hamdi Mabrouki pour commettre deux grossières erreurs gratuites et se faire inviter, prématurément, à aller se rafraîchir sous une bonne douche ? Au retour des vestiaires, le Stade Tunisien s'est permis de rêver, mais très vite, la belle Espérance décide de changer de braquet, touchée dans son amour propre par la réduction du score. Un malheur ne vient jamais seul, dit le vieil adage. Denisio, d'habitude très correct, s'est fait sommer à son tour de regagner les vestiaires et depuis, il n'y avait plus de débats. Une batterie d'occasions toutes vendangées, si l'on excepte les deux buts. Les joueurs « Sang et Or » s'étaient même permis le luxe de faire à deux ou trois reprises « la passe à dix » au grand bonheur de leurs fans, évalués à 35.000, qui ne s'étaient pas arrêtés à donner de la voix. L'opposition, très faible, ne savait plus quoi faire. Neuf joueurs, dépassés, aux yeux hagards et qui n'attendaient plus que la fin du calvaire. Contre cette Espérance, disciplinée, et bien réglée, ce Stade Tunisien là, indiscipliné et peu ambitieux ne pouvait pas faire grand-chose. L'Espérance voulait se faire plaisir et elle a atteint son objectif. Pas le Stade Tunisien, confus dans son jeu, pas clair dans ces idées. L'Espérance s'est fait plaisir et a procuré beaucoup de plaisir à ses fans et aux siens, pas le Stade Tunisien. La force du mental a fait la différence. Que dire enfin de l'arbitre ? On ne lui reproche que la couleur de son maillot, qui semait la confusion avec les joueurs « sang et or ».
EST : • Hamdi KESRAOUI : Sortie correcte, même s'il n'est pas exempt de tout reproche sur le but stadiste. • Walid YEKEN : Impeccable derrière, très efficace devant. Son but est extraordinaire. Ce garçon est capable de mieux. • Wissem BEKRI : Sortie en dents de scie. • Khaled BADRA : Comme au bon vieux temps,. Il fut un véritable leader. Relance magnifique. • Mouïne CHAABANI : Généreux, il a été mêlé à toutes les sauces. Il commence à revenir à son meilleur niveau. • Seïfallah MAHJOUBI : Pas étincelant mais ô combien précieux dans le dispositif tactique des « Sang et Or ». • Oussama DARRAGI : Un des jeunes espérantistes, de la nouvelle vague. Bonne sortie dans l'ensemble. Il a été remplacé par Ahmed Hammi qui a été auteur d'un but des plus spectaculaires qu'ont ait vu cette saison. • Saber KHELIFA : A fait son devoir mais a manqué de réussite. Patience. • Hichem ABOUCHAROUANE : Quel classe, quel match. Comme un croupier de casino, il a fait de la « bille » tout ce qu'il a voulu. Pour la « Standing ovation » Zouaoui le remplace en fin de match. Son but est magnifique. • Henri BIENVENU : S'est exprimé mieux que d'habitude. Il a beaucoup joué sans ballon et a pratiquement gagné tous ses duels. • Michael ENRAMO : Son physique a prévalu. A constamment gêné l'arrière-garde stadiste. • Sameh DERBALI et Khaled AYARI : ne peuvent-être jugés. S.T : • Wissem NAOUALI : Hors sujet, lui qui a habitué les siens à mieux. • Haythem ZAALANI : S'est bien dépensé mais n'a rien pu faire contre le raz de marée « sang et or ». • Hichem HAJ KACEM : Nul dans toutes les interventions et très brouillon dans sa relance. • Estevau TONIATO : N'a pas eu son rayonnement habituel. • Bassem BOULAABI : Dépassé sur tous les fronts, n'a rien fait de bon. • Khaledd ZAARI : Sortie décevante. Depuis quelque temps, il n'est plus le joueur, sobre et efficace qu'on a connu. • Khaled KORBI : Moins médiocre que d'habitude. Il a tout fait pour mettre un peu d'ordre au milieu sans aucune réussite. Pourquoi toute cette nervosité. • Nabil HAMED : Fallait-il le titulariser ? Un joueur tellement impressionné par l'ambiance qu'il a oublié qu'il était un joueur de football et non un simple spectateur. • Hamdi MABROUKI : Zéro de conduite. Deux cartons gratuits, donc expulsion justifiée. • Mohamed SELLITI : Très isolé comme Crusoé sur son île. Le meilleur stadiste. • Denisio MENDES : Zéro de conduite. D'habitude il est plus correct.