Cette rubrique traite des faits réels dans des affaires anciennes et classées. Par respect pour les personnes , il n'est guère mention de non , ni de dates précises des faits , et encore moins de lieus précis. Il n'avait pas poussé très loin ses études, mais il était bien familier avec les chiffres et très porté vers les finances. " Djim " s'était en effet, intéressé au commerce depuis son jeune âge. Son père l'emmenait avec lui dans son magasin de friperie, alors qu'il avait à peine quatre ans. Il quitta l'école très vite pour aider son père au magasin et s'habituer au négoce. Ce fut le bon vieux. Car après le décès de son père, Djim se trouva dans l'obligation d'aller travailler ailleurs, le magasin ayant été liquidé pour payer les créanciers du défunt. Il fut engagé dans une entreprise de fabrication et vente de soieries. Hélas il ne put y faire long feu, car surpris en train de puiser directement dans la caisse il fut renvoyé illico et sans aucune autre forme de procès. Il était à deux doigts de faire de la prison, n'était-ce sa pauvre vieille mère, qui était intervenue auprès de son patron pour régler les choses à l'amiable. Il eut droit quand même à une petite indemnisation qui lui permit de tenir quelque temps. Mais très vite Djim se retrouva sans le sou, et comme il devait subvenir à ses besoins ainsi qu'à ceux de sa mère il accepta le travail de coursier pour un salaire pas beaucoup rémunérateur mais lui permettant quand même de faire face aux besoins élémentaires. Il était au début chargé de remettre des documents ou des lettres à des organismes ou à des sociétés qui collaboraient avec l'entreprise où il avait été recruté. Il savait se comporter avec affabilité et correction, et avait de ce fait et au fil du temps gagné la confiance de son patron. Il avait aussi su sympathiser avec lui et celui-ci put l'apprécier davantage. Ce fut la raison pour laquelle, le grand patron décida de le charger du dépôt à la banque de la recette du jour. Il mit à sa disposition une fourgonnette, conduite par un chauffeur appelé à l'accompagner à la banque. Les jours passèrent sans qu'aucune incartade ne fût enregistrée. Bien plus Djim, était, à chaque occasion, félicité pour sa promptitude et son sérieux dans le travail. La semaine qui précéda sa sortie en congé, il devait déposer à la banque, un vendredi après midi, une somme colossale, par rapport à celle dont il avait l'habitude de déposer auparavant. Cinquante mille dinars, ce n'était pas une somme négligeable. Il fallait donc qu'il prît toutes les précautions nécessaires. Comme à l'accoutumée, il reçut le sac contenant l'argent en liquide, après avoir signé une décharge au caissier. Il se dirigea vers la fourgonnette, où le chauffeur l'attendait devant l'entreprise. Le vendredi soir, ni Djim, ni le chauffeur ne donnèrent signe de vie. Le lendemain après des recherches par la police, alertée par le chef d'entreprise, on les retrouva à l'hôpital. Djim avait le visage tuméfié, et une luxation à l'épaule, tandis que le chauffeur, s'en tira avec un nez cassé et plein d'ecchymoses. Dans leurs dépositions il déclarèrent qu'ils avaient été attaqués en cours de route par deux bandits , qui étaient cagoulés de surcroît et qui les avaient obligés sous la menace à descendre du véhicule pour faire main basse sur le sac contenant l'argent, et bien qu' ils eussent essayé de leur résister.Mais en vain, car les malfaiteurs s'y étaient pris par la violence. Quelques jours plus tard le véhicule fut trouvé abandonné près d'un lac. Le chef de l'entreprise victime de vol avec violence, porta plainte contre X. Toutefois les agents de la brigade criminelle avaient retenu les deux employés pour les besoins de l'enquête. C'était au début une simple garde-à-vue, qui fut prorogée après avis du procureur de la République. Dans leurs dépositions ils étaient unanimes : ils avaient été attaqués par deux malfaiteurs, cagoulés. Cependant des failles avaient été relevées dans leurs déclarations. Comment se faisait-il qu'il n'y avait aucun témoin au moment où ils furent interpellés par les deux bandits ? Par ailleurs Ils déclaraient qu'ils arrêtèrent un jeune qui les prit à l'hôpital, mais les laissa juste à l'entrée avant de partir. Ils se rappelaient même plus de qui il s'agissait. Autant d'éléments qui laissèrent les enquêteurs perplexes. Le procureur transmit le dossier à un juge d'instruction , et ce fut à cette étape que survint le coup de théâtre : Le conducteur du véhicule de la société, craqua en déclarant que c'était un coup monté de connivence avec son acolyte, le coursier. Ce que dénia celui-ci en déclarant qu'il était tout à fait de bonne foi, et qu'il soupçonnait de ce fait, le conducteur du véhicule d'avoir tout monté, en accord avec les soi-disant bandits cagoulés. Chacun restera sur sa position jusqu'à la fin de l'instruction. Ils furent inculpés tous les deux d'abus de confiance qualifié et condamnés à de lourdes peines de prison. Et l'argent dans tout cela, où était-il passé ? On ne put jamais le savoir, ni savoir davantage pourquoi ces deux employés s'étaient rejetés mutuellement la responsabilité de ce vol. Etait-ce un moyen pour noyer le poisson et faire écouler l'argent par les moyens les plus discrets et les plus subtiles. Etaient-ils vraiment de connivence ? Cela fit partie d'un mystère qui n'a jamais pu être élucidé