Tunis-le Temps : Il avait à peine vingt ans et il était loin d'imaginer qu'il finirait un jour par devenir un meurtrier, justiciable de la chambre criminelle et encourant jusqu'à la peine capitale. Ce jeune homme insouciant qui ne cherchait qu'à s'amuser et taquinait ses amis, se trouvait le jour du drame dans une ville de la banlieue sud où il avait visité sa cousine, pour lui présenter les vœux de l'Aïd, cette fête sacrée, où se présente l'occasion de renouer avec les amis et les proches. Le jeune homme se rappela de l'un de ses amis dans cette ville, qu'il n'avait pas vu depuis belle lurette. Il voulut lui faire la surprise, et arrivant près du domicile de celui-ci, il pensa à s' y introduire par la fenêtre, comme il avait l'habitude de le faire pour le taquiner. Mais manque de pot, il s'était trompé de fenêtre ou plutôt de maison. Il se rendit compte, qu'il était chez des gens qu'il ne connaissait pas. Il fut pris de panique , d'autant plus qu'il aperçut une ombre derrière des rideaux, et crut que quelqu'un voulait l'attaquer ou lui faire du mal.Il se saisit d'un couteau et se mit juste derrière les rideaux, que le maître de céans s'empressa de tirer, et c'est de cette façon qu'il fut atteint par le couteau par inadvertance. Constatant que celui-ci était blessé et que le sang giclait de sa blessure, il alla avertir l'épouse de la victime et lui demanda de l'aider pour la secourir. Mais la pauvre dame affolée, commença à pousser des cris , ameutant de la sorte les voisins qui accoururent, pour constater que le blessé n'était plus qu'un corps inerte. Quant au jeune homme, il prit la fuite, mais se présenta à la police pour avouer qu'il était l'auteur des faits. Il fut inculpé d'homicide volontaire et condamné à une lourde peine par le tribunal de grande instance. Interjetant appel il comparut devant la cour, et déclara qu'il s'était introduit par erreur dans la maison de la victime, et il n'avait aucunement l'intention de la tuer. Le maître de céans s'était réveillé en entendant un bruit de pas. Il avança et ouvrit les rideaux qui faisaient la séparation entres les deux chambres de la maison. Il ignorait que derrière ces rideaux se tenait le jeune homme immobile, avec un couteau à la main , ayant été pris de panique. Son avocat soutint que son client n'était pas un criminel. Il s'est trouvé brusquement impliqué dans une affaire de meurtre alors qu'il voulait taquiner des amis. Il plaida de ce fait la requalification de l'infraction, les faits ne constituant que des coups et blessures involontaires, ayant provoqué la mort sans l'intention par son auteur de la donner. LA cour suivra-t-elle la thèse de la défense ?