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Les tribulations de 150 étudiants d'élite
Enseignement supérieur
Publié dans Le Temps le 17 - 06 - 2008

A la dernière minute : Le dégel : Le ministère affirme que l'actuelle promotion n'est pas concernée par la circulaire du 2 juin
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Les étudiants : Les étudiants : « Nous avons opté pour cette école afin de pouvoir bénéficier d'une bourse d'études à l'étranger. Ce sont les textes qui le disent »
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M.Hechmi Saïed, directeur de l'IPEST : « Il n'y a pas que la France qui assure une formation de qualité »
Les étudiants de la première année de l'Institut Préparatoire des Etudes Scientifiques et Techniques « IPEST » de La Marsa ont poursuivi, hier, pour la troisième journée consécutive le boycottage de leur mini-concours. Aucun des 157 étudiants ne s'est présenté pour passer les épreuves. Ils contestent le contenu de la circulaire du 02 juin réduisant le nombre de bénéficiaires de la prise en charge des voyages pour passer les oraux en France à 50 % des candidats( y compris ceux qui n'ont pas les moyens) et à 30 %, celui des postulants aux bourses à l'étranger. Les étudiants contestent surtout le fait qu'ils n'aient pas été avisés de ces décisions lors des réunions qui ont été organisées pour présenter l'IPEST en juillet 2007. Leurs parents affirment que la direction de l'IPEST avait alors catégoriquement affirmé que 85 % des étudiants étaient orientés dans de grandes écoles françaises et que tous ces candidats bénéficieraient d'une bourse d'Etat ou d'une bourse de l'Institut auquel l'étudiant a été affecté. Ce fut un motif de fierté de l'administration de l'IPEST, selon les parents. Mais, voilà que la circulaire du 2 juin remet tout en question.
Une commission des parents a été constituée samedi dernier. Elle a rencontré le directeur de l'IPEST pour lui exposer les motifs de leur consternation. Ensuite, la même commission a retrouvé le Directeur Général des Affaires estudiantines au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie. Cette commission a reçu des promesses de solution de cette « mini-crise ». Il leur a été proposé, semble-t-il, de pouvoir réorienter leurs enfants. En plus, bien-sûr, de la possibilité d'accéder à une formation supérieure en Tunisie. Mais, ceci ne répondait nullement à leurs requêtes : « Le choix de l'IPEST, c'est un choix de carrière. Ce n'est pas facile de travailler plus de 32 heures en moyenne durant 36 semaines. Ces étudiants veulent avoir un résultat probant suite à ce sacrifice ».
Du côté de l'administration, M. Hechmi Saïed, le directeur de l'IPEST, rappelle des raisons de l'administration pour limiter l'accès à l'étranger des étudiants de l'IPEST. Nous transposons ci-contre les positions des uns et des autres
Instruit par Mourad SELLAMI
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A la dernière minute : Le dégel : Le ministère affirme que l'actuelle promotion n'est pas concernée par la circulaire du 2 juin
Nous avons appris, en dernière minute, d'une source officielle du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie que l'administration considère que la circulaire du 2 juin 2008 ne concerne que la prochaine promotion de l'IPEST, celle qui sera orientée à cet institut pour l'année universitaire 2008-2009. Quant aux promotions qui poursuivent actuellement leurs études à l'IPEST (la 1ère et la 2ème année), elles ne sont pas concernées par les mesures contenues dans cette circulaire.
M.S.
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Les étudiants : Les étudiants : « Nous avons opté pour cette école afin de pouvoir bénéficier d'une bourse d'études à l'étranger. Ce sont les textes qui le disent »
Chez les étudiants, les temps sont à l'expectative. Ils ont été désarçonnés par la circulaire du 2 juin surtout qu'ils tablaient, tous, sur des études supérieures à l'étranger avec des bourses d'Etat comme il l'est d'usage jusqu'à maintenant. Ils ont rédigé des motions où ils réclament le report de l'application des nouvelles modalités à la prochaine promotion. Au moins, les nouveaux seront avertis des conditions d'accessibilité aux bourses. Par contre, ils se rappellent bien de la réunion de juillet 2007, au siège de l'IPEST au cours de laquelle, l'administration a insisté sur le fait que plus de 80 % de ses étudiants font le bonheur des grandes écoles françaises.
Monsieur, permettez-nous, étudiants de l'IPEST de vous communiquer la situation délicate que nous vivons depuis que nous avons pris de connaissance de la circulaire n°08/46 du 2 juin 2008.
Monsieur, avant de finaliser notre choix pour l'IPEST et être privé ainsi de toute autre inscription dans une autre faculté, nous avons assisté avec nos parents, le 13 juillet à une réunion encadré par l'administration de l'IPEST ainsi que des représentants du ministère de l'Enseignement supérieur.
Le débat avait porté essentiellement sur la spécificité de l'IPEST dans le recrutement de l'élite des bacheliers à qui elle offre l'opportunité d'accéder aux grandes écoles françaises et tunisiennes.
La discussion n'avait en aucun moment contredit les procédures usuelles ni abordé l'éventualité d'une restriction à certaines écoles ou la possibilité d'octroyer les bourses d'études en fonction d'un quelconque critère autre que la réussite.
Monsieur, nous élèves studieux et ambitieux attirés par ce parcours qu'offre l'IPEST et qui enrichira notre formation, nous avons intégré l'IPEST décidés à travailler dur pour décrocher les clefs d'un avenir prometteur.
Dès le début de l'année, le mot d'ordre était : travailler avec acharnement pour terminer le programme français. Même que certains professeurs nous ont conseillé de nous orienter vers d'autres écoles si on voulait plutôt viser le concours national.
Durant toute l'année nous avons assisté à des forums, des réunions, des projections au sein de notre établissement qui nous louait à chaque fois les mérites de plusieurs écoles sans jamais faire allusion à un quelconque changement dans le choix des écoles et les bourses qui nous étaient proposées.
Quelques jours avant l'examen, une rumeur concernant des modifications éventuelles a commencé à se propager dans l'IPEST.
Nos parents ont contacté l'administration qui avait tout nié.
La veille de notre examen, le 12 juin 2008, la découverte fortuite du projet de loi et son affichage par les étudiants eux-mêmes, à l'insu de l'administration nous avait totalement paralysés, nous privant de toutes nos capacités mentales et semant la panique parmi nous.
Monsieur, démoralisés et abattus par ces mesures jusque-là totalement ignorées les étudiants n'avaient plus les motivations pour passer leurs examens alors que leur avenir était remis en question.
Monsieur, n'ayant pas été informés au début du cycle de notre formation de deux ans, nous comptons sur votre compréhension afin de réserver l'application de ces réformes aux promotions qui en seront informées avant d'intégrer l'IPEST et ce afin d'effectuer un choix dûment réfléchi.
Nous avons voulu mettre l'accent sur notre volonté de poursuivre nos études et de les réussir brillamment afin de trouver notre place dans la compétition internationale d'une part et d'autre part faire profiter notre pays de la riche formation que nous aurions acquis.
Veuillez monsieur accepter nos salutations les plus respectueuses.
Les étudiants de l'IPEST
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M.Hechmi Saïed, directeur de l'IPEST : « Il n'y a pas que la France qui assure une formation de qualité »
M. Hechmi Saïed est aussi consterné que ses étudiants par cette grève du mini-concours. Il a travaillé avec eux durant cette année universitaire pour obtenir les résultats brillants habituels. Il sait pertinemment que les programmes sont durs et qu'il n'est pas à la portée de quiconque de travailler à ce rythme. Malgré ses préoccupations, il a eu l'amabilité de répondre au téléphone à nos questions :

Le Temps : Il semble que la circulaire du 2 juin va changer la vocation de l'IPEST à l'avenir.
M. Hechmi Saïed : Ce n'est pas vrai. La loi 1991 de création de l'IPEST ne mentionne pas qu'elle ne donne accès qu'aux écoles françaises de formation d'ingénieurs. Elle stipule qu'elle assure la formation aux cycles d'ingénieurs, tout simplement. Donc, c'est l'usage qui a ancré dans les esprits le fait que la majorité de nos étudiants vont dans les écoles françaises. Pour ce qui est des bourses, elles étaient destinées aux étudiants orientés vers les grandes écoles de renommée internationale comme l'Ecole de Polytechnique, l'Ecole Centrale, l'Ecole des Mines, etc.. Or, actuellement, l'Etat est en train de supporter des bourses à l'étranger pour des étudiants dans des sections moins huppées que les instituts supérieurs tunisiens comme l'IPEST, Sup com, l'ENSI, l'ENIT, etc... Les diplômés de ces écoles tunisiennes se comportent très bien dans les candidatures aux bourses de 3ème cycle à l'étranger et devancent même des diplômés des écoles françaises.

. Mais, les étudiants prétendent qu'ils ont suivi une formation spécialisée pour les écoles françaises
- Allons donc ! Qui peut le plus, peut le moins. Tous les étudiants ont le bagage académique suffisant pour se présenter au concours d'entrée aux écoles d'ingénieurs tunisiennes et ils ont des chances pour briguer des places aux meilleurs instituts. D'ailleurs, dans les premières années de création de l'IPEST, ses étudiants faisaient les beaux jours de la Polytechnique de l'IPEST, de l'Ecole Nationale des Sciences de l'Informatique « ENSI », de Sup Com, etc... Les professeurs ont constaté que ces étudiants faisaient les locomotives et contribuaient à relever les niveaux des promotions. Ainsi, il y a un apport certain pour l'enseignement supérieur en Tunisie.

. Et qu'est-ce que vous comptez faire maintenant que les étudiants n'ont pas passé leurs examens ?
- L'évaluation des étudiants se fait tout au long de l'année. Nous suivons un régime de contrôle continu. Tous les étudiants ont déjà trois notes qu'on allait ajouter à celle du mini-concours et ressortir la moyenne arithmétique de ce trimestre. Donc, il n'y a vraiment pas de problème à ce niveau. Encore faut-il rappeler que l'option choisie par les étudiants a fermé les portes du dialogue. Ils auraient pu contester les décisions contenues dans la circulaire du 2 juin tout en passant leurs examens de mini-concours. Car seul le dialogue peut porter ses fruits. D'ailleurs, la délégation des parents ayant rencontré un haut responsable du ministère de l'Enseignement supérieur, a reçu des promesses de solution pour cette impasse.

. Apparemment, le ministère veut résoudre par la même occasion la problématique du non-retour des étudiants des grandes écoles françaises ?
- C'est légitime du moment que plus de 90 % de ces étudiants ne rentrent pas au bercail bien que ce soit l'Etat qui a financé toutes leurs études. Les conditions économiques difficiles prévalant actuellement appellent à rationaliser les dépenses publiques. Donc, ce n'est pas de l'injustice si l'on limite les bourses aux étudiants admis dans les grandes écoles de renommée internationale et qu'on exige le remboursement des frais engagés par l'Etat. Ces diplômés décrochent des postes de notoriété internationale et c'est légitime qu'ils remboursent l'Etat si jamais ils ne travaillent pas pour lui.


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