Pour la majorité des Tunisiens, le climatiseur n'est plus un luxe, mais une nécessité et si ce n'était le coût relativement élevé de cet appareil par rapport à certaines bourses, on en aurait vu dans tous les foyers. Chez nous, on en éprouve le besoin et les bienfaits plus particulièrement en été, les jours de forte canicule. Par ce type de température, on se montre peu regardant quant à la consommation d'électricité. Mais le climatiseur peut tomber en panne, et le plus souvent au moment où vous vous y attendez le moins. Il faut donc contacter un réparateur si l'engin n'est plus sous la garantie du fournisseur. Certains sollicitent la société de fabrication ou de montage dont l'appareil porte le nom ; d'autres choisissent de recourir à un particulier pour un service à domicile et à moindres frais. L'inconvénient dans ce cas, c'est que l'on peut tomber sur un charlatan ou un arnaqueur. D'autre part, il n'est pas toujours facile de se procurer les coordonnées du technicien recherché et il faudrait être très chanceux pour en trouver un de disponible quand vous faites appel à ses compétences. Sur ce sujet, nous avons contacté quelques spécialistes et connaisseurs, et avons aussi interrogé des citoyens qui ont mal vécu la panne de leur système de climatisation. Nous avons tout d'abord voulu savoir de la bouche de deux techniciens quelles sont les pannes les plus fréquentes pour lesquelles le Tunisien s'adresse au réparateur. MM Zouhayr Rezgui et Sami Belgacem précisent qu'il s'agit soit de diminution du niveau de la charge en gaz, soit de fuite ou de « fatigue » techniques dues parfois à une mauvaise installation de l'appareil, soit encore de défauts électriques qui occasionnent une surchauffe au niveau des câbles. « Nous réparons aussi des défaillances de la capacité du compresseur,ou de la carte électronique, du contacteur ou de l'électrovanne. Mais dans le cas de beaucoup de clients, le défaut s'explique plus facilement par le mauvais choix de la puissance du climatiseur. C'est ainsi qu'on choisit d'installer dans une pièce très spacieuse un appareil d'une puissance limitée et donc insuffisante. » Concernant les défauts de construction et de montage, qui sont assez rares, le client préfère demander leur réparation à la fabrique d'origine ou au magasin fournisseur. Pour ce qui est du certificat de garantie, sa durée de validité varie entre un et cinq ans selon les fabricants. « Il vaut mieux, conseille à ce sujet un commerçant de la rue Bab Al Jazira, éviter certains points de vente qui ne sont guère fiables en matière de service après vente comme les marchés hebdomadaires ou le souk de la rue Moncef Bey. » Sur la qualification des réparateurs et le moyen de s'en assurer, M.Belgacem Walid estime que les diplômes ne sauraient être tenus pour de bons critères : « On peut les obtenir facilement et en peu de temps. Quelques heures de cours, des examens bidon et le tour est joué ; on a son brevet en poche. Il est nécessaire de parfaire sa formation dans des entreprises spécialisées et (ou) auprès de techniciens hautement qualifiés. » Ces sortes de stages garantissent un minimum de savoir faire et de compétence qui autorisent quelques uns à envisager de s'installer à leur propre compte mais ils sont rares à obtenir l'agrément des autorités compétentes. Aujourd'hui, on lit beaucoup d'annonces dans les journaux où l'on peut prendre connaissance d'adresses et de numéros utiles en cas de panne. Le bouche à oreille fonctionne bien aussi dans ce domaine, encore faut-il que le réparateur contacté soit « motorisé » ou habite pas loin de chez vous. On nous dit d'ailleurs que, pour parer à l'indisponibilité du spécialiste, beaucoup de Tunisiens font appel à des...plombiers qui prétendent s'y connaître dès qu'on leur parle de « chaud-froid » !
Montants raisonnables et parfois excessifs Au sujet des tarifs, nous avons interrogé des citoyens qui ont eu à solliciter les services d'un réparateur de climatiseurs : certains trouvent que les montants demandés sont en général raisonnables ; les autres les considèrent comme excessifs. Selon les techniciens interrogés on va de plus en plus vers des tarifs unifiés et fixes : par exemple 40 dinars pour la réparation des défauts de charge en gaz, des bobines ou du contacteur ; 60 dinars pour les défaillances de l'électrovanne ; 180 dinars pour la carte électronique et l'on peut exiger jusqu'à 500 dinars pour la réparation d'un moteur ! « On consent des rabais bien évidemment mais le Tunisien est quelquefois compréhensif et paie sans rechigner. L'important n'est-ce pas que son appareil se remette à souffler de l'air frais ! », disent-ils. Sur un autre plan, nous avons voulu savoir si le nom d'une grande marque mondiale garantissait à lui seul la robustesse de l'appareil acheté : la réponse nous est venue d'abord d'un responsable de magasin du côté de Bab Al Jazira qui cite quelques bonnes marques internationales (japonaises en particulier) mais il ajoute que depuis quelques temps, on ne peut plus garantir à cent pour cent la fiabilité des appareils les plus réputés mondialement. M.Walid semble l'approuver puisqu'il assure que nombreux sont les clients satisfaits de produits modestes et dont le rendement en été comme en hiver rivalise avec celui des engins de renommée internationale. Pour M.Rezgui, il ne faut jamais oublier que le Tunisien moyen achète selon ses moyens (très souvent modestes) et affectionne les facilités de paiement. Il est clair d'après toutes ces interventions que le Tunisien doit s'adresser dans les cas d'achat ou de réparation d'un climatiseur à des entreprises et à des techniciens qui ont fait leurs preuves sur le marché, sans quoi il risque d'avoir de mauvaises surprises parce que certains fournisseurs ou réparateurs n'ont pas froid aux yeux quand il s'agit de vous arnaquer !