Lorsque Caïn commit le premier fratricide, il était mû par cet instinct égoïste qu'est de vouloir tout à lui, même s'il manquait de moyens. Il ne pouvait donc supporter que quelqu'un l'emportât à sa place, serait-ce son frère Abel. Celui-ci avait présenté un meilleur sacrifice qui fut accepté, alors que celui de Caïn a été rejeté. De là était né cette animosité entre humains à cause des différences de moyens qui les distinguent pouvant engendrer par là même ce sentiment appelé haine source de tous malheurs sur terre. Ce fut la raison pour laquelle, l'homme fut au départ, un loup pour l'homme, comme l'a affirmé le philosophe anglais Thomas Hobbes. Cependant avec l'évolution des sociétés et au fil du temps, des lois étaient venues régir les relations entre humains dont celles qui furent instituées par les tribus, et qui avaient pour but de protéger la cellule familiale que ce soit entre ascendants et descendants, ou entre collatéraux. En tout état de cause, ce fut l'amour fraternel qui prit le dessus en général sur la haine. Même des frères ennemis peuvent finir par se réconcilier. Mais parfois la tension devient tellement importante qu'elle peut tourner au drame. Tel fut le cas dans l'affaire qu'a eu à juger dernièrement le tribunal de première instance de Tunis, où deux frères étaient en désaccord, au point de ne plus pouvoir se supporter. Ce qui constitua un point noir dans cette famille dont tous les membres étaient naguère très unis. Quelles étaient les raisons de cette haine qui s'instaura pour toujours entre les deux frères ? Personne ne put parvenir à le savoir d'une manière claire et concrète. Cependant cette situation ne s'était pas arrêtée là puisque les deux frères qui s'en voulaient avaient fini par se disputer et ce fut le drame. Abstraction faite de la raison de cette dispute, les deux frères en vinrent subitement aux mains, en présence de leur père. Celui-ci tenta vainement de les séparer. Mais, à un moment donné, l'un d'eux se saisissant d'une barre de fer, porta un coup à son frère qui fut blessé au cou. Transporté à l'hôpital, le pauvre frère décéda des suites d'une hémorragie interne. Arrêté le frère déclara qu'il s'était emporté suite aux railleries de son frère. Il avait perdu son ordinateur portable, il était très perturbé, mais son frère, déclara-t-il ne cessa de se moquer de lui. Se sentant vexé il proféra des insultes à ce dernier qui s'emporta et brandit un couteau de cuisine avec lequel il le menaça. Ce fut la raison pour laquelle, précisa-t-il, il voulut se défendre, et se saisit d'une barre de fer qui atteignit son frère au cou par inadvertance. Il affirma qu'il n'avait pas de toutes les façons, l'intention de tuer son frère. Son avocat, le soutenant, plaida la requalification de l'infraction, les faits ne constituant que des coups et blessures ayant causé la mort sans intention de la donner. Le tribunal renvoya l'affaire à une date ultérieure.