Depuis son intronisation Barack Obama n'avait guère eu la possibilité d'intervenir en politique internationale et s'était englué dans la crise économique. Mais depuis un certain temps le monde devient une priorité pour la nouvelle administration. Barack Obama semble avoir adopté une méthode de travail dont même les plus sceptiques admettent qu'elle semble porter ses fruits : c'est la main tendue. Après l'avoir tendue à l'Iran qui hésite à la prendre, Washington tend la main à Cuba après 47 ans d'embargo commercial. Washington a compris que l'isolement de La Havane n'avait pas permis le renversement du pouvoir castriste qui au contraire en est sorti renforcé sur le plan international. La révolution cubaine a déclenché une onde de choc durable, des répliques sismiques qui ont ébranlé le sous-continent latino-américain. Après l'Europe et le Moyen-Orient, le président américain a rendez-vous avec l'Amérique latine, et comme partout où il est passé il veut ouvrir une nouvelle page entre Washington et ses voisins après huit années de Bush marquées par la rupture croissante entre les deux Amériques. Du coup, tout semble devenir priorité. L'Irak, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Iran, Cuba, ce qui fait dire aux sceptiques que rien n'est plus prioritaire pour Barack Obama. Les Américains ont compris qu'ils avaient trop d'ennemis, pas assez d'alliés et encore moins d'amis. Il fallait changer de stratégie. C'est désormais chose faite. Mais dans ces choix, il y a des régions comme l'Afrique et des conflits comme le conflit israélo-palestinien qui n'existent pas encore comme centre de préoccupation et de priorité. Et pourtant ce sont ces points chauds qui nécessitent attention et intérêt. On ne peut abandonner l'Afrique et son héritage colonial à son triste sort. On ne peut laisser des colons, comme Lieberman, décider seuls du sort des colonies et du destin d'un peuple. Un oubli ! Une mémoire qui s'effiloche ! L'actualité vécue au quotidien est là pour remettre les pendules à l'heure car la mémoire s'empresse pieusement d'oublier l'essentiel. Encore une fois, tout bouge très vite autour d'Obama. La maxime se vérifie : ce sont bien les hommes et les idées qui font avancer le monde soit vers la paix et la prospérité soit vers le désordre et le chaos.