La maladie du rein est très répandue en Tunisie. Comme nous ne buvons beaucoup d'eau, un adulte sur dix peut avoir le rein atteint par des problèmes d'insuffisance rénale, cette maladie silencieuse. Avec les ravages qu'elle fait, une action de sensibilisation orientée sur la nécessaire prévention est programmée. Ainsi, la journée mondiale du rein sera fêtée demain. La Société Tunisienne de néphrologie, le ministère de la Santé publique, l'Association Tunisienne des Insuffisants rénaux et le Centre National pour la Promotion de la Transplantation d'Organes ont mobilisé leurs moyens pour réussir la célébration de cette journée et aller au-delà.
* Un adulte sur dix peut avoir le rein affecté...Nous faisons face à 6500 cas de « dialyse », ( c' est à dire le stade final). Et pourtant des interventions faciles permettent de dépiter à temps la maladie
Les représentants des diverses associations s'occupant des problèmes du rein étaient tous présents à la conférence de presse commune tenue, hier à Tunis. Pour le Pr. Taïeb Ben Abdallah, président de la Société Tunisienne de Néphrologie, cette manifestation organisée tous les deuxièmes jeudis du mois de mars a pour objectif « de sensibiliser les responsables, de renforcer la conscientisation et le dépistage précoce ». Dr Adel Kedher rappelle que la maladie du rein a des conséquences lourdes sur le malade. L'insuffisance rénale a des conséquences sur la tension artérielle, le cœur et les veines. Elle a des incidences sur tous les organes du corps. L'utilisation de la dialyse est coûteuse. « Il faut dépister, tôt de la maladie », affirme le Docteur, ajoutant que « le nombre de cas arrivés au stade final qu'est la dialyse est de 6500, soit 650 cas pour un million d'habitants avec chaque année 130 nouveaux cas pour un million d'habitants ». Les causes de cette maladie sont multiples. Les plus fréquentes sont le diabète, la tension artérielle et l'hérédité... « Et, pourtant des interventions faciles permettent de dépister la maladie ». Au début de l'apparition de la maladie en Tunisie on ne disposait pas de statistiques. Aujourd'hui, on peut affirmer « qu'un adulte sur dix peut avoir le rein atteint », précise le docteur.
La perte du rein Dr. Mohamed Chébil considère qu'il faut éviter d'arriver au stade de la perte du rein. La prévention est capitale. Il y a des causes qui peuvent être traitées par des interventions chirurgicales. Le calcul des reins, lorsqu'il est traité convenablement, résout le problème, sinon petit à petit l'insuffisance rénale peut être provoquée. Parfois le reflux, aussi peut provoquer l'insuffisance rénale. Le Dr prévient qu'il ne « faut pas arriver au stade des calculs dans le rein. Même après une opération chirurgicale, il faut poursuivre le contrôle car « les calculs et le microbe peuvent revenir ». Comme les reins doivent fonctionner, il faut boire de l'eau, au moins un litre et demie par 24H. Un programme national pour les malades du diabète et la tension artérielle a été préparé par le ministère de la Santé Publique. Comme l'a affirmé Dr Cheikhrouhou, responsable du programme, celui - ci, inclut une composante formation à l'intention des médecin pour le dépistage précoce des problèmes de reins. Des bandelettes urinaires pour les micro - tests sont distribuées aux médecins. « Nous fournissons des bandelettes pour la macro albumine. L'objectif est d'éviter que le malade passe de la micro albumine à la macro albumine », affirmr Mme Cheikhrouhou.
Agir en amont et en aval Pour Dr Fatma Boumiza , la prévention des maladies du rein doit toucher les maladies qui sont à l'origine des problèmes de reins, comme l'albumine, la tension artérielle et le diabète. Le contrôle doit se faire tout au long de la vie car « la tension artérielle et le diabète sont des maladies chroniques. » Dr. Jalel Ben Hmida, responsable du Centre National pour la Promotion de la Transplantation d'Organes, considère que « lorsqu'un médecin sauve un malade de l'insuffisance rénale, il aura épargné à la communauté nationale 250 mille dinars de dépenses. » Personne n'est à l'abri de la maladie. Pour le traitement de cette maladie la dialyse est coûteuse et pénible. Reste la transplantation du rein. Le Dr déplore la pénurie d'organes. Trois mille attendent l'implantation de reins. « Il faut inculquer la culture du don d'organes », dit - il. On peut trouver des reins à transplanter chez certains décédés, mais leurs familles refusent. Le président de l'Association des Insuffisants rénaux qui existe depuis 25 ans, Mohamed Ridha H'Mila, a lancé un cri de cœur rappelant que cette maladie touche indifféremment grands et petits, hommes et femmes. « Il est temps de prendre conscience que le travail doit être fait aussi bien en amont qu'en aval. Quelqu'un qui est traité par la dialyse est indisponible 3jours par semaine. Dans les meilleures conditions la machine ne peut offrir que 10% de ce qu'offre un rein. » Il espère que l'action de sensibilisation se poursuive et ne soit pas « évènementielle ». Il faut donner un coup de fouet au dépistage précoce. Quant à la journée du 8 mars, elle connaîtra la distribution d'affiches dans les grandes villes et les autoroutes, un match de football avec d'anciens joueurs, la distribution de tee-shirts et d'auto-collants, l'envoi de SMS à travers Tunisie - Télécom et une journée ouverte dans plusieurs hôpitaux où des opérations de dépistage auront lieu. Cette célébration de la journée mondiale du rein est encore à ses débuts. Il faut s'attendre à ce qu'elle gagne en impact durant la prochaine édition. Entre temps, beaucoup d'initiatives de communication sont attendues.