L'Etoile Sportive du Sahel est qualifiée au tour des groupes de la Champion's League Africaine non sans avoir souffert devant une équipe libyenne d'Al Ahly. A l'aller, comme au retour, l'Etoile a été mise en difficulté durant le plus clair des deux rencontres et elle doit s'estimer heureuse d'avoir sauté l'écueil libyen pour aller au tour suivant. Un objectif atteint en attendant de renforcer l'équipe par cinq autres joueurs avant d'entamer les choses sérieuses. Mais l'Etoile de Rohr continue d'étonner son public par des prestations aux qualités discutables et qui font d'elle l'équipe imprévisible et au jeu irréfléchi. Dans ce match retour disputé à Al Ahly, trois faits saillants ont déterminé le sort de l'équipe libyenne et celui aussi de l'équipe étoilée. D'abord, à la quarantième seconde, Jmel et Boulaâbi se gênent mutuellement, le ballon est perdu et récupéré par le Libyen Oussama B.Salah dit Fezzani qui s'en va droit au but mais se fait bousculer par Jmel. L'arbitre soudanais Abderrahman Khaled ferme l'œil sur une faute qui aurait pu donner au match une autre tournure. Imaginez un peu que dès la première minute, l'Etoile se trouve menée au score (et un but marqué à l'extérieur SVP) et contrainte d'évcoluer à dix joueurs et sans son défenseur buteur Ammar Jmel. La situation aurait bien pu se compliquer pour l'Etoile. N'empêche qu'on est certains que l'arbitre est de tempérament hésitant, en témoignent les décisions prises au cours du match. Pour Al Ahly, la frustration est incommensurable car s'agissant d'un match disputé chez l'adversaire et de surcroît à élimination directe. L'autre fait est la bourde commise par le gardien libyen Nasser Khatrushi et dont a profité Bukari pour annoncer le premier but de l'Etoile par un lob du reste spectaculaire. Le troisième et dernier fait est le but marqué par Jmel à la toute dernière minute de la première mi-temps lorsque le même Khatrushi repousse mal le coup de tête d'Abdennour et Jmel, à l'embuscade, pousse le ballon au fond des filets. En résumé, trois erreurs commises ont fait le bonheur de l'Etoile et ceci fait partie intégrante du jeu car sans fautes il n'y aurait pas de buts sauf si la différence de classe entre un attaquant et un adversaire défenseur est ostentatoire. Tout cela s'est déroulé en première période du jeu. Qu'en est-il de la deuxième ?
Jeu brouillon A 2-0, Al Ahly ne pouvait que jouer son va-tout. Pour remonter deux buts de retard sur l'Etoile, à Sousse, l'entreprise paraissait extrêmement difficile même si la fébrilité et le jeu décousu de l'Etoile a beaucoup aidé les Ahlaouis à développer un jeu cohérent et réellement menaçant durant la demi-heure de jeu de la seconde période. L'Etoile parvient tant bien que mal à contenir l'adversaire. Radhouane Felhi complètement dépaysé au flanc droit de la défense fait ce qu'il peut, Boulaâbi autant et Abdennour a connu de très mauvais moments devant Samer Mejbel (le n°17) qui, balle au pied est quasiment insaisissable et excellent dans la percussion. En dépit d'une domination indiscutable, Al Ahly a pêché par des maladresses à répétition qui l'a empêché de revenir au score. Mounir Massoud, Nader Karra, Samer Mejbel et Fezzani ratent coup sur coup des occasions franches sans que Balbouli le gardien étoilé n'eût à se déployer réellement. A ce jeu, les Libyens ne peuvent aspirer à mieux sauf à conjurer la poisse persécutante. Le dernier quart d'heure faillit être un naufrage d'Al Ahly déçu et ne voyant rien venir si Bukari, Nafkha et Gharbi se sont montrés plus adroits (77', 82 ' et 85'). Tout compte fait, l'Etoile aura réalisé l'essentiel même si les lacunes persistantes dans son jeu sont encore là. Ces mêmes lacunes que l'on croyait disparaître au fil des matches mais rien n'en fut. Certes, dans la composition de l'équipe étoilée,il y a eu un Slim Jedaïed rentrant et qui a prouvé qu'il est en passe de devenir un titulaire indiscutable et qu'il aurait pu l'être dans les matches précédents surtout que Tarak Ziadi est hors liste africaine et qu'Opara n'est plus ce qu'il était et ne pouvant justifier son retour à l'Etoile. Le rapport qualité-prix aurait dû dissuader ses employeurs.
Bukari-Tenniche, un doublon ? Au moment de composer l'équipe appelée à disputer le match face à Ahly Tripoli, Gernot Rohr a certainement penser à la vocation à conférer à l'équipe qui doit nécessairement être offensive. Il ne peut en être autrement car s'agissant d'un match à élimination directe et de surcroît disputé à Sousse. Mais que Rohr choisisse Bukari et Tennniche pour compléter le quatuor du milieu, ceci semble relever de l'aléa quand on sait que les deux joueurs affectionnent (par réflexe), le jeu devant sans trop se soucier du volet défensif. Résultat, Everson et Nafkha sont plus sollicités et subissent par conséquent le poids des duels à l'entrejeu. Et ceci explique en partie la domination exercée par les Libyens dans ce compartiment et leur capacité à assurer aisément la reconversion du jeu sans trop d'opposition. Sinon, comment expliquer qu'Al Ahly parvient dans la zone de l'Etoile rapidement et aussi efficacement. La défense subit le jeu inévitablement et souffre considérablement. L'incorporation de Mejdi Mosrati au lieu de celle de Afouane Gharbi, aurait constitué un meilleur coaching car Mosrati aurait pu retenir deux joueurs voire trois qui n'auraient pas eu à assurer le surnombre dans la zone de l'Etoile. Mais ceci demeure du domaine des convictions de l'entraîneur qui reste le seul maître à bord en dépit de ce que chacun sait.
Et après ?! Maintenant que la qualification est assurée après tant de souffrances tant devant l'ASO de Chlef que contre Ahly de Tripoli, les Etoilés avec du recul peuvent sous-peser l'effort et le savoir du groupe mais il appartient surtout aux dirigeants de faire le bon choix pour que le renfort soit autrement plus important et plus judicieux qu'auparavant. La Ligue des champion's dans son tournoi des groupes est une autre paire de manches même si l'ogre égyptien d'Al Ahly est sorti par la petite porte de la manière la plus inattendue. Wait and see !