L'accusé en l'occurrence transportait des marchandises dans son camion lorsque son attention fut attirée par des jeunes qui tentaient de voler dans ce véhicule, alors qu'il s'était arrêté à proximité du lieu de livraison. Aussi était-il descendu illico pour les surprendre en flagrant délit. Mais une discussion houleuse entre le livreur et ces jeunes tourna en rixe. Le bonhomme se sentit en minorité, et bien menacé par les jeunes hommes qui étaient décidés à le rouer de coups. Tentant de se défendre et cherchant coûte que coûte à s'en sortir, il sortit un couteau avec lequel il porta un coup à l'un des jeunes qui s'écroula, le sang giclant de son bras. Il lui avait touché une artère, et la victime a failli succomber à une hémorragie. Elle fut cependant transportée à l'hôpital et sauvée d'une mort certaine. Arrêté le conducteur du véhicule fut inculpé de tentative d'homicide et comparut dernièrement devant le tribunal, pour donner cette version consistant à dire que ce fut ces jeunes se trouvant en compagnie de la victime, qui avaient commencé par le provoquer en tentant de voler dans sa camionnette. La version de la victime était cependant tout à fait différente, puisqu'elle déclara que c'était l'accusé qui l'avait insulté avant de descendre de son véhicule et lui porter le coup de couteau incriminé. Le jeune homme ajouta que ses amis lui vinrent en aide juste au moment où il fut attaqué par l'accusé qui de prime abord une intention délibérée de l'agresser. Les deux versions sont évidemment, totalement contradictoires, chacune des deux parties dans cette affaire essayant de culpabiliser l'autre. Ce qui milite en la faveur du jeune homme, c'est qu'il présente de sérieuses séquelles dues à ce malencontreux coup de couteau qui lui sectionna l'artère, puisqu'il faillit passer de vie à trépas, et qu'il a perdu l'usage normal du bras. Ce qui constitue une lourde charge pour l'accusé, lequel ne nie pas son excès de colère, affirmant toutefois qu'il n'avait nullement l'intention de tuer la victime. Par contre, ce qui l'intrigue toutefois, c'est qu'il ne peut jamais prouver que cette bande dont faisait partie la victime avait commencé par le provoquer, et qu'il n'avait fait que se défendre. Mais il n'a pas le moindre élément, pouvant corroborer ses allégations. Son avocat plaida toutefois l'excuse de provocation afin de solliciter les circonstances atténuantes. Déclaré coupable par le tribunal de première instance, et condamné à une peine de prison, l'accusé interjeta appel, et comparut dernièrement devant la cour en réitérant ses déclarations précédentes. L'avocat de la défense insista sur le fait que son client ayant été provoqué au départ, avait l'intention de se défendre. La cour, déclara l'accusé coupable de coups et blessures graves, et le condamna sur cette base à deux ans d'emprisonnement.