A environ cinq mois des échéances électorales d'octobre 2009, présidentielle et législatives et vu l'importance de ces deux rendez-vous électoraux pour le pays, verra-t-on enfin le dénouement des crises qui frappent certaines composantes de la société civile et qui assombrissent de ce fait le paysage politique? Un dénouement qui permettrait l'assainissement de la situation générale dans le pays et la consolidation du processus démocratique. Toutes les parties concernées l'espèrent mais les solutions tardent à venir. Ainsi la ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH) est plongée dans une crise depuis à peu près quatre années. Une crise qui a débuté quand sept présidents de sections ont déposé une plainte contre le comité directeur l'accusant de procéder à la fusion de leurs sections pour les écarter et les empêcher de participer au 6ème congrès de la ligue qui devait se tenir en septembre 2005. Une accusation qui a été rejetée par la direction de la LTDH qui justifie ces fusions par la restructuration des sections décidée par le conseil national. Mais le tribunal de première instance de Tunis a rendu un jugement en référé annulant les fusions et aussi la tenue du 6ème congrès. Depuis, la LTDH vit une crise qui perdure. Plusieurs initiatives, notamment celles des anciens de la ligue, ont essayé de trouver une solution mais aucune n'a jusqu'à présent abouti.
Paradoxe L'autre composante de la société civile qui vit une véritable crise est l'Union Générale des Etudiants Tunisiens (UGET) qui n'arrive pas à tenir son 25ème congrès dont la date a été reportée à plusieurs reprises. Un congrès qui devrait aboutir à la réunification de cette organisation estudiantine "frappée" depuis plusieurs années par des divisions internes. Selon les observateurs, la responsabilité incombe en partie à l'ingérence des partis politiques qui ne cessent depuis le congrès de Korba de 1971 de s'immiscer dans les affaires internes de l'organisation; une ingérence qui accentue les divisions et paralyse ses activités. Quant au Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) les retombées des résultats de son congrès constitutif tenu en janvier 2008 ne cessent d'alimenter les tensions entre les membres de son bureau exécutif. La dernière en est la démission de quatre membres si elle se confirme elle aboutira à la dissolution du bureau et à la tenue d'un congrès extraordinaire. Un scénario que n'ont cessé de tisser ceux qui n'ont pas accepté la composition du bureau qui regroupe une majorité de membres indépendants et à leur tête le président du SNJT. Des composantes donc de la société civile qui sont en crise. Le paradoxe ici c'est que tout le monde, y compris les autorités, s'accorde à dire qu'elles sont des acquis nationaux à préserver. Mais les parties concernées ne l'entendent peut être pas de la même oreille.