Dernier hommage aux disparus Le Temps-Agences - Après cinq jours de vaines recherches, l'armée brésilienne a annoncé hier avoir repêché deux corps et plusieurs objets identifiés comme provenant de l'Airbus d'Air France qui s'est abîmé au milieu de l'océan Atlantique avec 228 personnes à bord. Parmi les objets figurent un fauteuil d'avion bleu avec un numéro de série et une mallette contenant un billet d'Air France. Les experts français ont de leur côté confirmé hier que le vol AF 447 avait rencontré de sérieux problèmes techniques, en particulier sur la mesure de sa vitesse, avant de disparaître dans la nuit du 31 juillet au 1er juin entre Rio et Paris. "Ce matin, nous avons eu la confirmation du repêchage dans l'eau de débris et de corps qui appartenaient au vol 447 d'Air France", a dit le colonel Jorge Amaral lors d'un point de presse à Recife, où le commandement des opérations a été installé. Le porte-parole a ensuite précisé qu'il s'agissait de deux corps de sexe masculin. Après avoir annoncé de manière erronée jeudi que les forces brésiliennes avait récupéré des débris de l'Airbus, l'armée a pris soin cette fois-ci de ne divulguer l'information qu'après avoir remonté et identifié les objets flottant sur l'océan. Le colonel Amaral a donné la chronologie des opérations et expliqué qu'un fauteuil d'avion avait été le premier objet récupéré à 08h14 (12h14 HT). "A 09h10 (13h10 HT), le premier corps a été repéré par un avion, et à 09h30 (12h30 GMT), le corps a été repêché par l'équipage de la corvette Caboclo", a-t-il expliqué. Un sac à dos à dos en nylon avec un ordinateur portable et une mallette en cuir avec un billet d'Air France à l'intérieur ont ensuite été récupérés à 09h50 (13h50 HT). Le fauteuil repêché est de couleur bleu "avec un numéro de série, mais nous attendons la confirmation d'Air France pour savoir si c'est un siège de l'Airbus, bien que la couleur semble indique que oui", a indiqué le porte-parole militaire. Le repêchage des corps et des objets a eu lieu à environ 450 milles nautiques (825 kilomètres) au large de l'archipel de Fernando de Noronha, situé à 360 kilomètres de la côte brésilienne. Une flottille internationale de douze avions, un hélicoptère, et trois navires de la Marine participent à ces opérations. Cette découverte est un soulagement pour les équipes de recherche qui fouillaient depuis lundi la zone supposée du crash de l'Airbus à environ 1.000 kilomètres de la côte nord-est du Brésil. Elle permettra peut-être de lever une partie du voile sur la disparition mystérieuse du vol AF 447, alors que l'hypothèse de problèmes techniques a été renforcée hier. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé de l'enquête technique française, a ainsi confirmé l'existence de problèmes concernant la mesure de la vitesse. L'avionneur européen Airbus et les exploitants de l'appareil disposent de "programmes de remplacement et d'amélioration des détecteurs de vitesse" des A330, car des problèmes avaient été déjà rencontrés auparavant sur d'autres appareils de la gamme, a révélé le directeur du BEA Paul-Louis Arslanian. "Sur l'A330, nous avons constaté un certain nombre de pannes de ce type (des détecteurs de vitesse, ndlr)", a-t-il indiqué. Les pannes, jusqu'à présent, ont amené Airbus à diffuser des consignes aux pilotes sur les mesures à prendre dans ces cas-là, a-t-il précisé. Le BEA avait révélé vendredi que, selon les premiers éléments de l'enquête, l'A330 d'Air France avait souffert d'une "incohérence" entre les vitesses mesurées par les calculateurs de l'avion, et Airbus avait diffusé à ce sujet une recommandation à ses clients. Un lien éventuel entre ces problèmes de mesure de vitesse et la catastrophe n'est cependant pas établi et le crash demeure inexpliqué. Les enquêteurs savent également que l'avion a envoyé 24 messages techniques d'anomalies, avant de s'abîmer au milieu de l'océan Atlantique. ------------------------------ Dernier hommage aux disparus Le Temps-Agences - Une centaine de personnes ont assisté hier à la mi-journée en l'église Saint-Eloi de Roissy-en France à une messe pour les victimes du vol Rio-Paris d'Air France qui a disparu au large du Brésil lundi. Parmi les fidèles, certains membres des familles de disparus et une dizaine de représentants du personnel d'Air France, profondément marqués par la tragédie, ont assisté de 12H30 à 13H30 HT à l'office religieux présidé par l'Evêque de Pontoise, MgrJean-Yves Riocreux. Dans son homélie, le prélat a évoqué "le choc, la souffrance et la douleur" des familles "éprouvées", appelant à la compassion et à la sympathie de l'Eglise après cette catastrophe. Il a prié pour tous les disparus, en insistant plus particulièrement sur les quatre victimes originaires des communes du département ainsi que sur les 12 membres d'équipage d'Air France, qu'il a nommés. Un des prêtres aumôniers de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle a lu une prière qu'un pilote anonyme, de retour de Rome, a rédigée et déposée devant le Terminal E de la plateforme aéroportuaire. Il y exprime "la source de toute force" dans une telle épreuve et "le courage nécessaire pour (la) surmonter". Par leur présence, le personnel d'Air France a voulu "rendre un dernier hommage à (leur) collègues et amis" mais aussi "soutenir les familles et les passagers", a déclaré Yannick Garnier, chef de cabine à Air France. "On voit qu'il y a de la compassion de la part des gens mais pour nous c'est très dur", a déclaré Michel Hochabaeff dont la fille et le gendre figurent parmi les disparus.