Plusieurs jeunes diplômés, ont opté pour le choix de l'entrepreunariat privé. Et plusieurs parmi eux s'inquiètent du manque de financement de leurs projets qui tardent à démarrer dans les délais escomptés. Certes, la contribution de la BFPME a satisfait plus ou moins le recours aux mécanismes de soutien dans le financement pour la création des PME. Et ce en jouant le rôle de relais entre les banquiers et les demandeurs de financement. Après presque deux ans, plus de 232 projets ont été approuvés par la BFPME. C'est formidable comme résultat mais qu'est ce qui explique le retard du financement et le démarrage de ces projets dont seulement 14 sont opérationnels. A quoi est dû ce retard, M. Abdessalem Mansour, PDG de la BFPME, répond à cette question. Entretien, ... - Economia : Depuis sa création, la BFPME, a signé plusieurs contrats de crédit. Mais en revanche, peu nombreux, sont les projets qui ont obtenu de financement. A quoi est dû ce retard ? M. Abessalem Mansour : A l'évidence, la BFPME en tant que nouveau organisme financier est un mécanisme d'appui au financement et n'est pas une banque commerciale. C'est vrai que la BFPME est considérée comme la référence et l'adresse à laquelle s'adressent les PME concernant le financement, mais en fait, elle joue le rôle d' « ensemblier » dont la mission principale est de rassembler toutes les banques qu'elles soient publiques ou privées afin de les inciter et les convaincre à contribuer au financement des PME. Nos fonds propres sont limités. Pourtant, nous contribuons à financer la moitié du coût total dans chaque projet. En outre, nous oeuvrons à mobiliser nos intermédiaires et partenaires à savoir les banques, les SICAR, la BEI et l'Union Européenne, à couvrir 25 % du coût total du projet en plus de notre contribution plafonnée à 50 %. Généralement, nous garantissons 70 % du financement du projet. Le reliquat est de l'ordre de presque 30% en moyenne et doit être autofinancé par le promoteur. En ce qui concerne l'état de financement des projets approuvés, on peut dire qu'il s'agit d'un retard estimé à un an et demi au maximum. Mais, il est à rappeler que la BFPME a récemment démarré avec une mise initiale qui est en progression. Le retard résiderait plutôt dans le caractère un peu trop prudent de certains banquiers. Des institutions financières exigent encore plusieurs garanties en nature.
- Et actuellement, la situation s'est-elle améliorée ? Bien sûr. Nous coopérons actuellement avec 16 banques dont la plupart à caractère public et 20 SICAR. Nous oeuvrons également à impliquer d'autres partenaires. Au niveau des garanties exigées, nous essayons de mettre en valeur, quant aux banquiers l'efficacité, des projets déjà approuvés. Et nous leurs garantissons la rentabilité des projets approuvés. Chaque mois, nous organisons des réunions avec les bailleurs de fonds et cela en vue de suivre l'avancement des projets et la situation de financement de ceux qui sont en stand by. Par ailleurs, nous nous employons à rassurer les banquiers en présentant une évaluation favorable et compétitive des projets, surtout au niveau de leur rentabilité à court et à moyen terme. Ces efforts ont porté leurs fruits. Les délais de financement sont raccourcis. Après un an d'attente, le bouclage du schéma de financement du projet approuvé ne doit pas dépasser les 4 mois. Et nous oeuvrons à le raccourcir jusqu'à deux mois. - Plusieurs sont ceux qui s'inquiètent de l'incapacité d'assurer l'autofinancement de leurs projets ? D'un côté, il faut remarquer en premier lieu qu'un promoteur sérieux et jugé compétent ne peut se lancer dans l'entrepreunariat avec un projet totalement endetté. D'un autre côté, l'entrave de l'autofinancement est un faux problème. D'ailleurs, le promoteur bénéficie de plusieurs avantages tels la subvention de l'Etat, le soutien du Foprodi, les fonds des SICAR qui assurent les fonds de roulement notamment. Même au niveau de la contribution financière personnelle, le promoteur ne paye que 10 % d'autofinancement qui est estimé déjà à 30 % du coût total du projet. Par exemple, pour un projet de 100MD, le promoteur doit assurer un autofinancement de 30 %, soit 30MD. En réalité, il peut apporter uniquement 10% soit 3 mille dinars seulement. Le reste est assuré par le Foprodi (60 %) et les SICAR (30 %). A ce stade, le promoteur doit bouger pour chercher ces fonds et ces encouragements. C'est à lui, quand même d'exercer l'effort de s'en informer. En fait, le problème d'autofinancement n'existe pas, mais il s'agit dun manque d'information sur les encouragements et les subventions accordées aux promoteurs. Les informations figurent sur le site web de la BFPME.
-Et les fonds de roulement? Nous essayons de convaincre les banques et surtout les SICAR de garantir ces fonds.
-Qu'en est-il de l'état de financement des projets approuvés ? Jusqu'aujourd'hui, nous avons signé 59 contrats de crédit pour une enveloppe de 13MD. Nous avons déjà déboursé presque 10MD pour 48 projets. -Quel est le nombre total des projets approuvés depuis la création de BFPME ? Le nombre total des projets approuvés est estimé à 232 projets dont leur coût total est de 229 MD. Le coût total des financements est évalué à 59MD. Quels sont les critères adoptés pour l'accord du financement requis d'un projet ? D'abord, nous accordons le financement aux projets jugés rentables. La rentabilité, c'est la seule condition qui peut assurer un financement avec célérité. Puis, nous prenons en compte le profil professionnel du promoteur. Par ailleurs, on ne peut pas considérer le retard comme indicateur négatif. Dans quelques cas, le retard de démarrage de certains projets résiderait dans le type des projets, le volume d'investissement, l'exigence de construction ou l'achat de terrains et le type de secteurs d'activités envisageables. Quant aux projets qui ont démarré, ils sont presque tous des projets de services. Le démarrage de ce genre de projets ayant besoin seulement d'équipements et de location peut s'effectuer rapidement. Lorsqu'il s'agit d'achat de terrains pour la construction, le projet tarde à démarrer. Et il tarde même à avoir le financement requis qui est généralement entre de 2 et 4 MD. Les quatorze projets déjà opérationnels sont quasiment des projets de services tels les centres d'appels et les imprimeries. -Qu'en est-il du remboursement ? Actuellement, il s'agit de 14 projets opérationnels. Le remboursement est actuellement parfait. Et nous ambitionnons de garder ce taux dans la fourchette de 100 à 90 % au minimum. Et cela va être concrétisé avec le renforcement des missions de suivi, de contrôle et d'assistance. -Que voulez vous ajouter ? La valeur ajouté des services de la BFPME est de générer pour chaque dinar accordé au financement des PME, 4 dinars et plus. Jusqu'à maintenant, le total des approbations de la BFPME estimé déjà à 59 MD a généré 4 fois cette somme, soit 230 MD dont 135MD provenant des banques et 28MD, des SICAR.