Tunis-TAP - Les travaux de la quatrième session du Conseil supérieur de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA) ont démarré, hier matin à Tunis, sous la présidence de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Président de la République et Présidente de l'Organisation. Mme Leïla Ben Ali a prononcé, à l'ouverture de la réunion, une allocution dans laquelle elle a affirmé que le plan d'action de l'OFA pour la période 2008-2012 devra nécessairement être axé sur l'intégration de la femme arabe dans le processus de développement des pays arabes dans le cadre du partenariat et de la coopération avec les diverses composantes de la société civile. Elle a souligné le souci de préserver la dignité de la femme et de la protéger contre toutes les formes de marginalisation et de discrimination mettant l'accent sur la volonté de promouvoir sa condition dans les différents domaines. Mme Leïla Ben Ali a également appelé à œuvrer en vue d'habiliter la femme arabe à s'intégrer dans le domaine économique et à prendre pied dans les métiers porteurs, les nouvelles technologies et les modes de travail innovants afinqu'elle puisse acquérir l'expérience et le savoir-faire qui lui ouvrent de larges horizons dans les domaines de la finance, des affaires et de l'investissement. Elle s'est félicitée de la proposition du Président de la République relative à la proclamation de l'année 2010 "Année internationale de la jeunesse", appelant le Conseil à élaborer une approche pratique de la représentation de la jeune fille arabe au Congrès mondial de la jeunesse qui sera organisé durant la même année, sous les auspices de l'Organisation des Nations Unies. Mme Leïla Ben Ali a proposé la création d'un observatoire des législations sociales et politiques en rapport avec la condition féminine dans les pays arabes, mettant l'accent sur le souci de préserver la dignité de la femme. Elle a, également, appelé à mettre au point un mode d'action efficace à l'échelle internationale au profit de la femme, de l'enfance et de la famille en Palestine, et de l'intégrer dans le cadre d'une commission de droit international humanitaire qui serait créée au sein de l'OFA, dans le but de consolider les relations et la collaboration de l'Organisation avec les diverses Organisations internationales spécialisées. Pour sa part, la Princesse Lella Salma, épouse du Roi Mohamed VI du Maroc, a fait part de son approbation de l'initiative de Mme Leïla Ben Ali de créer une "commission de la femme arabe de droit international humanitaire" au sein de l'OFA. Elle a souligné que cette réunion se tient à l'heure où le monde connaît une conjoncture économique et financière difficile qui a eu des répercussions négatives sur le processus de développement. Cette conjoncture a généré, a-t-elle ajouté, une conscience urgente de la nécessité de redéfinir l'ordre économique mondial de manière à le rendre plus humain et plus équitable envers les démunis, et en particulier les femmes. Elle a souligné, dans ce cadre, la pertinence de la proposition d'intégrer le rôle de la femme dans le développement durable en tant que thème de cette réunion. Elle a affirmé le soutien du Maroc à la dynamisation de ce mécanisme en vue de contribuer à la protection des femmes victimes de séquestration, de déportation et de conflits régionaux, notamment en terre de Palestine. De son côté, Mme Amina Abbés, "Oum Mazen", épouse du Président palestinien Mahmoud Abbés, a mis l'accent sur l'importance de la création de l'OFA qui a constitué un fait marquant et un tournant important, dans la vie de la femme arabe. Elle a expliqué que l'accueil, par la Tunisie, de cette réunion devra donner une forte impulsion aux efforts et aux résolutions de l'Organisation, eu égard à son rôle avant-gardiste dans l'établissement de l'égalité totale, dans tous les domaines. Après avoir rappelé l'agression sauvage israélienne perpétrée contre le peuple palestinien frère, il y a quelques mois, et qui a fait plus de 1500 de morts et des milliers de blessés dont des centaines de femme et d'enfants, elle a souligné les charges supportées par la femme palestinienne et son rôle militant, à tous les niveaux. Elle a, d'autre part, relevé la concomitance de la décision proclamant Al Qods capitale de la culture arabe pour l'année 2009 avec celle qui a déclaré Kairouan capitale de la culture islamique, pour la même année. Pour sa part, Cheikha Fatma Bent Mbarek, Présidente de l'Union féminine générale et premier Président de la Fondation émiratie du développement familial, a exprimé sa conviction que la présidence de Mme Leïla Ben Ali de l'OFA, sera un facteur important pour parvenir à des décisions et des recommandations apportant un plus considérable au parcours de cette structure. Elle a fait part du soutien aux efforts de la présidence actuelle de l'Organisation et de la contribution à réunir les moyens, afin de relever les défis qui entravent la promotion de la femme arabe, dans tous les domaines et à tous les niveaux. Elle a mis l'accent sur le souci d'œuvrer constamment pour consolider la place de la femme arabe au double plan régional et international. Les travaux de la 4e session du Conseil supérieur de l'OFA se sont poursuivis à huis-clos, pour l'examen des points figurant à l'ordre du jour et leur adoption. La réunion porte, aussi, sur l'adoption des plans et programmes de l'Organisation, et le suivi de leur exécution, ainsi que la prise de décisions concernant les propositions de la 7e réunion extraordinaire du Conseil exécutif de l'Organisation, tenue à Tunis, les 22 et 23 juin. Elle doit, en outre, examiner le thème du 3e Congrès de l'OFA "La femme arabe, partenaire essentiel dans le processus de développement durable" qui se déroulera à Tunis, au cours de l'année 2010, ainsi que la proposition de Mme Leïla Ben Ali de créer une commission de la femme arabe du droit international humanitaire.
Voici le texte de l'allocution prononcée par Mme Leïla Ben Ali : "Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Altesses, Excellences, Mesdames les membres du Conseil supérieur de l'Organisation de la femme arabe, Excellences, Mesdames, Il m'est agréable de vous souhaiter la bienvenue en Tunisie, qui est heureuse de vous recevoir en cette circonstance privilégiée. Notre pays est fier de présider l'Organisation de la femme arabe et d'accueillir la quatrième session du Conseil supérieur de cette organisation, tout autant que les réunions qui l'ont précédée, aux niveaux du comité du Bureau et du Conseil exécutif. Autant de rencontres continues et renouvelées qui consacrent la ferme détermination qui nous anime toutes, de faire en sorte que l'Organisation de la femme arabe accomplisse son rôle vital dans la réalisation des aspirations de nos sociétés au développement et au progrès. Je voudrais exprimer, en cette circonstance, mes remerciements et mes éloges à son Altesse Cheikha Fatima Bint Mubarak, la Présidente précédente de notre Organisation, eu égard à son rôle marquant dans la promotion du prestige de notre Organisation, tout autant qu'à sa contribution louable à l'enrichissement de ses activités et à la sollicitude continue dont elle l'entoure. C'est là, également, une occasion d'exprimer notre haute appréciation des efforts méritoires qu'elle déploie à tous les niveaux pour la promotion de la condition de la femme arabe, de manière à servir le progrès de nos sociétés et à enraciner la participation de la femme au processus de la croissance et de l'évolution que nous nous employons toutes à élargir et à hisser aux niveaux les plus élevés. Mes remerciements et ma considération s'adressent, également, à l'ensemble de nos honorables sœurs qui ont eu précédemment à assumer cette haute mission, et ont été du meilleur appoint dans la réalisation de ses objectifs et l'exécution de ses programmes. Il me plaît, en outre, de remercier les membres du Conseil supérieur de l'Organisation, ainsi que Madame la Directrice Générale, Dr Wadouda Badran, pour les efforts méritoires qu'elle déploie en vue d'assurer la poursuite des activités de notre Organisation dans les meilleures conditions. Mesdames, Cette quatrième réunion du Conseil supérieur de notre Organisation nous offre une nouvelle opportunité pour approfondir davantage l'analyse de nos préoccupations communes et examiner les perspectives de promotion de la condition de la femme arabe, au cours de l'étape à venir. A la lumière des mutations profondes et accélérées que connaissent nos pays arabes, en ce début du troisième millénaire, nous sommes appelées à poursuivre nos efforts de recherche et de prospection pour mettre au point des programmes pratiques de nature à traiter de manière exhaustive nos problèmes de développement et à prendre en considération le rôle de la femme dans la réalisation et la mise à profit de ce développement, et cela dans le cadre d'une vision civilisationnelle qui consacre les droits de la femme en tant que partie intégrante des droits de la citoyenneté et des droits de l'homme, et incite à faire évoluer les mentalités, les attitudes et les comportements, afin de consolider la place de la femme au sein de la famille et de la société. L'Organisation de la femme arabe s'est attachée à adopter cette démarche dans l'ensemble de ses programmes et de ses activités. Nous continuerons d'œuvrer ensemble dans cette même direction, en tenant compte de la nature délicate et de l'importance des enjeux de l'étape actuelle qui requiert vigilance et suivi de notre part, et exige une persévérance constante pour promouvoir la condition de la femme arabe, dans tous les domaines, et développer ses aptitudes à contribuer, par son apport et son action utile, au bien-être de nos sociétés et à leur épanouissement. Le plan d'action de notre Organisation pour la période 2008-2012 devra nécessairement être axé sur l'intégration de la femme arabe dans le processus social, économique, culturel et scientifique de nos pays, ce qui implique une action soutenue de notre part, pour la stimulation du partenariat et de la coopération avec les diverses composantes de nos sociétés civiles. Notre plan vise essentiellement à consolider la place de la femme au sein de la famille, aux niveaux de la législation et de la pratique, d'une manière qui soit conforme à nos valeurs arabo-musulmanes, et qui s'harmonise avec le rôle de la mère de famille dans l'éducation de nos jeunes générations et avec sa contribution à la sauvegarde de la stabilité et de l'équilibre de la famille et de la complémentarité des rôles de ses membres. A cet égard, je préconise, aux fins de disposer d'un référentiel dans nos actions, la création d'un observatoire des législations sociales et politiques en rapport avec la condition féminine dans nos pays arabes. Nous sommes, en outre, soucieuses de préserver la dignité de la femme et de la protéger contre toutes les formes de marginalisation et de discrimination. Nous nous emploierons, également, à promouvoir sa condition, dans les domaines de l'enseignement, de la formation et de la culture, de même qu'en matière de soins de santé et de développement social, dans le cadre de l'adaptation éclairée à notre époque, de la sauvegarde de notre identité et de nos spécificités civilisationnelles et culturelles, et de l'attachement au dialogue, à la concorde et à la modération dans nos relations comme dans nos comportements. D'un autre côté, nous devons, désormais, œuvrer à habiliter la femme arabe à s'intégrer dans le domaine économique, à s'intéresser davantage à ses activités et à prendre pied dans les métiers porteurs, les nouvelles technologies et les modes de travail innovants afin qu'elle puisse s'exercer dans ce secteur vital et y acquérir l'expérience et le savoir-faire qui lui ouvrent de larges horizons dans les domaines de la finance, des affaires et de l'investissement et la mettent en mesure d'assumer sa part de responsabilité dans l'impulsion du processus de développement intégral dans nos pays. A cet égard, il me plaît d'inviter le troisième Congrès de l'Organisation de la femme arabe, qui se tiendra en novembre 2010 à Tunis, à se pencher sur le thème de: "La femme arabe, partenaire essentiel dans le développement durable", thème qui revêt une importance majeure pour le renforcement du développement durable, en tant que système cohérent aux dimensions vitales et stratégiques, à l'intérieur duquel la femme doit occuper une place centrale, dans le contexte des développements que vit l'humanité aujourd'hui et des défis que connaît notre monde. Par ailleurs, et tout en exprimant ma considération pour le travail méthodique accompli par le groupe juridique de la femme arabe, je voudrais souligner que la réforme, la modernisation et l'enrichissement des lois et législations sont nécessaires et souhaitables pour promouvoir les droits de la femme arabe. Cependant, les objectifs de cette action resteront limités si la femme n'acquiert pas confiance en elle-même et en ses propres moyens pour œuvrer, avec conviction et compétence, à aplanir les obstacles et les entraves qui l'empêchent d'exercer ses droits, et à élever au plus haut sa vision de la vie d'une manière qui l'aide à être en phase, avec toute la lucidité et l'enthousiasme nécessaires, avec les préoccupations et les ambitions de nos sociétés dans tous les domaines. Nous aspirons à ce que la femme arabe accomplisse, au sein de la société qui est la sienne, le rôle dont elle est digne, en adhérant aux différentes composantes du tissu associatif, en se hissant aux postes et responsabilités les plus élevés, en donnant l'exemple en matière de labeur et d'effort, et en constituant un symbole de modernité et de progrès. Je suis persuadée que cette quatrième réunion du Conseil supérieur de notre Organisation réalisera l'apport qualitatif souhaité à nos programmes, et contribuera à élever l'action de notre organisation au niveau des défis auxquels sont confrontées nos sociétés. En cette circonstance, nous nous félicitons de la proposition de Monsieur le Président de la République relative à la proclamation de l'année 2010 "Année internationale de la jeunesse", et invitons le Conseil à élaborer une approche pratique de la représentation de la jeune fille arabe au Congrès mondial de la jeunesse qui sera organisé durant la même année, sous les auspices de l'Organisation des Nations Unies. Je voudrais, également, saisir cette occasion pour saluer la femme palestinienne, à tous les niveaux de la lutte et du sacrifice, et exprimer notre considération pour la résistance du peuple palestinien frère, et notre soutien total à son juste combat pour le recouvrement de ses droits légitimes et l'instauration de son état indépendant sur son territoire. En outre, et dans le but de consacrer la solidarité humaine dans ses significations les plus nobles, je vous appelle à mettre au point un mode d'action efficace à l'échelle internationale, aux fins d'expliquer les réalités tragiques de la femme, de l'enfance et de la famille en Palestine sœur. Il est certain que les chances de réussite et l'impact de cette action se trouveront renforcés par son insertion dans le cadre d'une commission du droit international humanitaire qui serait créée au sein de notre Organisation, pour consolider nos relations et notre collaboration, en la matière, avec les diverses Organisations internationales spécialisées, en vue de défendre en commun la femme et la famille et de les protéger contre les répercussions négatives des conflits armés, et les dangers qu'elles encourent du fait de l'insécurité et de l'instabilité qui prévalent dans plusieurs régions du monde. Pour conclure, je tiens à vous renouveler mes souhaits de bienvenue dans votre seconde patrie, la Tunisie, et à vous souhaiter un séjour agréable parmi nous. Je suis confiante que les résultats de notre présente réunion seront d'un apport enrichissant pour les acquis de la femme arabe et introduiront un stimulant puissant à la dynamique des activités de notre Organisation, dans son action résolue et ses efforts accrus au service des causes du développement global de nos pays arabes. Avec mes vœux sincères de pleine réussite dans vos travaux.
