Le tribunal de première instance de Tunis a statué hier sur l'affaire du détournement colossal de médicaments, au détriment de la pharmacie centrale dans laquelle un pharmacien a été inculpé de complicité et a été condamné par défaut. Ce dernier a formulé une opposition et a comparu devant le tribunal pour répondre de son acte. L'accusé, la cinquantaine, père de trois enfants et possédant une pharmacie à Ben Guerdane, lieu de sa résidence. Il semble qu'il soit l'élément clé, puisqu'il était à l'origine de cette affaire. Rappelons que cette affaire a été révélée suite à une correspondance envoyée par la Pharmacie centrale de Tunisie au ministère de tutelle, réclamant la somme de plus de 5 millions de dinars pour achat de médicaments. L'auteur principale, une dame condamnée à 12 ans de prison en première instance, déclara lors de son interrogatoire qu'en 2005 elle fit la connaissance du pharmacien incriminé. Après lui avoir confié qu'elle avait des besoins financiers pressants, ce dernier lui proposa d'établir de faux bons de commande afin de se procurer des médicaments qu'il écoulerait pour son compte personnel. Il lui a révélé une combine soi-disant indécelable, pour gagner de l'argent et partager ainsi les gains illicites avec une troisième personne. Cette dernière ayant fait la connaissance du pharmacien, l'a aidée à obtenir les médicaments de la pharmacie Centrale, au moyen de faux bons de commande. Chaque opération lui a rapporté, la somme de 5.000 dinars, pour des médicaments valant plusieurs dizaines de milliers de dinars. Interrogé, le quinquagénaire, qui a comparu en état de liberté nia les faits incriminés avouant qu'il a fait la connaissance du deuxième condamné dans un congrès médical, et d'ailleurs c'était la première et la dernière fois qu'il avait rencontré ce jeune homme, lequel s'est présenté à l'accusé comme étant le représentant de « Glaxo » Comme il parlait bien la langue anglaise, il l'a cru. Il nia avoir planifié avec lui ou avec la première condamnée pour détourner des médicaments. Son avocat plaida les circonstances atténuantes pour son client, affirmant que celui-ci n'avait aucune relation avec les condamnés dans cette affaire. D'ailleurs son client eut vent de cette histoire lorsqu'elle a été publiée dans les journaux, affirmant qu'il n'a jamais recourut à des tels agissements, sollicitant du tribunal l'acquittement pur et simple de son client. Le tribunal rendra son verdict après les délibérations.