Le juge d'instruction du tribunal de première instance de Tunis a eu à enquêter sur une affaire de détournement colossal de médicaments, au détriment d'une pharmacie d'un hôpital public dans laquelle seraient impliquées plusieurs personnes dont la responsable de gestion de stock. Il semble qu'elle soit l'élément clé, avec deux autres individus impliqués ainsi que des pharmaciens, accusés de complicité. Cette affaire a été déclenchée suite à une correspondance envoyée par la Pharmacie centrale de Tunisie au ministère concerné, réclamant la somme de plus de 5 millions de dinars pour achat de médicaments. Arrêtée et interrogée, l'inculpée affirma, lors d'un premier interrogatoire, qu'elle était surveillante de l'entrepôt des médicaments de l'hôpital jusqu'en 1994. En 2005, elle est devenue la responsable du magasin de médicaments, chargée de l'approvisionnement, du stockage et de la distribution. Elle est même parvenue à obtenir la confiance totale de ses patrons. Son père, selon ses dires, lui aurait proposé de profiter de l'occasion pour établir de faux bons de commande qui lui permettraient de se procurer des médicaments qu'elle écoulerait pour son compte personnel. Lors d'un deuxième interrogatoire, elle donna une nouvelle version des faits déclarant qu'en 2005 elle fit la connaissance d'un retraité, auquel elle avoua qu'elle passait par une gêne financière. Ce serait cette personne qui, selon les dires de la prévenue, lui aurait révélé une combine soi-disant indécelable, lui permettant de profiter de son poste, pour gagner de l'argent et partager ainsi les gains illicites avec une troisième personne. Cette dernière, étant parente du retraité, l'aurait aidée à obtenir les médicaments, étant employée à la Pharmacie centrale. Toujours au moyen de faux bons de commande. Chaque opération lui aurait rapporté, semble-t-il, la somme de 5.000 dinars, pour des médicaments valant plusieurs dizaines de milliers de dinars. La voiture qu'elle aurait achetée avec les gains obtenus, lui aurait servi pour transporter les médicaments illégalement acquis. Des pharmaciens seraient, en outre, impliqués dans cette affaire. Quant à son père, qui y aurait trempé, il décéda en janvier dernier. Plusieurs personnes ont été arrêtées en attendant de comparaître devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, une fois l'instruction terminée.