Elle était dynamique et très entreprenante cette jeune dame, qui se présenta à l'homme d'affaires en tant que fonctionnaire de la police économique. Le jeune homme d'affaires qui avait des difficultés financières, était ravi de faire sa connaissance, d'autant plus qu'elle lui promit non seulement d'arranger sa situation mais de faire fructifier son argent, étant elle-même en contact avec des firmes et des banques japonaises. " Pourquoi ne pas constituer une société à l'étranger ? n'est-ce pas une idée géniale, surtout que dans le cadre de la mondialisation et le partenariat économique avec certains pays ? de tels projets sont partout encouragés" lui proposa-elle. Le jeune homme, gérant d'une société commerciale de petite envergure, applaudit à l'idée de sa salvatrice, d'autant plus que cette dernière savait bien présenter les choses et semblait être au courant de la situation économique internationale et de tous les aléas et les risques qui pourraient intervenir. Aussi présenta-t-elle au jeune homme, les statuts de la nouvelle société of shore, et lui demanda sa quote-part dans les frais de constitution et d'enregistrement. Cela lui coûta autour de 10 mille dinars qu'il lui remit en monnaie sonnante et trébuchante. Le jeune homme était tout content de pouvoir évoluer dans les affaires et avoir une renommée, sur le plan international et pourquoi pas sur le plan mondial. Mais son rêve ne dura que l'espace d'un matin. Il réalisa en se réveillant qu'il a été grugé et que cette dame usait de subterfuges afin de lui faire croire au père Noël. Il s'avéra en effet qu'elle n'avait jamais travaillé à la brigade criminelle, et qu'elle n'a jamais eu de relations avec des firmes étrangères. Les entretiens téléphoniques qu'elle tenait devant le jeune homme étaient fantoches. Elle téléphonait par exemple à une banque chinoise , il n'y avait pas en réalité personne au bout du fil. C'était du pur cinéma. Purement et simplement. En désespoir de cause, le jeune homme déposa une plainte contre elle, et une enquête a été ordonnée par le procureur de la République qui confia l'affaire aux agents de la brigade économique de Sfax. Arrêtée la dame en question nia s'être présentée au jeune homme en tant que fonctionnaire à la brigade économique. C'est une relation d'affaires qu'elle prétendit avoir eu avec le jeune homme, de bonne foi et sans intention de sa part de lui nuire. Elle ajouta que la somme que lui remit le jeune homme, était de cinq mille dinars qu'elle reçut sous forme de mandats. Elle certifia également qu'elle le mit en contact avec un organisme européen qui consentit à lui accorder un prêt de 10 mille dinars. Cependant, elle fut inculpée d'escroquerie et elle comparaîtra bientôt devant le tribunal aux fins de se justifier et de prouver qu'il n'y avait aucune mauvaise foi de sa part. En tout état de cause et jusque-là, le jeune homme, convaincu du contraire, présenta même un témoin à charge, qui certifia que la victime avait bel et bien fait miroiter à la victime des bénéfices importants, pour mieux la gruger.