A qui profite le nul ? Certainement pas aux Etoilés qui, en ce début de saison, trouvent du mal à entrer du plain-pied dans les deux compétitions africaine et locale. Face au ST, il y a eu certes des ratages monstres mais il y a aussi des explications à cela. Et on ne pourra pas à chaque fois invoquer le manque de réussite pour justifier un mauvais résultat ( défaite à Harare et un nul à Sousse). Pour Rhim, le semi-échec devant le ST est le résultat d'une kyrielle de ratages. Soit, mais à voir de près le comportement de chacun des joueurs, l'on se demande encore si l'Etoile est encore en rodage. Non, car le rodage suppose déjà que le moteur est bien huilé est à point. Il ne reste plus qu'au bout d'un certain temps relativement court il atteigne le régime performant. C'est à se poser la question suivante, à quoi ont servi les matches amicaux livrés à Sousse au retour d'un stage de dix jours effectué à Hammam-Bourguiba ? Sans rentrer dans les détails, force est, cependant, de relever que quelque chose ne tourne pas rond dans les rouages de l'équipe. D'abord, on a vu les deux gauchers Jmel et Ayari composer la paire axiale de la défense. L'expérience aurait été plus utile si elle a été essayée en match amical. Car, face au ST qui a opté pour le contre, la défense étoilée a eu par moments chaud et Marouane Tej et Jemail Khémir de se montrer menaçants souvent du côté droit des gauchers. L'expérience ne mérite pas d'être totalement délaissée et il faudrait peut-être laisser au temps parfaire l'entente et la cohésion entre les deux joueurs ( Jmel et Ayari). Pour revenir au match, disons tout simplement que le ST a fait le déplacement à Sousse pour ne pas perdre. Sinon comment expliquer le regroupement massif en défense. Les Stadistes se massent à neuf dans leur zone ne laissant que Khémir dans le rond central. Un tel contexte est devenu au fil des minutes inextricables pour les Etoilés jouant de manière lente et latérale facilitant ainsi la tâche aux stadistes qui remballent quasiment à l'aise des ballons que perdent les Etoilés souvent par un geste technique inadéquat voire imparfait, tel celui d'Akaïchi ( mauvais contrôle) qui le prive d'un but tout fait en première période du jeu.
Le malaise de Jedaïed Nous évoquions dans notre livraison de dimanche ( parue évidemment avant le match ESS-ST) les plans de Lotfi Rhim dévoilés lors d'un point de presse tenu en milieu de semaine. L'entraîneur étoilé e en effet prévu trois plan qu'il a dénommés A, B et C, plans conçus selon lui pour rebâtir l'équipe notamment au niveau de la défense et de l'attaque. Le premier plan est tout simplement délaissé à l'entame du match puisque Bassem Boulaâbi est laissé sur le banc des remplaçants et Aymen Ayari est rentrant pour relever son coéquipier. Ceci côté défense. En attaque, sans grande surprise puisque annoncée dans les coulisses, Akaïchi ( reconduit) et Jedaïed forment le duo inédit. Si Akaïchi a trouvé beaucoup de peine à se mettre en valeur dans une forêt de jambes, Slim Jedaïed, mal positionné, n'a pu faire mieux que ses dernières sorties au cours de la saison écoulée. En fait, Jedaïed ne peut être utile à la pointe de l'attaque car s'agissant plutôt d'un joueur du couloir droit surtout, capable à la faveur de ses démarrages et dribbles de fournir la passe décisive. Et il n'est pas exclu de le voir à la finition. Au cours du dernier ESS-ST, on a plutôt vu un Jedaïed dépaysé dans le poste d'avant de pointe ne réussissant presque rien. Les difficultés rencontrées par l'équipe ( du plan B) ont poussé Lotfi Rhim à revenir à la case départ. C'est ainsi qu'il se résout à réutiliser Sadat Bukari dès la 62' et Emeka Opara six minutes plus tard. Les deux étrangers de l'Etoile qui ont sauté le plus clair de la préparation ont donné la preuve qu'ils ne peuvent débloquer une situation difficile. Et l'on a curieusement vu Bukari replié évoluant le plus souvent de la ligne médiane et Opara brouillon tout tenter même les tirs de loin ressemblant à des essais de Rugby.
Malchance ! Lorqu'on sait que le gardien étoilé Aymen Balbouli n'a pas plongé une seule fois au cours de la rencontre, on devine le comportement des stadites tunisiens. Le coach Patrick Liewig reconnaît que son équipe a trouvé d'énormes difficultés à contenir les Etoilés. Il ajoute par ailleurs que « le ST a su déjouer l'Etoile mais n'a vraiment pas cru que sur un contre placé il pouvait la piéger ». Cela étant, on ne peut occulter le facteur chance, chance qui a carrément tourné le dos aux Etoilés. Point culminant de la poisse lorsque Jmel monté à l'attaque, à terre, dévie sans en avoir l'intention un ballon qui a pris son chemin pour se loger dans les filets de Jéridi, courageux par ailleurs ( 88'). En somme, la parité n'arrange nullement les affaires de l'Etoile à quelques jours de l'important et peut-être bien décisif ESS-T.P Mozemba, match comptant pour la deuxième journée du groupe B de la ligue africaine des champions qui aura lieu ce samedi à Sousse. Rhim devra donc remettre de l'ordre dans les rangs de son équipe et les joueurs ( dont quelques-uns font du surplace) auront à prouver qu'ils peuvent se ressaisir.