Le Temps-Agences - Le gouvernement afghan s'est déclaré mardi confiant dans la participation de la population aux élections d'aujourd'hui, tout en appelant les médias locaux à ne pas parler des probables violences le matin du vote pour ne pas effrayer les électeurs. Un attentat suicide contre un convoi militaire de l'Otan à Kaboul a tué mardi au moins sept civils afghans et blessé une cinquantaine d'autres, et d'autres attaques ont eu lieu dans le pays. Samedi, un attentat suicide avait été perpétré devant le QG de l'Otan à Kaboul, tuant également sept civils. Mais "ces incidents ne détourneront" pas les Afghans du vote, a affirmé le porte-parole de la présidence, Humayun Hamidzada, lors d'une conférence de presse à Kaboul. "Nous avons toutes les raisons de penser qu'ils se déplaceront (aux bureaux de vote) le jour des élections", a-t-il ajouté. Des millions d'Afghans se sont inscrits cette année sur les listes électorales, preuve qu'ils sont "déterminés" à voter, selon lui. Un autre facteur va les pousser à voter: "notre préparation en matière de sécurité", a estimé le porte-parole. Apparemment moins confiant, le ministère des Affaires étrangères a publié, également mardi, un communiqué appelant les médias locaux et internationaux à "ne pas diffuser d'informations sur les violences entre 06H00 (01H30 GMT) et 08H00 (03H30 GMT) du matin" aujourd'hui, et ce pour s'assurer d'"une large participation du peuple afghan aux élections" en évitant de l'effrayer en annonçant des actes "terroristes". L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a réagi à cet appel en dénonçant dans un communiqué "une tentative de censure de la liberté de la presse". "La liberté d'expression est garantie par la Constitution afghane, et les Afghans ont le droit de connaître les menaces pesant sur leur sécurité, et de les évaluer eux-mêmes", a déclaré Rachel Reid, analyste de HRW en Afghanistan. Les talibans ont menacé à plusieurs reprises ces derniers jours d'attaquer les bureaux de vote, et appelé les Afghans à boycotter ce qu'ils considèrent comme "une imposture orchestrée par les Américains". Des dizaines de journalistes étrangers sont arrivés spécialement en Afghanistan pour couvrir ces élections présidentielle, la seconde de l'histoire du pays, et provinciales.