Cela fait plusieurs semaines que l'on évoque dans cette rubrique les denrées alimentaires, les prix, les tricheries et les bons plans pour ne pas alourdir la charge de votre couffin. Mais il y a des dépenses que nous n'avons jamais évoquées : ce sont celles des nuits de Ramadan. Petite virée nocturne pour jauger les prix et comparer les coûts de nos veillées... C'est bien connu les Tunisiens passent la plupart de leurs soirées dans les salons de thé huppés pour les jeunes couples, dans les cafés à jouer aux cartes ou à fumer la " Chicha " (narguilé) pour la grande masse ou dans les festivals pour ceux qui recherchent une occupation originale. D'autres préfèrent aller à la mosquée pour les prières du " Trawih ", faire du shopping ou simplement regarder la télévision. Ce que nous avons constaté c'est que les prix ont explosé sur l'avenue Bourguiba, atteignant cinq Dinars pour un express dont le prix de revient ne dépasse pas cent millimes. Certains cafés du centre ville vont majorer leurs prix de 5 à 10 Dinars, lorsqu'il y a un spectacle. Or ce sont souvent des pseudos artistes qui crient dans un micro et que l'on n'a pas forcément envie d'écouter. C'est en quelque sorte de la consommation musicale forcée ! Mais la consommation forcée tout court existe aussi : de nombreux cafés à Ennasr et en centre ville vous imposent de consommer un gâteau lorsque vous commandez un café ou un soda. On vous impose aussi une bouteille d'eau minérale, même lorsque vous n'avez pas soif et on vous oblige à la payer cinq à dix fois son prix en supermarché, sinon il faut quitter votre chaise ! Dans la Médina de Tunis, de nombreux espaces, généralement délaissés tout au long de l'année, retrouvent vie et vigueur des prix, avec les hausses convenues. Là où un express coûtait cinq cents millimes, il est servi durant ce mois à un prix double ou triple. Plus tard dans la nuit, on constate des attroupements devant certaines pâtisseries qui vendent des croissants chauds. Et là aussi les prix grimpent régulièrement et atteignent des sommets vertigineux dans les quartiers les plus huppés. Pour comparaison, le prix d'un croissant, c'est-à-dire cinquante grammes de pâte, revient plus cher que trois baguettes ! Quant aux spectacles culturels, ils reviennent entre dix et quinze Dinars. Une dépense bien plus intéressante que toutes celles consacrées à la grande bouffe du mois de Ramadan et très reposante par rapport au comportement compulsif du Tunisien face à la nourriture...