Le test que devra livrer la Tunisie contre l'Arabie Saoudite, trois jours seulement après l'échéance de la Coupe du monde contre le Kenya, est l'objet de controverses quant à son utilité. La décision de livrer un match amical, trois jours seulement après l'importante échéance des éliminatoires de la Coupe du monde, contre le Kenya, a été loin de faire l'unanimité des observateurs. Pis encore, elle est considérée même inopportune et d'aucune utilité par le large public tunisien. Outre l'intervalle de temps, très court, séparant les deux rendez-vous, c'est le choix du sparring-partner saoudien qui perçu comme étant inapproprié, partant du fait qu'il s'agit, dans le cas d'espèce, d'un adversaire qui venait d'essuyer une humiliante élimination du mondial sud-africain, de surcroît, devant une équipe du Bahreïn, considérée, à juste titre du reste, comme étant de moindre envergure que l'Arabie Saoudite.
La perspective d'une large revue de l'effectif Coelho lui-même, a reconnu qu'il aurait préféré que le test soit livré contre un ensemble du continent, de bon niveau, mais suite à l'indisponibilité d'un protagoniste répondant au profil recherché, il a fini par donner son aval pour jouer contre l'Arabie Saoudite, qu'il considère comme étant l'une des grosses cylindrées dans la hiérarchie à la fois asiatique et arabe. Son élimination en Coupe du monde ne diminue en rien de sa valeur intrinsèque. Mais au-delà de ces considérations, et à voir les choses de bien près, ce test n'est pas tout compte fait, dénué d'intérêt. Coelho en tirera, d'abord, profit en passant en revue la majorité de son effectif surtout que, s'agissant d'une journée FIFA, il pourra, à l'occasion, compter sur les pros évoluant dans les clubs du vieux continent. Il est à la fois intéressant et utile d'aligner Kasraoui dans les bois contre les Saoudiens au cas (et c'est le plus plausible) où le Lensois ne serait pas titularisé contre les " Harembees Stars ", et ceci ne manquera pas d'avoir, un effet, bénéfique sur le moral de ce gardien que Coelho n'a pas manqué de le qualifier de vrai pro. Le sélectionneur national aura aussi l'occasion d'évaluer le joueur axial de Hanovre, Karim Haggui qui ne sera pas de la partie contre le Kenya car étant sous le coup d'une suspension d'un match pour somme d'avertissements. Lassaâd Nouioui et Soufiène Chahed qui enregistrent leur " come back " dans le groupe, ont besoin d'être jugés avec la sélection et ceci devra conforter l'idée que Coelho s'est formée sur eux à travers des visionnages vidéo des matches qu'ils venaient de livrer avec leurs clubs respectifs.
Entretenir l'esprit de groupe Sur un autre plan, ce test contre l'Arabie Saoudite sera aussi précieux pour l'entretien et la consolidation de l'esprit du groupe où la différenciation entre des titulaires incontournables voire mêmes immuables et d'autres convoqués pour le " décor ", et donc, à faire éternellement banquette est totalement exclue. Sur ce point, Coelho, lors de son dernier point de presse, n'était pas allé par quatre chemins, en affirmant, catégoriquement, qu'il n'existe pas dans son esprit des joueurs faisant figure de titulaires indiscutables et d'autres au rang de remplaçants d'office : " Seuls qui méritent d'être titulaires le seront. Ceux, parmi les joueurs qui refusent de se plier à ce principe ou qui l'acceptent mal pourront se retirer de la sélection ". Il va de soi que l'utilité de ce test sera largement conditionnée par l'issue de la sortie de notre onze représentatif contre les Kenyans. La Tunisie aura, en effet, tout à gagner de ce match amical en cas de victoire contre les protégés d'Antoine Hey, l'entraîneur des " Stars ". Cette éventualité lui vaudra, en effet, de négocier le rendez-vous contre les Saoudiens dans un climat détendu et donc propice pour tirer les enseignements recherchés à travers ce match de préparation.