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Fiction, réalité : le dilemme !
Campagne anti-tabac à la télé
Publié dans Le Temps le 06 - 10 - 2009

La campagne anti-tabac, qui bat son plein depuis des mois maintenant, se poursuivra sans doute jusqu'à la réalisation de son principal objectif, à savoir la diminution considérable, d'ici fin 2010, du nombre de fumeurs en Tunisie. Dans ce sens, la télévision est incontestablement l'un des supports les plus efficaces sur lesquels le ministère de la santé publique compte pour que ses messages et slogans dissuasifs atteignent la masse la plus large de citoyens.
Or, dans les programmes de nos chaînes publiques et privées, et mis à part les spots officiels diffusés très sporadiquement entre les émissions, la campagne contre le tabac et le tabagisme est plutôt timide. Il suffit en effet de comparer le volume de la publicité commerciale diffusée sur le petit écran et celui de l'information sanitaire pour comprendre que la perception de la question est quelque part approximative. On donne d'ailleurs l'impression de se donner bonne conscience en rappelant de temps à autre les méfaits de la cigarette sur les fumeurs et les non fumeurs. Pour prouver que la campagne est menée avec une réelle conviction et avec la sincère et ferme volonté d'endiguer le fléau du tabagisme, nous pensons que la télévision et les médias d'une manière générale devraient s'impliquer davantage dans ce salutaire effort national et universel. Les propositions que nous suggérons dans ce modeste article sont susceptibles d'attester l'engagement effectif et total de la télévision dans la campagne anti-tabac. Il s'agit surtout de mesures à prendre à court ou à long terme mais il en est qui s'imposent d'urgence.
Les feuilletons qui " fument "
Nous remarquerons tout d'abord que dans les films, séries et feuilletons produits par nos chaînes locales, certains héros ne rechignent ni à l'alcool ni à la cigarette. Il ne s'agit pas de simples figurants ni de rôles secondaires, mais de personnages principaux campés par des acteurs relativement populaires dont les attitudes et les gestes ont bien des chances d'être copiés par le téléspectateur. Qu'un Hichem Rostom allume un cigare après chaque prise de bec avec l'un de ses partenaires, cela risque de contaminer ses admirateurs et admiratrices qui se contenteraient bien d'un mégot pendant leurs moments de colère. Quand les jeunes téléspectatrices voient une héroïne de leur âge griller les cigarettes les unes après les autres dans un salon de thé branché, pourquoi lui reprocherait-on de l'imiter le lendemain ? En tout cas, les feuilletons de Ramadan qui sont très largement suivis par les jeunes et les moins jeunes ont plus contribué à la banalisation du tabagisme qu'à sa dénonciation. La plus curieuse et la plus criarde des lacunes que trahissent les fictions diffusées pendant le mois saint, c'est que la cigarette n'y est pas classée parmi les drogues à bannir. L'intention réaliste préside sans doute à l'introduction dans le scénario de personnages fumeurs des deux sexes ; après tout la population tunisienne n'est pas composée exclusivement de non-fumeurs. Mais on aurait pu concevoir la fable de manière à ce que l'acte de fumer y soit mal perçu ou franchement condamné.

Propositions concrètes
C'est là la première d'une série de suggestions que nous présentons aux scénaristes et aux réalisateurs engagés par nos chaînes publiques et privées et qui sont appelés, eux aussi, à soutenir directement et indirectement la lutte contre le tabac. En effet, ces créateurs ont tout intérêt à abandonner certains clichés repris sur la consommation des cigarettes. La cibiche qui calme les nerfs, qui revigore ou qui aide à trouver les idées géniales n'existe que dans l'imagination des inventeurs de mythologies littéraires ou cinématographiques. Si nos artistes renonçaient à ces préjugés, la qualité de leurs œuvres et la santé de leur public y auraient beaucoup à gagner. Par ailleurs, il est possible, au cours du casting, de poser comme préalable à la sélection des acteurs, la condition de ne pas fumer pendant le tournage et la prédilection pour les acteurs et actrices qui ne fument pas. Pendant le tournage, on peut interdire le tabac à tous les artistes et les techniciens. Le metteur en scène et le producteur peuvent même décider des sanctions pour dissuader les contrevenants, pour peu qu'ils ne soient pas eux-mêmes des adeptes du cigare havanais ! Qu'ils financent et réalisent des documentaires et des films en série sur les méfaits de cette drogue mortelle ! Qu'ils produisent des courts-métrages destinés aux jeunes générations et qu'on pourrait diffuser sur les écrans géants de la ville! Qu'ils valorisent dans leurs œuvres les héros non fumeurs et militants anti-tabagistes! Qu'ils montrent aux femmes que le tabac nuit à leur beauté et à leur féminité ! Qu'ils nous mettent en scène un bon feuilleton sur les drames et les tragédies causés par le tabac. S'ils le font sans démagogie et avec beaucoup d'art, ils rendraient un fier service au bon goût et à l'hygiène collective.
Contre le tabac et les " comédies " !
La direction de chaque chaîne de télévision peut, de son côté, choisir un logo adapté qui s'afficherait pendant une année ou bien sur une période plus longue dans un coin de l'écran, signalant de la sorte l'engagement effectif, ostensible et durable de la télévision dans la campagne anti-tabac. Cela se fait sur plusieurs chaînes internationales à l'occasion de la Journée Mondiale contre le SIDA. Reprenons la même option à propos de la cigarette. Organisons des téléthons pour collecter des fonds susceptibles d'aider à la lutte contre le cancer du poumon et à la lutte anti tabagique ! Refusons petit à petit les productions locales et étrangères qui incitent explicitement ou implicitement à la consommation du tabac ! Pourquoi ne pas recommander lors du congrès des télévisions arabes de bannir la cigarette de toutes les futures productions ou bien de favoriser les fictions qui dénoncent ouvertement le tabagisme de leurs héros ? Ce ne sont pas les spots télévisés seuls qui réduiront le nombre des fumeurs et même en prenant toutes les mesures proposées plus haut, la télévision tunisienne ne contribuerait que faiblement à cet effort. Mais au moins, nos chaînes auront prouvé que la campagne menée sur leurs écrans ne fait pas partie des nombreuses comédies qu'elles font jouer sous nos yeux à longueur d'année !


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