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Madame Leïla Ben Ali accorde une interview au quotidien -Asharq Al-Awsat- suite
Publié dans Le Temps le 22 - 10 - 2009

- Question: Vous avez proposé, lors du 2e Congrès de l'Organisation de la femme arabe, en novembre 2008 à Abou Dhabi, la création de la Commission de la femme arabepour le droit international humanitaire. Pourriez-vous nous en parler ?
- Réponse: Vous pensez sûrement, comme moi, que l'humanité est aux prises, de nos jours, à de nombreuses formes de conflits, ce qui pose avec insistance le problème de la place de la femme dans le concept de la sécurité de l'homme dans son acception exhaustive, de même que l'impératif d'adopter de nouveaux mécanismes et programmes d'action en faveur de la diffusion et de l'enracinement de la culture des droits de l'Homme.

Les événements mettent en évidence, chaque jour, les souffrances et les déboires de la femme, qu'il s'agisse de violence ou d'agressions physiques et psychologiques qu'elle subit, souffrances qui deviennent de plus en plus répandues. Tous les rapports onusiens montrent que la femme est l'être qui souffre le plus des effets des guerres et de l'occupation.

C'est cette situation qui nous a amenés à plaider pour la création de «la Commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire», dans le cadre de l'Organisation de la femme arabe, dans le but de soutenir l'effort international, régional et national en matière de protection du droit international humanitaire, d'incitation à son respect et de diffusion de sa culture au profit de la femme.

Il est évident que cette proposition procédait principalement de notre prise de conscience quant aux souffrances endurées par la femme arabe, en particulier la
femme palestinienne, du fait de l'arbitraire, des violations, de l'emprisonnement et de bien d'autres formes d'humiliation pratiquées par l'occupant israélien. Notre proposition s'inscrit donc au cœur de notre vision et de notre attachement à traduire dans les faits notre solidarité sans réserve et notre soutien actif à la femme palestinienne et au peuple palestinien, face à la situation dramatique qui leur est imposée par l'occupation et le blocus. La commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire sera, à n'en pas douter, un des mécanismes pratiques efficaces propres à aider à agir au plan international et auprès des organisations et instances régionales et internationales en faveur d'une perception plus réaliste de la situation de la femme et de l'enfance en Palestine, ainsi que pour inciter ces organisations et instances à assurer la sécurité et la protection du peuple palestinien, en général.

Notre appel en faveur de la création d'une telle commission, faut-il le souligner, ne comporte aucune sorte de contradiction entre la vision arabe de la sécurité de la femme et la vision internationale. Il n'y a non plus aucune antinomie entre les deux référentiels en question et les valeurs qu'ils impliquent. Nous croyons que l'universalité des valeurs et la reconnaissance de la communauté des causes des femmes dans le monde ne doivent pas exclure les spécificités de la réalité, des problèmes et des aspirations de la femme arabe.

Une des manifestations de cette spécificité est que nous considérons que l'élimination de la pauvreté et de l'analphabétisme et la réalisation de l'égalité entre les genres sociaux, figurent parmi les piliers de la sécurité humanitaire de la femme, ce qui conforte le concept de développement intégral et enracine ses dimensions dans notre région arabe.

Il ne faudrait pas non plus oublier que ce mécanisme consacre l'élan humanitaire et de solidarité entre les femmes arabes, en tant que fondement essentiel de la solidarité arabe. C'est aussi un mécanisme qui confirme que la sécurité de la femme arabe fait partie intégrante de la sécurité nationale arabe dans son acception globale, dans la mesure où la promotion de la condition de la femme dans nos sociétés arabes est une condition essentielle de la réalisation de la sécurité de notre la Nation arabedans son ensemble.

- Question: Dans votre discours devant la Conférence internationale sur les technologies de l'information, au Vietnam, vous avez plaidé pour l'adoption d'une Charte pour la solidarité numérique humaine. Quelles sont les motivations de cet appel et quelle en est la portée ?

- Réponse: Personne n'ignore la prédominance et l'impact considérables des nouvelles technologies dans tous les domaines de la vie humaine, les technologies de l'information et de la communication s'imposant comme un des principaux facteurs dans les processus de développement intégral et durable et un facteur déterminant dans l'impulsion de la dynamique de progrès et de modernité, tout autant qu'une arme non négligeable pour la réalisation du progrès et de l'invulnérabilité des
sociétés.

Cette révolution technologique a provoqué un déséquilibre évident dans la structure de la société humaine, illustré par la fracture numérique dans ce domaine entre les pays développés et ceux en développement, une fracture qui continuera à s'élargir de plus en plus tant que nous ne parvenons pas à la circonscrire et réduire les écarts énormes en matière d'introduction de ces technologies entre les pays avancés et les autres, au nom du bien-être de l'Homme, partout dans le monde.

Aussi, notre appel en faveur de l'adoption d'une Charte pour la solidarité numérique humaine vise-t-il à renforcer la capacité de construire un espace mondialisé de la communication plus juste, plus équitable et plus équilibré, propre à offrir des mécanismes de coopération qui aideraient à combler la fracture numérique entre le nord et le sud, qui garantirait une répartition équitable des fruits de la civilisation universelle et créerait l'opportunité d'accès de tous les peuples de la planète aux technologies de la communication et à leurs avantages, ce qui jetterait les jalons d'une communauté internationale des TIC, fondée la justice, l'égalité et la solidarité entre les hommes, de même que sur l'égalité des chances entre les genres sociaux.

L'égalité en question me conduit à aborder la deuxième partie de votre question, celle de savoir quel serait le rapport de notre proposition avec la femme en général, et avec la femme arabe, en particulier. Notre proposition tire sa légitimité de la conscience que nous avons que l'inégalité en matière d'accès aux technologies modernes ne concerne pas uniquement la fracture numérique entre les pays développés et ceux en développement mais s'étend au sein même des sociétés, à travers les disparités en matière de diffusion de ces technologies dans les régions et auprès des différentes catégories sociales.

A la lumière de ce diagnostic, il serait aussi utile d'offrir des chances égales à tous pour bénéficier des avantages de ces technologies et de maîtriser leurs applications.

Autrement dit, ces technologies perdent leur valeur en cas d'exclusion de la femme et de marginalisation de son rôle dans l'édification de la société du savoir et de l'information ou si ces technologies deviennent un moyen de consacrer la discrimination contre la femme. En Tunisie, nous sommes fiers du fait que l'édification de la société de l'information sur des bases équilibrées en termes d'apport des genres sociaux est devenue une réalité tangible dans notre pays. La proportion d'étudiantes dans les filières des technologies de l'information et de la communication s'élève à 50 pc par rapport aux effectifs estudiantins des universités. Quant à la proportion de diplômées de ces mêmes filières, elle s'élève à 47 pc alors que 30 pc des employés des entreprises publiques œuvrant dans ce domaine sont des femmes.

Permettre aux femmes arabes d'accéder aux technologies modernes sur un pied d'égalité avec l'homme est une nécessité de développement mais aussi un moyen efficace d'accroître les connaissances et le savoir-faire de la femme arabe afin qu'elle puisse jouer un rôle actif dans le développement de sa société, au même titre que l'homme.

Nous nous emploierons, durant notre Présidence de l'Organisation de la femme arabe, à renforcer la capacité des femmes arabes à assimiler et à utiliser à bon escient ces nouvelles technologies, que ce soit pour la consolidation de leur statut et l'affirmation de leur apport, notamment sur le front de la protection des spécificités de notre identité culturelle et la limitation de l'impact négatif de telles technologies sur les jeunes, ou pour la mise en place des fondements du dialogue civilisationnel constructif avec les autres peuples et les autres cultures, au service d'une meilleure image des Arabes.

La Charte pour la solidarité numérique humaine que nous préconisons est une charte qui consacre la participation active de la femme arabe au développement intégral et durable.

- Question: Et qu'en est-il de votre appel à l'institution d'une Journée arabe des personnes âgées ?

- Réponse: Les sociétés humaines ont connu d'importantes mutations qui ont introduit de profondes modifications sur leurs structures démographiques. Recherches et études prévoient que le taux de personnes âgées va augmenter à un rythme de plus en plus rapide. Les statistiques indiquent que le nombre des personnes âgées de 65 ans et plus dépasse, en 2008, les 506 millions et que ce chiffre sera porté, en 2040, à 1,3 milliard d'âmes, ce qui représentera 14 pc de l'ensemble de la population mondiale. Certains rapports affirment même que le nombre des personnes âgées sera prochainement plus élevé que celui des enfants de moins de cinq ans.

Ces chiffres si éloquents font apparaître qu'il est urgent d'accorder une attention particulière aux personnes âgées et d'œuvrer à l'amélioration de leurs conditions de vie sur tous les plans, social, médical, psychologique et environnemental. Cela signifie qu'il faut garantir leurs droits aux soins, à la couverture sociale, à une vie digne offrant sécurité et confort, notamment pour les personnes âgées sans revenu et sans soutien. Il faut, parallèlement, que les sociétés les valorisent à leurs propres yeux en continuant à tirer profit de leur savoir, de leurs connaissances et de leur expérience.

Les sociétés arabes ne sont pas à l'abri de ce phénomène. Les statistiques nationales relèvent l'accroissement, dans la structure démographique des sociétés arabes, de la part de la tranche des personnes âgées. Devant ce constat, nous avons pris l'initiative d'appeler à l'institution d'une Journée arabe des personnes âgées. Cette Journée devra être une occasion propice pour coordonner les efforts arabes et la coopération pour un meilleur vécu des personnes âgées.

Elle renforcera la communication et les liens entre les générations et créera les conditions permettant aux personnes de cette tranche d'âge de continuer à contribuer
à l'édification de leur pays. La Journée permettra également de prendre connaissance des expériences menées à l'échelle nationale, arabe et mondiale, dans le domaine de
la protection des personnes âgées. Elle fera prendre conscience, à l'ensemble de la société, de la nécessité d'assurer leur protection et de pourvoir à leurs besoins.

Cela renforcera l'occasion d'édification de sociétés arabes pour tous les âges et pour toutes les générations.

Si, en fait, la situation des personnes âgées relève, à la fois, de la responsabilité de la famille et de celle de la société, nous avons la profonde conviction que le milieu
familial reste néanmoins le cadre idéal pour leur protection et leur accueil.

En lançant notre appel à l'institution d'une Journée arabe des personnes âgées, nous prenons appui sur nos valeurs islamiques sublimes qui exhortent à la compassion, à la communication et à l'entraide, qui préservent la dignité de l'homme dans toutes les étapes de sa vie et qui nous font un devoir de bien traiter les parents et de les combler de bienfaits: «Dieu a prescrit d'être bon envers ses père et mère. Soit que l'un d'eux ait atteint la vieillesse ou que tous deux y soient parvenus, étant à ta charge, garde-toi de leur marquer la moindre répulsion, ou de leur manquer de respect ! Parle-leur toujours affectueusement !".

Selon notre religion, la bonté et le bienfait ne se limitent pas à la mère et au père, mais s'étendent à toute personne âgée. Il est de notre devoir d'assurer à cette personne la protection et de subvenir à ses besoins. La Journée arabe des personnes âgées, à l'institution de laquelle nous appelons, sera une manifestation destinée à enraciner les valeurs de bienfaisance, d'entraide et de solidarité chez la jeunesse arabe. Ce sera une Journée pendant laquelle nous évoquerons les immenses services rendus à nos nations par les générations précédentes auxquelles nous exprimerons ainsi nos sentiments de gratitude pour les efforts qu'elles ont déployés pour promouvoir et élever nos sociétés.

- Question: La prise en charge des personnes handicapées est au cœur de vos préoccupations, vous qui présidez l'Association Basma. Quelle place a le handicapé dans la Tunisie d'aujourd'hui ?

- Réponse: L'approche tunisienne dans ce domaine procède de la conscience qu'ont l'ensemble des Tunisiens que réduire la fréquence du handicap, remédier à ses causes et prévenir ses conséquences négatives relèvent principalement de l'enjeu de développement et constituent une des formes de la consécration des droits de l'Homme, dans le cadre d'une société solidaire où le principe de l'égalité des chances pour tous est une réalité.

Les initiatives, les décisions et les mesures se sont succédé dès les premières années du Changement pour renforcer la place des personnes à besoins spécifiques dans la société, réunir les conditions favorables à leur insertion dans la vie économique et leur implication dans l'œuvre de développement, outre l'amélioration de leur condition et leur promotion de manière à les faire passer du stade de l'assistanat à celui de l'intégration.

Aussi, l'intervention de l'Etat, mais aussi des composantes de la société civile, associations et organisations, se distingue-t-elle par sa cohérence et son caractère global et se fonde-t-elle sur la trilogie prévention- prise en charge- insertion.

Nombreux sont les acquis enregistrés en la matière. Le premier a trait à l'élimination de la mentalité consistant à marginaliser le handicapé. Le deuxième acquis a trait à la prise en charge, à l'ouverture des perspectives d'enseignement et à l'égalité des chances du handicapé. Le droit des personnes à besoins spécifiques à l'enseignement
a été consacré dans les faits et un programme national de scolarisation des enfants handicapés mis en place.

Nous tirons fierté du fait qu'en Tunisie il y a aujourd'hui plus de 300 écoles ordinaires où les enfants handicapés sont intégrés. Il a été procédé, dans le domaine de l'éducation préscolaire, à la création de plus de 70 classes préparatoires, elles aussi ouvertes aux enfants handicapés, outre l'affectation de 30 pc des opportunités de formation à cette catégorie de personnes à besoins spécifiques, afin de leur dispenser une formation qualifiante en vue de leur future vie active.

Par ailleurs et en adaptation aux mutations, particulièrement celles en rapport avec les technologies modernes de la communication, la Tunisie a généralisé les centres d'informatique pour l'enfant handicapé, en les dotant du matériel adapté à tous les types de handicaps.

Quant au troisième acquis, il consiste en l'implication des handicapés dans la vie économique, à la faveur des mesures prises, qui font obligation aux entreprises des
secteurs public et privé de les recruter à hauteur de 1 pc de l'effectif total de employés de l'entreprise, outre l'institution d'encouragements et incitations à cette fin. Les personnes handicapées bénéficient par ailleurs d'une bonne partie des interventions des mécanismes d'emploi (Fonds national de l'emploi, Banque tunisienne de solidarité) afin de stimuler l'esprit d'initiative et la mentalité du compter sur soi même auprès de cette catégorie.

Pour importants qu'ils soient, ces efforts de l'Etat en matière de promotion et de prise en charge des personnes handicapées sont relayés et soutenus par les associations. Beaucoup de ces associations gèrent des centres d'éducation et de formation des personnes handicapées de divers âges. L'Association Basma œuvre, dans ce cadre, à la promotion de l'emploi des handicapés et à la sensibilisation de l'opinion publique quant aux aptitudes de la personne handicapée et de sa capacité de contribuer activement à la dynamique économique.

L'Association redouble d'efforts pour permettre à la personne handicapée d'accéder à un emploi, que ce soit dans le secteur public ou privé, ou par le lancement de
son propre projet.

Le bénéficiaire reçoit au préalable une formation afin de parfaire son savoir-faire professionnel et de développer ses connaissances, non sans le doter des moyens propres à favoriser son insertion comme c'est le cas de l'attribution de fauteuils roulants, de matériels orthophoniques, de lunettes de vue et autres; sachant que la Tunisie a été l'un des premiers pays à ratifier la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées, ce qui explique l'effort soutenu de la Tunisie pour l'élimination de tous les obstacles matériels, sociaux, économiques, juridiques et culturels susceptibles d'empêcher le handicapé de jouir de ses droits.

Le nouveau Programme électoral du Président Zine El Abidine Ben Ali confirme, par ailleurs, la sollicitude présidentielle envers les personnes à besoins spécifiques et l'attachement du Chef de l'Etat à les prendre en charge et à orienter les efforts vers l'amélioration de leur condition et la promotion de la prévention des handicaps.

Ce programme confirme, également, le maintien de l'approche de l'ère du Changement en matière d'édification de la société de l'équilibre et de la solidarité, une société qui donne à toutes les catégories les moyens de participer à l'œuvre de progrès et de développement de la Tunisie moderne.

- Question: Et si vous nous parliez de Mme Leïla Ben Ali en tant que mère de famille?

- Réponse: Je ne diffère guère de n'importe quelle autre femme tunisienne ou arabe. Je ne perds jamais de vue que je suis d'abord une épouse et une mère. Je m'occupe en personne des affaires quotidiennes de mon foyer et de tout ce qui se rapporte à mon rôle en tant que mère et en tant qu'épouse, bien imprégnée des nobles valeurs traditionnelles.

Comme tout citoyen tunisien ou arabe, le Chef de l'Etat aime trouver chez lui toutes les conditions de bien-être afin qu'il puisse remplir ses devoirs et ses nombreuses et grandes responsabilités.

Je veille également à l'éducation de mon fils Mohamed Zine El Abidine. Il m'arrive souvent de le conduire à l'école depuis que se sont allégées les charges inhérentes à la responsabilité d'éduquer mes filles Nesrine et Halima auxquelles, Dieu merci, j'ai pu inculquer, avec l'aide de leur père, l'esprit du compter sur soi et les valeurs du travail et de l'abnégation.

Mes petits-enfants occupent eux aussi une place particulière dans mon cœur. Chaque fois que l'occasion se présente, je me fais un grand plaisir à être en leur compagnie et à partager leurs loisirs et leurs jeux, les comblant de l'affection de la grand-mère.

En plus de toutes ces occupations, je consacre une grande partie de mon temps à des activités sociales et caritatives, en consécration des valeurs de solidarité et d'entraide qui sont le dénominateur commun de tous les Tunisiens et que je percevais depuis mon enfance dans mon environnement proche et lointain, ce qui traduit la cohésion de la famille tunisienne en toutes circonstances.

L'action caritative et sociale est mon activité favorite.

Je suis pour toute action susceptible de promouvoir les couches sociales défavorisées et d'assurer la prise en charge des catégories à besoins spécifiques, qu'il s'agisse de l'enfance dépourvue de soutien, de la femme rurale ou la femme âgée sans ressources. L'un des plus grands motifs de fierté pour moi est de contribuer, d'aider à donner le sourire à ceux qui n'en ont pas.

- Question: Et qu'est-ce que vous pourriez nous dire du temps libre et des passions de la Première Dame de Tunisie?

- Réponse: La lecture des livres, des magazines et des journaux meublent la plus grande partie de mon temps libre.

Parmi les auteurs qui m'ont le plus impressionnée et dont je n'hésite jamais à relire les ouvrages, je cite en premier lieu Gibran Khalil Gibran pour la portée humaniste de ses écrits, pour la beauté de son verbe et pour la poésie de la sagesse qui est la sienne.

Je n'oublie pas pour autant Aboul Kacem Chebbi, poète de la Tunisie, chantre de la volonté de vivre et auteur au verbe si lumineux.

Figurent aussi parmi mes passions la musique et le cinéma, en particulier les documentaires que je me contente de regarder à la télévision.

Enfin, je ne vous cacherais pas que la cuisine a elle aussi sa place dans mon programme quotidien. Je suis parmi les partisans des mets traditionnels tunisiens que je tiens à préparer par mes propres soins.

- Question: Voudriez-vous, Madame, nous dire votre maxime préférée ou une citation avec laquelle nous pourrions conclure cet entretien ?

- Réponse: En vérité, nombreuses sont les maximes et citations célèbres que j'ai constamment en mémoire.

Cependant, puisque je viens de mentionner Gibran et Chebbi, je vais les citer tous les deux. Gibran: «La générosité ne consiste pas à me donner ce dont j'ai besoin mais plutôt ce dont tu as encore plus besoin que moi»;

Ou encore: «La vie est pleine de pierrailles. Fais en sorte qu'elles ne te font pas trébucher mais rassemble-les pour en faire un escalier qui te hisserait vers la réussite»; Ou encore: «La tribune de l'humanité est son cœur silencieux et non son esprit bavard».

Chebbi: «Proclame dans l'univers que l'ambition

Est la flamme de la vie et l'esprit de vainqueur»

Ou encore «Pour peu que les âmes tendent vers la vie,

Le destin ne peut qu'acquiescer».


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