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Madame Leila Ben Ali accorde une interview au quotidien ''Asharq Al-Awsat''
Publié dans TAP le 21 - 10 - 2009

TUNIS, 21 oct 2009 (TAP) - Madame Leila Ben Ali, épouse du président de la république et présidente de l'organisation de la femme arabe (OFA), a accordé une interview au journal «Asharq Al Awsat» paraissant à Londres et qui a été publiée dans son édition du mercredi 21 octobre 2009.
Dans cet entretien, Madame Leila Ben Ali a évoqué les acquis accomplis en faveur de la femme tunisienne durant les deux dernières décennies ainsi que des questions se rapportant à la condition de la femme arabe et aux efforts qu'elle entreprend, à la tête de l'Organisation de la femme arabe pour améliorer les conditions de la femme dans le monde arabe et promouvoir son image dans les médias.
L'entretien, illustré d'un portrait de Madame Leila Ben Ali a aussi porté sur les activités sociales et humanitaires de l'épouse du Chef de l'Etat, en sa qualité de présidente de l'association BASMA pour la promotion de l'emploi de handicapés.
Présentant cette interview exhaustive, Madame Sawsen Abou Hassine, envoyée spéciale du journal «Asharq Al-Awsat» écrit en substance:
«Rencontrer la Première dame de Tunisie, Madame Leila Ben Ali, épouse du Président de la République Tunisienne, et s'entretenir avec elle relèvent de l'entrevue en tous points exceptionnelle, rien que de se trouver face à une dame qui résume à elle seule le niveau de progrès et de modernité atteint par la femme tunisienne, de même que l'authenticité et la fierté qu'elle incarne et son attachement aux racines et aux valeurs civilisationnelles».
«C'est une dame qui a beaucoup de présence, de culture et de connaissance mais qui, en même temps, se découvre mère de famille exceptionnelle, s'occupant en personne des affaires de son foyer et veillant aux moindres détails; une dame dont l'humilité et la qualité de l'accueil nous ont comblés et qui nous a laissé la latitude de poser toutes les questions dont nous étions porteurs pour connaître ses idées, ses vues et ses initiatives sociales qui dépassent son environnement national tunisien et s'étendent aux espaces arabe et international, car elle est aussi présidente de l'Organisation de la femme arabe».
«Nous n'avons été nullement surpris de constater la pertinence, la rigueur et le réalisme du diagnostic que fait Mme Leila Ben Ali de la condition de la femme arabe».
Voici le texte de cet entretien:
Question: La Tunisie vit, ces jours-ci, au rythme des élections présidentielle et législatives auxquelles une forte participation de la femme tunisienne a été relevée. Voulez-vous nous donner une idée de ce qui a été réalisé au profit de la femme au cours des deux décennies du Changement, en Tunisie ?
Réponse: L'on doit tout d'abord rappeler que le Code du statut personnel promulgué en 1956 par les soins de feu le Leader Habib Bourguiba fut l'expression du pari engagé par l'Etat de l'Indépendance sur la femme afin de hisser ses droits au niveau de l'égalité avec l'homme, dans le texte comme dans la pratique.
Puis ce fut l'avènement du Changement du 7 novembre mené par le Président Zine El Abidine Ben Ali, proclamant que la protection des droits de la femme et l'enrichissement de ses acquis représentent une des principales dimensions des droits de l'Homme et que le partenariat d'égal à égale entre l'Homme et la femme dans la conduite des affaires de la famille et de la société sont la clé de l'avenir, dont dépendent le développement économique, le progrès social et la modernisation politique.
L'Ere du Changement a parié sur l'aptitude des Tunisiennes, parce que représentant la moitié de la société, ainsi que sur leur compétence et leur rôle pour ce qui est de gagner les enjeux et de relever les défis. Elle les a fait passer du stade de l'égalité à un nouveau palier, celui du partenariat équilibré et actif avec l'homme.
Elle a aussi élevé le Code du statut personnel à un niveau constitutionnel et établi un lien entre ses principes, les droits de l'Homme et les valeurs républicaines.
Tout ceci n'aurait jamais pu être réalisé sans le champ étendu ouvert par l'Ere nouvelle devant la femme afin qu'elle puisse pleinement s'assumer.
Il serait fastidieux de détailler, ici, la moisson d'acquis de la femme tunisienne au cours des deux décennies écoulées. Pour autant, il serait suffisamment édifiant de mentionner le renforcement et l'élargissement du champ de sa participation à la vie publique, son implication dans les secteurs de production et sa présence accrue aux postes de responsabilité.
La participation et la présence de la femme tunisienne se sont renforcées dans les domaines de la production et dans tous les espaces de la vie publique. Ainsi, dans l'espace politique et civique, la présence de la femme s'est accrue pour atteindre un taux de 22,8 pc au parlement et 27,7 pc dans les Conseils municipaux. La femme est représentée à hauteur de 19 pc à la Chambre des Conseillers et de 20 pc dans le corps diplomatique, sans compter la composition du gouvernement dont six membres sont des femmes. De même, la proportion de femmes est de 13,3 pc au Conseil supérieur de la magistrature et de 25 pc au Conseil constitutionnel.
La présence de la femme est aussi significative dans la population active dont elle représente 26 pc, sa participation étant de plus en plus visible dans tous les métiers et à tous les postes. A l'Ere du Changement, une nouvelle génération de femmes d'affaires est apparue, qui compte pas moins de 18.000 maîtres d'œuvre de projets dont elles assurent elles mêmes la conduite.
Il serait tout aussi instructif de relever que la proportion d'étudiantes dans l'enseignement supérieur dépasse les 60 pc, après le relèvement à 99 pc du taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans et la consécration du principe de l'égalité des chances dans l'enseignement. N'oublions pas, non plus, que la Tunisie est considérée parmi les pays pionniers en matière d'adoption de l'approche genre au niveau de la planification du développement.
De tels indicateurs et bien d'autres reflètent les acquis accomplis au profit de la femme tunisienne au cours des deux dernières décennies et qui n'ont pas d'équivalent dans le monde arabe et islamique. Ce sont des acquis qui font de la femme le meilleur appui au Changement et une partie prenante essentielle dans l'édification et le développement de la société. Cet actif particulièrement riche en acquis et réalisations qui font tant la fierté de l'ensemble des Tunisiennes et des Tunisiens a vocation à gagner encore plus en densité, dans le cadre de la vision prospective, exhaustive et équilibrée dont le Président Zine El Abidine Ben Ali a si bien défini les termes.
Question: A la lumière de tout ce qui précède, quel rôle peut jouer la femme tunisienne aux élections présidentielle et législatives, surtout compte tenu du pari engagé par le Président sur son apport à la réalisation du développement intégral ?
Réponse: Les élections présidentielle et législatives marquent un nouveau palier du Changement et une opportunité pour mettre en évidence le niveau de maturité et de conscience atteint par le peuple tunisien, qui se montre ainsi digne d'une vie politique évoluée. Elles préparent aussi notre pays à un nouveau mandat dont les Tunisiennes et les Tunisiens s'accordent à dire qu'elle sera riche en acquis et réalisations pour toutes les couches sociales et toutes les régions.
Le nouveau programme électoral du Président Zine El Abidine Ben Ali est porteur de tous ces enseignements et significations parce que en phase avec les attentes et les ambitions. Encore une fois, il consacre spécialement à la femme tout un chapitre, dans lequel le Chef de l'Etat affirme que l'étape à venir sera celle de la consécration encore plus marquée des droits de la femme, de l'amélioration de sa condition et de la stimulation de sa participation à la vie publique et à celle de la famille.
Le Programme propose ainsi de porter le taux de présence de la femme aux postes de décision de 30 pc actuellement à au moins 35 pc. Parmi les acquis annoncés figure aussi la mise en place d'un plan d'action exhaustif et cohérent destiné à promouvoir la femme rurale et comportant l'enseignement, la santé maternelle et infantile et la multiplication des programmes de sensibilisation dans les zones rurales pour la diffusion de la culture des droits de la femme et de la famille.
Ceci n'est qu'une partie des actions beaucoup plus profondes et bien plus vastes en faveur d'un surcroît d'acquis de la femme tunisienne.
L'actif d'acquis et de réalisations déjà accompli et celui attendu à court terme sont à la mesure de l'adhésion de la femme tunisienne et de sa disposition à concourir au succès de cette échéance politique pour confirmer ainsi sa ferme détermination à continuer d'agir au service de sa patrie, montrer qu'elle est pleinement consciente du rôle attendu d'elle au cours de la nouvelle étape et affirmer qu'elle se tient prête à assumer la mission qui lui sera confiée avec aptitude et enthousiasme, en tant que partenaire à part entière dans l'œuvre de développement et d'édification nationale.
Les élections présidentielle et législatives sont une opportunité renouvelée qui s'offre à la femme tunisienne pour exercer ses droits politiques, remplir ses obligations civiques et accroître sa présence au sein des Conseils et instances élus, le Président Zine El Abidine Ben Ali l'ayant dotée des moyens et conditions d'une large participation à la gestion de la chose publique; sachant que le taux de présence de la femme sur les listes électorales du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, parti majoritaire au pouvoir et dépositaire de l'œuvre du changement, s'élève à au moins 30 pc.
J'ai la certitude que la femme tunisienne, désormais symbole d'authenticité et d'ouverture, démontrera qu'elle est digne d'assumer des responsabilités et de remplir son rôle au service de la consolidation des choix nationaux, en étant engagée en faveur des approches de l'Ere nouvelle et fidèle à ses choix et objectifs.
Question: Vous avez accédé, Madame, à la présidence de l'Organisation de la femme arabe. Quelle vision adopterez-vous pour dynamiser le rôle de l'organisation en matière d'amélioration de la condition de la femme arabe ?
Réponse: Ce qui m'a réjoui le plus et réjoui l'ensemble des Tunisiens, c'est que notre pays ait accédé à la présidence de cette prestigieuse organisation arabe. Plus qu'une marque d'honneur, nous y avons vu surtout une charge qui nous incombe.
Nous avons d'autant plus à cœur de remplir cette responsabilité que nous sommes conscients que la barre des attentes sera placée bien haut durant notre mandat, compte tenu du fait que la Tunisie se prévaut d'une expérience unique en son genre dans son environnement culturel et géographique en matière de promotion de la condition de la femme et qu'elle a réalisé des avancées appréciables en termes de réhabilitation de son rôle et d'amélioration de son statut au sein de la famille et dans la société.
La création de l'Organisation de la femme arabe avait marqué un grand tournant dans le processus de l'action féminine arabe. La Tunisie en a été l'un des fondateurs et l'un des pays les plus prompts à participer et à soutenir ses activités, ainsi qu'à contribuer à la définition de ses programmes et mécanismes d'action.
Nous sommes persuadés que l'une des toutes premières tâches de notre mandat à la tête de l'organisation, consistera à s'employer à mettre en pratique tous les programmes antérieurs et à en assurer le suivi attentif.
Je tiens, à cette occasion, à réitérer ma considération et celle de l'ensemble des Tunisiennes, pour les efforts considérables consentis par les premières dames qui s'étaient succédé à la présidence de l'organisation, elles qui n'avaient point ménagé leurs efforts pour dynamiser l'action féminine arabe commune et conférer à notre organisation l'efficacité et la vitalité escomptées.
La Tunisie s'emploiera, durant sa présidence de l'Organisation de la femme arabe, à mettre en place davantage de mécanismes et instruments et à instaurer des programmes et plans nouveaux à même de réduire la fracture constatée dans nos société arabes entre la femme et l'homme, d'ouvrir devant la femme arabe des perspectives plus larges et de lui donner de meilleures opportunités de participation, conformément à une approche qui prenne en compte les priorités présentes et qui respecte les spécificités sociales et culturelles de chaque pays arabe.
Les dimensions économiques et sociales, de même que les dimensions culturelles et médiatiques seront d'autant plus au premier plan de nos priorités et de nos pôles d'intérêt que nous sommes convaincus qu'il ne saurait y avoir de développement civilisé intégral en l'absence de la participation active de la femme.
Nos programmes seront l'expression de cet intérêt, dans le sens de la dynamisation du rôle de la femme dans la vie économique arabe. Il s'agira aussi de faire en sorte que nos sociétés sachent bien mettre à profit cette importante ressource humaine dans l'œuvre de développement de nos pays.
Le 3e congrès de l'organisation, qui se tiendra à Tunis en octobre 2010, sera la meilleure occasion pour consacrer cette orientation, dans la mesure où il aura pour thème: «la femme arabe, partie prenante essentielle de l'œuvre de développement durable». Ce sera là l'occasion de faire la lumière sur cette question si décisive pour l'avenir du développement escompté des pays arabes.
Nous veillerons également, durant notre mandat à la tête de l'organisation, à stimuler l'action commune législative, civique et politique en matière de promotion de la femme, qui gagnerait à être placée dans une perspective moderniste, respectueuse de notre identité culturelle et ouverte aux acquis universels y afférents.
Notre détermination est grande à persévérer dans la voie de l'impulsion de la réalité de la femme arabe vers des nouveaux horizons plus larges. Notre optimisme l'est aussi de voir la réalité de la femme dans toutes les sociétés arabes évoluer vers la réalisation des objectifs retenus.
Nous tirons notre confiance de la conscience qu'ont les Premières dames arabes de l'ampleur du défi qui se pose sur le terrain de la promotion collective de la femme arabe et de l'importance vitale et stratégique qu'il y a à ce que les sociétés arabes fassent bouger les directions politiques, les élites, les organisations locales et les populations vers une réalité nouvelle, à même de permettre de surmonter les dysfonctionnements dont pâtissent la plupart de nos sociétés arabes et de conférer à la femme arabe le statut dont elle est digne en tant que citoyenne à part entière et en tant que partie prenante essentielle de l'œuvre de développement et de modernisation.
Question: L'Organisation de la femme arabe décerne un Prix récompensant «la meilleure œuvre médiatique sur les causes de la femme» et qui procède de votre proposition. Pourquoi cette initiative et pourquoi ce prix?
Réponse: En Tunisie, nous avons toujours à cœur de présenter des idées et des propositions et de prendre des initiatives pratiques, que ce soit en ce qui concerne l'Organisation de la femme arabe ou les autres instances et organisations régionales, continentales et internationales dont nous sommes membres, et ce en harmonie avec nos convictions quant à la nécessité de faire en sorte de toujours associer la parole aux actes. Nous nous réjouissons, en Tunisie, de l'accueil favorable de notre initiative auprès de toutes les parties.
C'est dans ce cadre que s'inscrit notre proposition en faveur de la création d'un prix destiné à récompenser la meilleure production médiatique sur la femme dans les pays arabes et dont nous avions pris en charge le montant lors de sa première session, en 2006. Ce prix constitue désormais une tradition dont use notre organisation comme un des mécanismes de son action. Nous sommes persuadés, qu'en dépit de l'évolution enregistrée au niveau de la condition de la femme arabe, beaucoup reste encore à faire pour venir à bout des survivances d'un legs négatif en ce qui concerne la femme, son rôle et, principalement, son image dans la société.
Compte tenu de la place stratégique qu'occupe la presse dans notre monde d'aujourd'hui, de par son influence sur les tendances de l'opinion publique et compte tenu de sa capacité à façonner notre perception d'autrui en fonction des images et idées véhiculées à son sujet, nous estimons qu'il est temps, pour nous, de mettre en valeur l'aspect qui, hélas, est devenu absent de ces médias, à savoir leur fonction éducative et de sensibilisation, sans qu'ils aient à abandonner leur fonction traditionnelle informative distractive.
L'image de la femme dans la plupart de nos médias arabes audiovisuels et de la presse écrite est une image qui ne reflète pas la réalité pour ne pas dire une image qui déforme cette réalité et n'exprime nullement son humanité et sa citoyenneté, une image qui conforte donc les séquelles d'une vision désuète et réductrice de la femme.
Aussi considérons-nous que le prix décerné par l'Organisation de la femme arabe est un stimulant supplémentaire pour inciter les communicateurs arabes à donner de la femme sa vraie image, à traiter positivement ses causes, ses revendications et ses droits, à combattre toutes les formes de discrimination contre la femme dans notre réalité arabe et à favoriser la transmission d'un message médiatique plus responsable et plus équitable, propre à aider la femme à évoluer aux plans social, culturel et politique, d'une part, et à amener la société à admettre l'importance de son rôle, d'autre part.
Nous tenons, à l'heure où la Tunisie assure la présidence de l'Organisation de la femme arabe, à faire en sorte que soit élargi le rôle de l'organisation en matière d'amélioration de l'image de la femme arabe, au moyen de la mise en place de nouvelles incitations et de la multiplication des programmes de sensibilisation et de perfectionnement destinés aux journalistes.
La Tunisie abritera, en novembre prochain, une session de formation dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie médiatique de la femme arabe. Cette session aura pour thème «l'art de l'écriture pour la radio et la télévision». tout cela est conçu en faveur d'une approche médiatique alternative pour l'égalité au niveau du genre social, de manière à accroître les aptitudes des femmes arabes, à améliorer leur condition et à favoriser leur participation active au développement de leurs pays respectifs et leur concours à leur progrès et à leur prospérité.
Question: Vous avez proposé, lors du 2e congrès de l'Organisation de la femme arabe, en novembre 2008 à Abou Dhabi, la création de la commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire. Pourriez-vous nous en parler ?
Réponse: Vous pensez sûrement, comme moi, que l'humanité est aux prises, de nos jours, à de nombreuses formes de conflits, ce qui pose avec insistance le problème de la place de la femme dans le concept de la sécurité de l'homme dans son acception exhaustive, de même que l'impératif d'adopter de nouveaux mécanismes et programmes d'action en faveur de la diffusion et de l'enracinement de la culture des droits de l'Homme. Les événements mettent en évidence, chaque jour, les souffrances et les déboires de la femme, qu'il s'agisse de violence ou d'agressions physiques et psychologiques qu'elle subit, souffrances qui deviennent de plus en plus répandues. Tous les rapports onusiens montrent que la femme est l'être qui souffre le plus des effets des guerres et de l'occupation.
C'est cette situation qui nous a amenés à plaider pour la création de «la commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire», dans le cadre de l'Organisation de la femme arabe, dans le but de soutenir l'effort international, régional et national en matière de protection du droit international humanitaire, d'incitation à son respect et de diffusion de sa culture au profit de la femme.
Il est évident que cette proposition procédait principalement de notre prise de conscience quant aux souffrances endurées par la femme arabe, en particulier la femme palestinienne, du fait de l'arbitraire, des violations, de l'emprisonnement et de bien d'autres formes d'humiliation pratiquées par l'occupant israélien.
Notre proposition s'inscrit donc au cœur de notre vision et de notre attachement à traduire dans les faits notre solidarité sans réserve et notre soutien actif à la femme palestinienne et au peuple palestinien, face à la situation dramatique qui leur est imposée par l'occupation et le blocus.
La commission de la femme arabe pour le droit international humanitaire sera, à n'en pas douter, un des mécanismes pratiques efficaces propres à aider à agir au plan international et auprès des organisations et instances régionales et internationales en faveur d'une perception plus réaliste de la situation de la femme et de l'enfance en Palestine, ainsi que pour inciter ces organisations et instances à assurer la sécurité et la protection du peuple palestinien, en général.
Notre appel en faveur de la création d'une telle commission, faut-il le souligner, ne comporte aucune sorte de contradiction entre la vision arabe de la sécurité de la femme et la vision internationale. Il n'y a non plus aucune antinomie entre les deux référentiels en question et les valeurs qu'ils impliquent. Nous croyons que l'universalité des valeurs et la reconnaissance de la communauté des causes des femmes dans le monde ne doivent pas exclure les spécificités de la réalité, des problèmes et des aspirations de la femme arabe.
Une des manifestations de cette spécificité est que nous considérons que l'élimination de la pauvreté et de l'analphabétisme et la réalisation de l'égalité entre les genres sociaux, figurent parmi les piliers de la sécurité humanitaire de la femme, ce qui conforte le concept de développement intégral et enracine ses dimensions dans notre région arabe.
Il ne faudrait pas non plus oublier que ce mécanisme consacre l'élan humanitaire et de solidarité entre les femmes arabes, en tant que fondement essentiel de la solidarité arabe.
C'est aussi un mécanisme qui confirme que la sécurité de la femme arabe fait partie intégrante de la sécurité nationale arabe dans son acception globale, dans la mesure où la promotion de la condition de la femme dans nos sociétés arabes est une condition essentielle de la réalisation de la sécurité de notre la Nation arabe dans son ensemble.
Question: Dans votre discours devant la Conférence internationale sur les technologies de l'information, au Vietnam, vous avez plaidé pour l'adoption d'une Charte pour la solidarité numérique humaine. Quelles sont les motivations de cet appel et quelle en est la portée ?
Réponse: Personne n'ignore la prédominance et l'impact considérables des nouvelles technologies dans tous les domaines de la vie humaine, les technologies de l'information et de la communication s'imposant comme un des principaux facteurs dans les processus de développement intégral et durable et un facteur déterminant dans l'impulsion de la dynamique de progrès et de modernité, tout autant qu'une arme non négligeable pour la réalisation du progrès et de l'invulnérabilité des sociétés.
Cette révolution technologique a provoqué un déséquilibre évident dans la structure de la société humaine, illustré par la fracture numérique dans ce domaine entre les pays développés et ceux en développement, une fracture qui continuera à s'élargir de plus en plus tant que nous ne parvenons pas à la circonscrire et réduire les écarts énormes en matière d'introduction de ces technologies entre les pays avancés et les autres, au nom du bien-être de l'Homme, partout dans le monde.
Aussi, notre appel en faveur de l'adoption d'une Charte pour la solidarité numérique humaine vise-t-il à renforcer la capacité de construire un espace mondialisé de la communication plus juste, plus équitable et plus équilibré, propre à offrir des mécanismes de coopération qui aideraient à combler la fracture numérique entre le nord et le sud, qui garantirait une répartition équitable des fruits de la civilisation universelle et créerait l'opportunité d'accès de tous les peuples de la planète aux technologies de la communication et à leurs avantages, ce qui jetterait les jalons d'une communauté internationale des TIC, fondée la justice, l'égalité et la solidarité entre les hommes, de même que sur l'égalité des chances entre les genres sociaux.
L'égalité en question me conduit à aborder la deuxième partie de votre question, celle de savoir quel serait le rapport de notre proposition avec la femme en général, et avec la femme arabe, en particulier. Notre proposition tire sa légitimité de la conscience que nous avons que l'inégalité en matière d'accès aux technologies modernes ne concerne pas uniquement la fracture numérique entre les pays développés et ceux en développement mais s'étend au sein même des sociétés, à travers les disparités en matière de diffusion de ces technologies dans les régions et auprès des différentes catégories sociales.
A la lumière de ce diagnostic, il serait aussi utile d'offrir des chances égales à tous pour bénéficier des avantages de ces technologies et de maîtriser leurs applications. Autrement dit, ces technologies perdent leur valeur en cas d'exclusion de la femme et de marginalisation de son rôle dans l'édification de la société du savoir et de l'information ou si ces technologies deviennent un moyen de consacrer la discrimination contre la femme.
En Tunisie, nous sommes fiers du fait que l'édification de la société de l'information sur des bases équilibrées en termes d'apport des genres sociaux est devenue une réalité tangible dans notre pays. La proportion d'étudiantes dans les filières des technologies de l'information et de la communication s'élève à 50 pc par rapport aux effectifs estudiantins des universités. Quant à la proportion de diplômées de ces mêmes filières, elle s'élève à 47 pc alors que 30 pc des employés des entreprises publiques œuvrant dans ce domaine sont des femmes.
Permettre aux femmes arabes d'accéder aux technologies modernes sur un pied d'égalité avec l'homme est une nécessité de développement mais aussi un moyen efficace d'accroître les connaissances et le savoir-faire de la femme arabe afin qu'elle puisse jouer un rôle actif dans le développement de sa société, au même titre que l'homme.
Nous nous emploierons, durant notre présidence de l'Organisation de la femme arabe, à renforcer la capacité des femmes arabes à assimiler et à utiliser à bon escient ces nouvelles technologies, que ce soit pour la consolidation de leur statut et l'affirmation de leur apport, notamment sur le front de la protection des spécificités de notre identité culturelle et la limitation de l'impact négatif de telles technologies sur les jeunes, ou pour la mise en place des fondements du dialogue civilisationnel constructif avec les autres peuples et les autres cultures, au service d'une meilleure image des Arabes.
La Charte pour la solidarité numérique humaine que nous préconisons est une charte qui consacre la participation active de la femme arabe au développement intégral et durable.
Question: Et qu'en est-il de votre appel à l'institution d'une Journée arabe des personnes âgées ?
Réponse: Les sociétés humaines ont connu d'importantes mutations qui ont introduit de profondes modifications sur leurs structures démographiques. Recherches et études prévoient que le taux de personnes âgées va augmenter à un rythme de plus en plus rapide. Les statistiques indiquent que le nombre des personnes âgées de 65 ans et plus dépasse, en 2008, les 506 millions et que ce chiffre sera porté, en 2040, à 1,3 milliard d'âmes, ce qui représentera 14 pc de l'ensemble de la population mondiale.
Certains rapports affirment même que le nombre des personnes âgées sera prochainement plus élevé que celui des enfants de moins de cinq ans.
Ces chiffres si éloquents font apparaître qu'il est urgent d'accorder une attention particulière aux personnes âgées et d'œuvrer à l'amélioration de leurs conditions de vie sur tous les plans, social, médical, psychologique et environnemental. Cela signifie qu'il faut garantir leurs droits aux soins, à la couverture sociale, à une vie digne offrant sécurité et confort, notamment pour les personnes âgées sans revenu et sans soutien.
Il faut, parallèlement, que les sociétés les valorisent à leurs propres yeux en continuant à tirer profit de leur savoir, de leurs connaissances et de leur expérience.
Les sociétés arabes ne sont pas à l'abri de ce phénomène. Les statistiques nationales relèvent l'accroissement, dans la structure démographique des sociétés arabes, de la part de la tranche des personnes âgées.
Devant ce constat, nous avons pris l'initiative d'appeler à l'institution d'une Journée arabe des personnes âgées. Cette Journée devra être une occasion propice pour coordonner les efforts arabes et la coopération pour un meilleur vécu des personnes âgées. Elle renforcera la communication et les liens entre les générations et créera les conditions permettant aux personnes de cette tranche d'âge de continuer à contribuer à l'édification de leur pays.
La Journée permettra également de prendre connaissance des expériences menées à l'échelle nationale, arabe et mondiale, dans le domaine de la protection des personnes âgées. Elle fera prendre conscience, à l'ensemble de la société, de la nécessité d'assurer leur protection et de pourvoir à leurs besoins.
Cela renforcera l'occasion d'édification de sociétés arabes pour tous les âges et pour toutes les générations. Si, en fait, la situation des personnes âgées relève, à la fois, de la responsabilité de la famille et de celle de la société, nous avons la profonde conviction que le milieu familial reste néanmoins le cadre idéal pour leur protection et leur accueil.
En lançant notre appel à l'institution d'une Journée arabe des personnes âgées, nous prenons appui sur nos valeurs islamiques sublimes qui exhortent à la compassion, à la communication et à l'entraide, qui préservent la dignité de l'homme dans toutes les étapes de sa vie et qui nous font un devoir de bien traiter les parents et de les combler de bienfaits : «Dieu a prescrit d'être bon envers ses père et mère. Soit que l'un d'eux ait atteint la vieillesse ou que tous deux y soient parvenus, étant à ta charge, garde-toi de leur marquer la moindre répulsion, ou de leur manquer de respect! Parle-leur toujours affectueusement !».
Selon notre religion, la bonté et le bienfait ne se limitent pas à la mère et au père, mais s'étendent à toute personne âgée. Il est de notre devoir d'assurer à cette personne la protection et de subvenir à ses besoins.
La Journée arabe des personnes âgées, à l'institution de laquelle nous appelons, sera une manifestation destinée à enraciner les valeurs de bienfaisance, d'entraide et de solidarité chez la jeunesse arabe. Ce sera une Journée pendant laquelle nous évoquerons les immenses services rendus à nos nations par les générations précédentes auxquelles nous exprimerons ainsi nos sentiments de gratitude pour les efforts qu'elles ont déployés pour promouvoir et élever nos sociétés.
Question: La prise en charge des personnes handicapées est au cœur de vos préoccupations, vous qui présidez l'association Basma. Quelle place a le handicapé dans la Tunisie d'aujourd'hui ?
Réponse: L'approche tunisienne dans ce domaine procède de la conscience qu'ont l'ensemble des Tunisiens que réduire la fréquence du handicap, remédier à ses causes et prévenir ses conséquences négatives relèvent principalement de l'enjeu de développement et constituent une des formes de la consécration des droits de l'Homme, dans le cadre d'une société solidaire où le principe de l'égalité des chances pour tous est une réalité.
Les initiatives, les décisions et les mesures se sont succédé dès les premières années du Changement pour renforcer la place des personnes à besoins spécifiques dans la société, réunir les conditions favorables à leur insertion dans la vie économique et leur implication dans l'œuvre de développement, outre l'amélioration de leur condition et leur promotion de manière à les faire passer du stade de l'assistanat à celui de l'intégration.
Aussi, l'intervention de l'Etat, mais aussi des composantes de la société civile, associations et organisations, se distingue-t-elle par sa cohérence et son caractère global et se fonde-t-elle sur la trilogie prévention- prise en charge- insertion.
Nombreux sont les acquis enregistrés en la matière. Le premier a trait à l'élimination de la mentalité consistant à marginaliser le handicapé. Le deuxième acquis a trait à la prise en charge, à l'ouverture des perspectives d'enseignement et à l'égalité des chances du handicapé. Le droit des personnes à besoins spécifiques à l'enseignement a été consacré dans les faits et un programme national de scolarisation des enfants handicapés mis en place.
Nous tirons fierté du fait qu'en Tunisie il y a aujourd'hui plus de 300 écoles ordinaires où les enfants handicapés sont intégrés. Il a été procédé, dans le domaine de l'éducation préscolaire, à la création de plus de 70 classes préparatoires, elles aussi ouvertes aux enfants handicapés, outre l'affectation de 30 pc des opportunités de formation à cette catégorie de personnes à besoins spécifiques, afin de leur dispenser une formation qualifiante en vue de leur future vie active.
Par ailleurs et en adaptation aux mutations, particulièrement celles en rapport avec les technologies modernes de la communication, la Tunisie a généralisé les centres d'informatique pour l'enfant handicapé, en les dotant du matériel adapté à tous les types de handicaps.
Quant au troisième acquis, il consiste en l'implication des handicapés dans la vie économique, à la faveur des mesures prises, qui font obligation aux entreprises des secteurs public et privé de les recruter à hauteur de 1 pc de l'effectif total des employés de l'entreprise, outre l'institution d'encouragements et incitations à cette fin.
Les personnes handicapées bénéficient par ailleurs d'une bonne partie des interventions des mécanismes d'emploi (Fonds national de l'emploi, Banque tunisienne de solidarité) afin de stimuler l'esprit d'initiative et la mentalité du compter sur soi-même auprès de cette catégorie.
Pour importants qu'ils soient, ces efforts de l'Etat en matière de promotion et de prise en charge des personnes handicapées sont relayés et soutenus par les associations. Beaucoup de ces associations gèrent des centres d'éducation et de formation des personnes handicapées de divers âges.
L'association Basma œuvre, dans ce cadre, à la promotion de l'emploi des handicapés et à la sensibilisation de l'opinion publique quant aux aptitudes de la personne handicapée et de sa capacité de contribuer activement à la dynamique économique. L'association redouble d'efforts pour permettre à la personne handicapée d'accéder à un emploi, que ce soit dans le secteur public ou privé, ou par le lancement de son propre projet.
Le bénéficiaire reçoit au préalable une formation afin de parfaire son savoir-faire professionnel et de développer ses connaissances, non sans le doter des moyens propres à favoriser son insertion comme c'est le cas de l'attribution de fauteuils roulants, de matériels orthophoniques, de lunettes de vue et autres; sachant que la Tunisie a été l'un des premiers pays à ratifier la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées, ce qui explique l'effort soutenu de la Tunisie pour l'élimination de tous les obstacles matériels, sociaux, économiques, juridiques et culturels susceptibles d'empêcher le handicapé de jouir de ses droits.
Le nouveau Programme électoral du Président Zine El Abidine Ben Ali confirme, par ailleurs, la sollicitude présidentielle envers les personnes à besoins spécifiques et l'attachement du Chef de l'Etat à les prendre en charge et à orienter les efforts vers l'amélioration de leur condition et la promotion de la prévention des handicaps.
Ce programme confirme, également, le maintien de l'approche de l'ère du Changement en matière d'édification de la société de l'équilibre et de la solidarité, une société qui donne à toutes les catégories les moyens de participer à l'œuvre de progrès et de développement de la Tunisie moderne.
Question: Et si vous nous parliez de Mme Leila Ben Ali en tant que mère de famille?
Réponse: Je ne diffère guère de n'importe quelle autre femme tunisienne ou arabe. Je ne perds jamais de vue que je suis d'abord une épouse et une mère. Je m'occupe en personne des affaires quotidiennes de mon foyer et de tout ce qui se rapporte à mon rôle en tant que mère et en tant qu'épouse, bien imprégnée des nobles valeurs traditionnelles.
Comme tout citoyen tunisien ou arabe, le Chef de l'Etat aime trouver chez lui toutes les conditions de bien-être afin qu'il puisse remplir ses devoirs et ses nombreuses et grandes responsabilités.
Je veille également à l'éducation de mon fils Mohamed Zine El Abidine. Il m'arrive souvent de le conduire à l'école depuis que se sont allégées les charges inhérentes à la responsabilité d'éduquer mes filles Nesrine et Halima auxquelles, Dieu merci, j'ai pu inculquer, avec l'aide de leur père, l'esprit du compter sur soi et les valeurs du travail et de l'abnégation.
Mes petits-enfants occupent eux aussi une place particulière dans mon cœur. Chaque fois que l'occasion se présente, je me fais un grand plaisir à être en leur compagnie et à partager leurs loisirs et leurs jeux, les comblant de l'affection de la grand-mère.
En plus de toutes ces occupations, je consacre une grande partie de mon temps à des activités sociales et caritatives, en consécration des valeurs de solidarité et d'entraide qui sont le dénominateur commun de tous les Tunisiens et que je percevais depuis mon enfance dans mon environnement proche et lointain, ce qui traduit la cohésion de la famille tunisienne en toutes circonstances. L'action caritative et sociale est mon activité favorite.
Je suis pour toute action susceptible de promouvoir les couches sociales défavorisées et d'assurer la prise en charge des catégories à besoins spécifiques, qu'il s'agisse de l'enfance dépourvue de soutien, de la femme rurale ou la femme âgée sans ressources. L'un des plus grands motifs de fierté pour moi est de contribuer, d'aider à donner le sourire à ceux qui n'en ont pas.
Question: Et qu'est-ce que vous pourriez nous dire du temps libre et des passions de la Première Dame de Tunisie?
Réponse: La lecture des livres, des magazines et des journaux meublent la plus grande partie de mon temps libre.
Parmi les auteurs qui m'ont le plus impressionnée et dont je n'hésite jamais à relire les ouvrages, je cite en premier lieu Gibran Khalil Gibran pour la portée humaniste de ses écrits, pour la beauté de son verbe et pour la poésie de la sagesse qui est la sienne.
Je n'oublie pas pour autant Aboul Kacem Chebbi, poète de la Tunisie, chantre de la volonté de vivre et auteur au verbe si lumineux.
Figurent aussi parmi mes passions la musique et le cinéma, en particulier les documentaires que je me contente de regarder à la télévision.
Enfin, je ne vous cacherais pas que la cuisine a elle aussi sa place dans mon programme quotidien. Je suis parmi les partisans des mets traditionnels tunisiens que je tiens à préparer par mes propres soins.
Question: Voudriez-vous, Madame, nous dire votre maxime préférée ou une citation avec laquelle nous pourrions conclure cet entretien ?
Réponse: En vérité, nombreuses sont les maximes et citations célèbres que j'ai constamment en mémoire. Cependant, puisque je viens de mentionner Gibran et Chebbi, je vais les citer tous les deux.
Gibran: «La générosité ne consiste pas à me donner ce dont j'ai besoin mais plutôt ce dont tu as encore plus besoin que moi»
Ou encore: «La vie est pleine de pierrailles. Fais en sorte qu'elles ne te font pas trébucher mais rassemble les pour en faire un escalier qui te hisserait vers la réussite»
Ou encore: «La tribune de l'humanité est son cœur silencieux et non son esprit bavard».
Chebbi: «Proclame dans l'univers que l'ambition
Est la flamme de la vie et l'esprit de vainqueur»
Ou encore «Pour peu que les âmes tendent vers la vie, Le destin ne peut qu'acquiescer».


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