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Flambée de l'immobilier : Le ciel nous tombe sur la tête !
QUESTION DE L'HEURE
Publié dans Le Temps le 09 - 11 - 2009

Attachez vos ceintures ! L'ascension risque de vous causer quelque vertige. Et le temps de planer sur des hauteurs insoupçonnées, lors même que vous aviez la tête dans les nuages, un éclair... de lucidité vous confortera dans une certitude : l'atterrissage sera sûrement forcé.
Mais avez-vous le choix ? Ce n'est pas si sûr.
Car, vu la conjoncture, si aujourd'hui, avec toutes les difficultés que le projet d'achat d'une maison implique, vous pouvez jouer les contorsionnistes de génie, demain, cet exercice de haute voltige ne sera plus possible. Et hors de portée de votre bourse. Et il faudra se faire une raison. Avec la hausse des prix, vertigineuse, que connaît l'immobilier actuellement sous nos latitudes, pas besoin d'être un génie de la spéculation sur l'avenir, pour se rendre compte très vite, qu'avoir un toit sur la tête, par les temps qui courent, et un toit qui soit à soi, cela relèvera bientôt de l'exploit. Alors, autant en profiter maintenant, et faire des pieds et des mains pour faire aboutir le rêve de votre vie -s'il en est-, sachant que le chemin sera jonché d'embûches, plutôt que de faire le pied de grue, un cran en moins, au pied de votre escalator des ambitions perdues, en attendant qu'il y ait une embellie en la matière. Rassurez-vous : ce n'est pas pour demain...

Tribulations
Voyez plutôt. I.B, travaillant dans le secteur de la communication, vient d'acquérir son propre logement. Du côté du quartier -El Aouina-. Un véritable parcours de combattant, selon ses propos. La croix et la bannière...
« L'opportunité s'est présentée du jour au lendemain pour moi, d'acheter un appartement, un S+2, au prix de soixante- seize mille dinars. Du haut standing qui plus est, et une occasion unique parce que le même appartement se vend aujourd'hui, à cent dix mille dinars. Mais il se trouve que la personne qui devait l'acheter et avait signé une promesse de vente, n'a pu débloquer un crédit et s'est donc résignée à laisser tomber. Des amis à moi qui savaient que j'avais le vague projet d'acheter un appartement, et qui avaient des connaissances du côté de la société immobilière qui a conçu cette résidence de l'Aouina, m'ont pistonnée, pour que je puisse avoir la priorité pour l'achat du logement en question, et surtout, pour que le promoteur, après la signature de la promesse de vente, me laisse le temps nécessaire pour trouver le crédit adéquat auprès de ma banque ou d'une autre banque. Cela n'a pas été facile et j'ai désespéré plus d'une fois de voir le bout du tunnel. J'en ai pleuré même, car j'avais visité l'appartement, et ça a été le coup de foudre ! Bref, même si c'était tout sauf bref, après avoir fait le tour de quatre banques, fait intervenir toutes mes relations, professionnelles et extra- professionnelles, le miracle a eu lieu. Enfin en ce qui me concerne c'est un miracle. »
Et de fait. I.B n'avait pas de carnet d'épargne logement, et presque pas d'économies. Or, la règlementation est clair : il faut que l'acheteur potentiel puisse faire valoir les 20% d'auto- financement requis, pour qu'il ait le droit d'obtenir un crédit- logement auprès de la banque. Une banque de la place lui proposa deux crédits : un crédit immédiat de douze mille dinars, et un autre crédit de soixante- mille dinars. Le remboursement évidemment, tous comptes faits, dépasse largement 40% de son salaire. Ce qui est interdit par la loi. Sachant aussi que I.B a déjà un autre crédit à son actif, qu'elle avait contracté auprès de la CNSS, pour l'achat d'une voiture. Et il se trouve qu'aujourd'hui avec la Banque Centrale, qui permet une visibilité sans nuances en la matière, il est difficile de tricher. Du coup, I.B dût se résoudre à faire (presque) du porte à porte auprès de ses proches et amis, pour réunir les 20% de l'auto- financement. A savoir, la somme de seize mille dinars. Ce qui n'est pas une bagatelle. Et avec le crédit de la banque, - soixante- mille dinars-, payables sur quinze ans, le miracle est advenu.
Récapitulons : un S+2 de 85 mètres carrés (surface habitable), payé à soixante-seize mille dinars, et qui coûtera au final, après remboursement du crédit, cent-onze mille deux-cent-soixante-cinq mille dinars.
Maintenant, au vu de la flambée des prix de l'immobilier, si I.B, qui a un salaire de 1000 dinars par mois net, et peut compter sur le côté relationnel inhérent à sa profession, a quasiment sué sang et eau pour pouvoir acheter un appartement, que dire d'un salarié moyen, payé à 500 dinars, et au mieux, à 700 dinars par mois ? Peut-il, prétendre acquérir, fut-ce un S+1, au prix où vont les choses ? Rien n'est moins sûr... Un logement économique, mais alors dans un endroit peu convoité, et loin, très loin de toutes commodités, coûte quelque cinquante cinq, à soixante mille dinars. Et il faut le trouver. Quand on est payé le SMIG par exemple, ou même cinq cent dinars par mois, est-il possible de prétendre, ne fut-ce qu'à une chambre de bonne sur les toits, façon locale ?

Les pistons
Pour A.J, ce fut, intense mais bref. Les « Pistons », nous précisera t-elle en souriant d'emblée. Entre le jour où j'ai vu l'appartement (un S+ 3) et celui où on a réglé toutes les formalités, il s'est passé un mois. Clés en main ce qui est une manne. « La maison qu'on a achetée à Ezzahra, coûte cent mille dinars. Et c'est du haut standing. Avec le salaire de mon mari, et moi qui me suis portée « caution garante » auprès de la banque, le crédit a été débloqué facilement. On avait déjà un carnet d'épargne logement, et on a complété le montant pour boucler l'auto- financement. Le crédit, payable sur 15 ans, à raison de 750 dinars par mois, ce n'est pas donné non plus, mais l'enjeu en vaut la chandelle. On payait un loyer de quatre cent dinars et la maison n'était pas à nous. Donc c'est sans regrets. Ce qui ne veut pas dire qu'on n'a pas eu de mauvaises surprises. La promesse de vente ? Trois mille dinars, et je trouve que c'est faramineux. Mais ce n'est pas tout ! Avec les frais additionnels (le syndic, l'avocat, le contrat, l'assurance...) on est arrivé à presque dix mille dinars. Qu'il a fallu trouver au pied levé parce qu'on en n'est pas avisé en amont, mais après coup. Et encore, on a eu beaucoup de chance parce que dans tout ça, j'ai dû changer de banque à la dernière minute pour pouvoir bénéficier d'un coup de pouce qui est tombé du ciel ».
Quand on vous dit que l'immobilier connaît une hausse vertigineuse, ce n'est pas une métaphore. Ne parlons pas du haut de gamme, avec une fourchette de prix qui va de quatre mille cinq cents à cinq mille dinars (la Baie de Gammarth), en passant par trois mille cinq cents (les Berges du Lac), vu la proximité avec les grands projets émiratis (un bon prétexte pour renflouer les prix). Ni de la moyenne gamme, qui est côté aujourd'hui, à mille cinq cents, à mille deux cent dinars le mètre carré, dans la région de Sousse par exemple. C'est qu'il faut se rendre à l'évidence. Ce qui fait monter les prix, c'est la demande qui dépasse largement l'offre, en ce sens qu'aussi bien les étrangers, -surtout les retraités-, que les expatriés tunisiens, achètent sur maquette des appartements qu'ils trouvent très à portée de leur bourse, compte tenu que leur pouvoir d'achat est différent du nôtre. Du coup, les promoteurs en profitent et gonflent les prix. Sauf qu'il ne faut pas sous-estimer non plus les effets de la crise, qui s'étendent à tous les domaines. Et l'immobilier ne fait pas exception...
Samia HARRAR
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Sons de cloche
Kacem Gaaliche - (Industriel et Promoteur immobilier dans la région de Sousse) : « Complexité et pesanteurs administratives
« C'est vrai qu'il y a une flambée des prix, mais elle est inhérente à la crise il ne faut pas l'oublier. Tout ce qui est nécessaire à la construction est énergivore. Autant dire que le secteur ne peut pas en sortir indemne. Il est donc atteint de plein fouet. Il y a donc deux paramètres : la crise et son impact, et l'emplacement. Que ce soit à Sousse ou à Tunis d'ailleurs. Aux Berges du Lac, le mètre carré se vend à trois mille cinq cents dinars. Juste à quinze kilomètres de là, au quartier d'El Ouardia, le mètre carré coûte neuf cents dinars. C'est pour vous dire que c'est l'emplacement qui est comptabilisé en définitive. Et évidemment, la qualité. Il ne faut pas oublier non plus, que les petites et moyennes entreprises, pâtissent de cette crise plus que d'autres, car elles ont un handicap de taille : la fameuse « autorisation du gouverneur ». Sachant que les trois quarts de nos clients, sont d'origine étrangère, et qu'il faut passer par cette clause, nous perdons du temps, et des clients dans la foulée, lesquels, découragés, finissent par se tourner vers le Maroc, où cette clause a été levée depuis longtemps. Il est vrai que le marché marocain connaît aussi la surenchère, mais toujours est-il qu'il y a plus de facilités, du point de vue administratif, pour vendre aux étrangers. Evidemment, les mastodontes du domaine, je parle par exemple des groupes émiratis qui investissent sous nos latitudes, sont exempts des impôts, de la TVA, mais aussi de l'autorisation du gouverneur. Parce qu'ils drainent beaucoup de profit pour le pays, d'énormes dividendes en devises, et cela génère de l'emploi. Mais les petites et moyennes entreprises ont besoin elles aussi d'un coup de pouce. Et franchement je trouve aussi que l'autorisation du gouverneur est une clause, qui devrait être dépassée maintenant. A cet égard, je déplore le fait, que l'administration tunisienne demeure toujours à la traîne, alors que le Chef de l'Etat a tout fait pour faciliter les démarches. »


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