Les Etats-Unis sont-ils en train de revivre la période de l'après 11 septembre ? La tentative d'attentat sur le vol Amsterdam/Detroit fait ressurgir la hantise d'attaques contre le territoire américain et alimente le débat sur l'efficacité de la stratégie gouvernementale de lutte contre le terrorisme international. La polémique qui s'installe à Washington met l'administration Obama sur la défensive. Les Républicains trouvent en cette affaire l'occasion inespérée pour distiller leurs critiques et accuser les Démocrates d'avoir abandonner le terme de « lutte contre le terrorisme » si cher à George W.Bush. L'affaire de cette tentative d'attentat révèle en tout cas des carences dans les mesures de sécurité et des failles au niveau des services de renseignement. Elle met en lumière aussi l'extrême mobilité des réseaux terroristes, leur capacité à se régénérer à changer de stratégies et à frapper au moment où l'on s'y attendait le moins. Alors que les efforts se focalisent sur le Pakistan et l'Afghanistan, un autre pays, le Yémen peut supplanter l'Afghanistan comme base arrière du réseau Al Qaïda. Dans cette contrée au relief difficile et où la pauvreté est endémique, il est aisé de recruter, d'entraîner et de tisser un réseau solide. L'attentat contre le destroyer USS Cole, aurait pu servir d'alerte pour apporter l'aide et l'assistance nécessaires au Yémen. Le pays qui se débat, aujourd'hui, dans une situation chaotique ne peut venir seul à bout du puissant réseau. Les Etats-Unis seraient acculés à ouvrir un nouveau front. Mais, ont-ils les moyens de le faire ?