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Une nouvelle traduction française du Coran
Flash-back, le 10 janvier 1979, on lisait sur Le Temps
Publié dans Le Temps le 10 - 01 - 2010

M. Slaheddine Kechrid, pharmacien tunisien, vient d'achever une œuvre de traduction du Coran. Il explicite ici sa démarche et expose les motivations qui l'ont poussé à entreprendre ce travail dont il nous dit les difficultés inhérentes à la complexité de la langue arabe.
- On m'a souvent posé la question suivante :
- Qu'est-ce qui vous a poussé à entreprendre cette œuvre pour le moins difficile alors que les traductions du coran sont des plus nombreuses et des plus variées et certaines d'entre-elles sont même appréciées à juste titre ?
Ma réponse est bien simple. La première chose qui m'a toujours fait rêver de traduire, cette œuvre divine et pratiquement intraduisible, c'était avant tout un besoin égoïste de pénétrer le plus loin possible et avec le maximum de précision et de justesse les sens de ce livre qui est à mon avis le seul qu'on relit pour la nième fois non seulement sans lassitude mais encore avec l'impression à chaque fois de découvrir quelque chose de nouveau.
Or, quand on lit un livre, quelle que soit la concentration d'esprit qu'on s'impose, on est souvent emporté par la beauté du texte, par cette musique indéfinissable des mots et par ce rythme harmonieux des phrases au point de se contenter souvent d'une compréhension globale du texte et même en commentant certains non-sens.
Comme dans mes études secondaires classiques j'ai été longtemps familiarisé à l'art de la traduction et comme j'ai étudié par la suite, durant quatre années, la langue si difficile de Goethe, j'ai appris à connaître que ce n'est qu'en traduisant correctement un texte qu'on en saisit le sens dans les moindres nuances et les moindres détails.
Donc j'ai pris, comme on dit, mon courage à deux mains et je me suis attelé à cette véritable gageure.
En plus de ce besoin personnel, je pense que l'on n'arrivera jamais à épuiser tous les sens du coran et un Hadith célèbre nous dit à propos de ce livre " qu'il sera ressuscité vierge le jour du jugement dernier "- Que fallait-il pour pouvoir entreprendre sans trop de présomption ni de risques cette œuvre qui nous engage auprès de Dieu et auprès des hommes de bonne ou de mauvaise volonté ?
Il faut bien entendu connaître à fond la langue arabe avec toutes ses finesses et ses possibilités et même avec son goût très marqué pour les mêmes substantifs pour désigner les idées opposées et pour tout ce qui déroule un arabisant peu averti.
Il faut aussi connaître soigneusement la langue dans laquelle on veut traduire, en l'occurrence le français, avec aussi ses finesses et son génie propre qui n'est pas toujours en concordance avec celui des langues sémitiques ou orientales. Il faut éviter en effet, autant que possible de présenter une phrase arabe habillée à la française mais il faut, sans sauter ni déformer la moindre nuance du texte original, faire en sorte que le francophone qui vous lit ne s'aperçoive pas qu'il s'agit d'une traduction.
Si ce sont là les difficultés essentielles concernant la transposition d'un texte d'une langue dans une autre, il y a en plus des difficultés particulières au Coran.
Il y a d'abord le fait que plusieurs versets peuvent être interprétés de façon différentes soit du fait qu'un même nom peut dériver de deux racines différentes, soit du fait que le même mot peut exprimer deux sens divers. Ainsi, à titre d'exemple, le mot peut vouloir dire visage ou direction, le mot veut dire proéminence, signe, miracle ou verset, le mot veut dire main ou compétence ou au pluriel les bienfaits. Il y a encore les différentes possibilités de lecture du même mot car en arabe on n'écrit que les consonnes et les voyelles sont laissées à la science grammaticale du lecteur et à son bon sens. Ainsi le mot selon que sa première lettre porte la voyelle i ou l'une des voyelles a ou bien ou, veut dire dans le premier cas " le double " et dans le dernier cas " la faiblesse ".
On pourrait citer des centaines d'autres exemples pour comprendre à quel point il est difficile de traduire le Coran.
Il y a en outre une terminologie spécialisée qu'il n'est pas toujours aisé de traduire par un seul mot ayant une signification identique. Ainsi le mot qui est l'action de sortir de l'obéissance de Dieu veut dire en arabe aussi bien la rébellion à Dieu que le dévergondage. Le verbe veut dire purifier et accroître le mot est le royaume absolu ou le monde suprasensible. C'est le royaume qui englobe les choses connues et les mondes imperceptibles. Le mot indique en même temps l'obéissance totale et l'humilité.
Quant au verbe et aux mots qui en dérivent, il peut vouloir dire selon les cas frapper, ou parcourir le monde ou citer en exemple (..)..
Pour ce qui est de rendre le même rythme comme dans ces fameux versets qui traduisent à la perfection le mouvement de la mer (chap 45, verset 12 et autres).
Cela touche presque à l'impossible.
Il est d'autre part de la plus grande nécessité de bien connaître les circonstances de la révélation des versets pour se mettre dans leur vrai contexte. Il faut aussi être bien au courant des commentaires des versets faits par le Prophète lui-même. Comme il est bien difficile d'acquérir en une seule vie toute ces sciences à la fois, il est plus prudent et plus sage de s'appuyer sur des commentaires faits par des érudits en la matière et accrédités par le consensus des savants de la communauté islamique.
Pour ce qui nous concerne personnellement, nous avons fait la traduction de premier jet en nous basant sur une œuvre d'exégèse ancienne, à savoir le commentaire de Abderrahman Ibn Al Jaouzi ( 508-597 de l'Hégire) c'est à dire du 12ème siècle grégorien. Ce commentaire donne avec force détails les causes ou circonstances de la révélation et il donne aussi les différentes lectures ou interprétation récitationnelles des versets.
Il peche cependant parfois par certaines précisions pour le moins fantaisistes apportées par certains juifs convertis à l'Islam.
Mais, dans son ensemble, cette œuvre est très honnête et très instructive.
Pour la correction de la traduction de premier jet, nous nous sommes appuyés sur le fameux commentaire de Cheïkh Mustapha Al Maraghi qui fut tout dernièrement professeur à la faculté de lettres du Caire.
Je crois, qu'en adoptant dans la mesure du possible la moyenne de ces deux commentaires, on n'est plus bien loin de la vérité.
Je ne me suis pas toujours plié coûte que coûte à l'interprétation de ces deux vénérés savants chaque fois que mes connaissances personnelles me font entrevoir un sens nouveau.
J'en suis actuellement à la troisième lecture de ma traduction et je peux dire sans fausse modestie que j'ai atteint les buts que je visais. Cela ne veut nullement dire que mon essai modeste est au-dessus de toute critique ou de toute amélioration mais je suis sûr que cette traduction communiquera au lecteur francophone le maximum des émotions ressenties par moi-même à la lecture du Coran.


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