Les événements du 26 janvier 1978 représentent un pan douloureux de notre histoire. Il ne s'agit plus de disserter encore sur les protagonistes de cette déflagration. Mais, trente deux ans après, l'Histoire ne fait pas de casuistique, et elle ne fait pas de cadeaux. Affrontements entre les deux structures les plus fortes du pays, le PSD et l'UGTT sur fond de lutte pour la succession d'un leader qui ne tenait plus les rênes et qui s'éloignait des réalités de son peuple.
A l'époque, la politique écrasait le social. Leçons à retenir, leçons essentielles et même impérieuses.
Car, aujourd'hui, la stabilité de la Tunisie depuis le Changement a pour corollaire, le social, cheval de bataille du régime. Le Changement s'est attaqué à la misère où qu'elle fût ; il a institué un indéfectible sens de la solidarité insufflée par l'Etat ; il apporte la lumière dans les zones d'ombre et livre un combat sans merci au chômage.
La Tunisie est le seul pays arabe et africain à maintenir les négociations sociales dans leur périodicité. Et, il y a quelques mois, les augmentations salariales ont été servies, malgré les effets de la crise mondiale. Le dialogue social et le pacte social représentent un acquis de taille. Les droits de l'Homme sanctifient aussi les droits économiques et les droits sociaux, malgré (et en dépit) des prédications schizophréniques des apôtres du droit de l'hommisme.