Aucune force occulte - ou déclarée - , aucune entrave ne sauraient entraver la marche inexorable de l'Histoire. C'est une horloge. Une mécanique indomptable. Elle rejette la casuistique. Elle ne s'accommode pas de ce qui est casuel. Et surtout, surtout, elle a l'intelligence de positiver et de donner le temps au temps. La dialectique n'est, donc, pas son moteur essentiel. L'Histoire est, d'abord, faite par les Hommes. Et il y a deux types d'hommes : ceux qui construisent et ceux qui détruisent. Ceux qui placent leur fauteuil dans le sens de l'Histoire, et ceux qui le placent dans le sens de l'apocalypse. Sauf que celle-ci n'existe pas : c'est une fantasmagorie ; une construction de l'esprit de ceux qui choisissent de s'emmurer dans l'outrance, dans le déni et dans l'opacité des clichés subversifs, faussement idéologiques et passés de mode. Il n'est pire traîtrise que celle qui consiste à vendre son âme aux charognards étrangers. A ceux que taraudent des réminiscences post-coloniales. Pourquoi, diable, devrions-nous nous affubler d'idéologies contre-nature ? Pourquoi devrions-nous renoncer à nos équilibres, à notre stabilité sociale et à notre sérénité pour sacrifier aux « droits de l'hommisme », singulière alchimie des extrêmes et du radicalisme subversif ? Non, les Tunisiens sont instruits et ils ont la tête entre les épaules. Ils savent ce que Ben Ali a fait pour son pays. Entre autres, une certaine vision de l'exercice démocratique. La Démocratie s'apprend. Ça ne s'enseigne pas. En tous les cas, pas auprès de ceux qui veulent s'en arroger le monopole, se surestiment eux-mêmes et sous-estiment les Tunisiens. Depuis Carthage et le Suffitat (le Parlement), la Tunisie est une Démocratie. Nous avons cela dans les gênes. Les réformateurs nous l'ont toujours dit et Ben Ali le clame haut et fort. Tant pis pour ceux qui se bouchent les oreilles.