Magnifique cadeau fait aux enfants le dimanche, au Théâtre Municipal de Tunis, dans le cadre du « Festival du rire 2010 », avec une comédie musicale hilarante, aux antipodes du genre. Version moderne d'un conte de fées, revu et revisité par une troupe fort sympathique, qui a fait rire aux éclats les enfants avec cet « Amour de princesse », pas comme les autres, mais qui finit bien comme on pourrait s'y attendre d'ailleurs. Pour le plus grand bonheur des touts petits, lesquels ont suivi, les yeux écarquillés, les péripéties, rebondissements et chausse-trappes, transformant la fameuse « bonbonnière », tout le temps qu'aura duré le spectacle, en un immense espace d'animation, où les enfants sont devenus à leur tour, partie -prenante de la comédie qui se joue devant eux, et qui raconte l'histoire de la belle princesse. Un décor kitch, tout en rose, comme une maison de poupée pour petite fille sage, avec un poisson rouge fort taquin, lequel dans son aquarium n'en rate pas une, et tient lieu de compagnon de fortune pour une petite (grande) fille bien seule, qui rêve de rencontrer l'amour. Ah, il ne faut pas oublier qu'un chien en peluche lui tient également lieu d'ami, silencieux et bien commode. Mais il y a aussi « Lampidou », qui adore croquer des carottes dans le jardin, même s'il n'en n'a pas le droit. Et Lampidou c'est toute une histoire ! Parce que lui, quand il apparaît sur la scène, c'est en vedette s'il vous plaît ! Incontestable et incontestée. Le comédien qui en a vêtu les atours, a dû bien suffoquer sous son costume, à sautiller, chanter, et se démener joyeusement, en entraînant toute la salle avec lui. Nos chères têtes brunes et blondes s'esclaffaient à qui mieux -mieux, et les rires fusaient comme du vif-argent. Que du bonheur ! Alors, reprenons le fil de l'histoire. Il était une fois, une petite princesse, qui rêvait de son prince charmant. Sauf que le prince charmant en question, se laissait désirer. En fait, pour dire la vérité vraie, il n'existait pas. Ou tout au moins il n'avait pas encore daigné se montrer. Et la princesse n'en pouvait plus d'attendre… Comme elle rouspétait, en parlant, entre autres à sa poubelle, la lumière jaillit pour ainsi dire, et une fée apparut devant nous. Mais alors une fée comme sans doute les enfants ne sont pas prêts d'en revoir. La fée « cool » était très cool, et avec sa baguette magique marquait la mesure en chantant du « rap », avant de saluer gracieusement. Avec Gérard, le dixième du nom dans sa lignée d'illustres « toutous », niché dans ses bras, qui a à charge de lui rappeler ses multiples rendez-vous de par le monde. Eh oui, c'est une fée très… sollicitée. Et très tête en l'air aussi. Et puis elle adore changer de costume, selon ses pérégrinations de par le vaste monde. Et puis bizarrement, pour la faire réapparaître, il faut prononcer le mot « poubelle ». Un pur hasard. En tout les cas, c'est une fée bien sympathique, et pleine de bonne volonté. Et qui a pris sa mission très à cœur : trouver coûte que coûte un « prince charmant » pour la princesse solitaire. Et puis il est question d'un philtre d'amour, apparu dans la chambre de princesse, mais dont la fée perd la trace. Avant de finir par le retrouver par le plus pur de hasard. Grâce à « l'ogre » recherché par « l'inspecteur qui tousse », qui chaparde à droite et à gauche dans « Bêtise- ville » en proie à la frayeur. Sauf que l'inspecteur « qui tousse » n'en mène pas large. Entre ces grosses lunettes et son asthme, il promène sa silhouette longiligne et voûté, comme on trimballe un fardeau, avant de s'inscrire aux abonnés absents. Lorsque « princesse » l'appelle au téléphone, quand elle soupçonne que l'ogre est dans sa chambre pour voler les bijoux de sa maman, le répondeur lui apprend qu'il est en vacances en Tunisie, et qu'il ne sera pas de retour avant trente-trois ans. Bref, les « roses » et les « choux » sont allègrement mêlés, jusqu'à ce que l'amour vienne tout chambouler, avant de remettre les pendules à l'heure. Le voleur a bu le philtre d'amour, il est amoureux de la princesse qui n'en veut pas, parce qu'il n'est pas habillé en bleu, et n'a pas de couronne sur la tête. Qu'à cela ne tienne : la fée « cool » sait arranger les choses. Un costume, une couronne en toc, et le tour est joué. Tout finit bien comme dans le meilleur des contes de fées. Et nos deux tourtereaux peuvent chanter à l'unisson, grâce à la fée, si astucieuse, et à Cupidon qui ne s'en fout pas. Et ce sont les enfants qui jubilaient dans la salle, et confidence pour confidence : les adultes aussi. Chut !