Le ratio d'espaces verts par citoyen a évolué au fil du temps pour atteindre les 15 mètres carrés par habitant en 2009 alors qu'il était de 4 mètres carrés seulement en 1994. Plusieurs jardins et espaces publics ont été aménagés dans ce sens aussi bien dans les résidences que dans les grandes cités et ce, grâce aux efforts déployés par les autorités de tutelle et les aides accordées aux municipalités. Si quelques collectivités locales ont réussi à aménager et à entretenir ces aires, d'autres n'arrivent pas à maintenir le cap ou même à garantir le strict minimum en la matière. Elles sont d'ailleurs nombreuses et réparties sur toutes les villes tunisiennes, celles ayant des moyens ou celles qui n'en ont pas. Pis, ces espaces sont même transformés en points noirs ou carrément en décharges et espaces de " détente " pour les soûlards et les voyous comme c'est le cas du Kram-Ouest. A Kram-Ouest, à l'avenue principale et en face de l'école primaire " 5 décembre ", un " jardin public " situé en plein centre ville s'est transformé en zone aride, pour la municipalité. Un taudis pour voyous Plus de quinze ans après le lancement du programme réservé à l'évolution de la moyenne des espaces verts, il est inadmissible de voir ces paysages qui heurtent la vue. Il est en fait choquant de savoir que ces aires sont carrément négligées dans l'une des villes de la banlieue nord, pas très loin des nouvelles résidences de haut standing. Pis encore, les résidents supportent depuis des années ce paysage alors que la municipalité ne prête pas attention à ce point sombre qui ternit son image et ne reflète aucunement l'effort qu'elle déploie pour embellir l'environnement. Un effort le moins que l'on puisse dire minime ou quasi-absent. Entre temps, les résidents doivent accepter mal gré bon gré cette situation alors qu'ils aspiraient à une vue agréable. Ils attendent avec impatience que la municipalité de tutelle accorde une attention particulière à cet espace négligé surtout qu'il s'est transformé en un terrain privilégié des bandes des soûlards. Ils y pratiquent toutes les formes de dérives et abus, ce qui menace même la tranquillité des résidents. Clôture en ruine " Malheureusement, le jardin est un point noir de la cité ", témoigne un citoyen. Effectivement, l'endroit est délaissé depuis longtemps. Les déchets de gravats, de papiers, des roues y sont éparpillés partout. A l'exception de quelques arbres et de minuscules arbustes remontant à des années en arrière et qui ont pu résister aux aléas de la nature et surtout au saccage des êtres humains, aucune plante (fleurs, gazons...) n'existe dans cette aire. Même la qualité du sol n'inspire pas confiance. Noirci à cause des traces de brûlure, le sol n'a pas été entretenu depuis des années...Même la clôture supposée protéger cette aire est en ruine. Fissurée, elle n'a pas été badigeonnée depuis longtemps. C'est clair que la municipalité de tutelle n'a pas songé à lui donner un coup de peinture ou la réparer pour la rendre inaccessible aux voyous. Toujours dans le même ordre d'idées, " le passage des agents municipaux pour ramasser les ordures n'est pas régulier, c'est ce qui explique d'ailleurs l'existence de ces déchets à tort et à travers ", proteste un résident tout en ajoutant " la municipalité ne met pas à la disposition des citoyens des bennes d'ordures, c'est ce qui les poussent à jeter les déchets dans cet endroit ". Situé dans une zone résidentielle et surtout en face d'une école primaire, le jardin est supposé être un espace de loisirs pour les écoliers qui ne trouvent pas où se distraire pendant la récréation où en dehors des heures d'étude. La municipalité néglige cet espace qui s'est transformé en un endroit squatté par les soûlards. Il est temps en fait de donner un coup de lifting à ce jardin et surtout de l'aménager et de l'équiper en bancs et moyens de loisirs pour que les enfants puissent en profiter. La municipalité doit s'impliquer davantage dans ce processus afin de contribuer aux efforts déployés pour embellir et protéger l'environnement d'autant plus que nous ne cessons de parler de cette composante en Tunisie et de la qualité de la vie. Une qualité de vie qui reste tributaire de l'effort des associations, de la société et des municipalités. Il faut dire par ailleurs que le même problème existe dans la majorité des villes tunisiennes. Les aides financières accordées aux petites et moyennes municipalités par le ministère de l'Environnement et du Développement Durable ou le ministère de tutelle, ne sont pas fructueuses, c'est ce qui explique entre autres la récurrence du problème.