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Les lois sont faites pour être transgressées, parole de Tunisien !
La culture « indicible » de l'interdit
Publié dans Le Temps le 13 - 02 - 2010

Pourquoi, face à certains types d'infractions, a-t-on tendance à faire de l'indulgence une règle plutôt qu'une exception ?
Est-ce en tolérant leurs méfaits qu'on responsabilise les gens ? Passé un certain seuil, cette tolérance ne risque-t-elle pas de devenir désastreuse pour l'individu et pour la communauté ? Il est vrai que montrer trop de rigueur dans l'application des lois, ce n'est pas toujours de bon aloi.
Mais faut-il pour autant abuser de bonté lorsqu'une telle attitude autorise les dépassements les moins imprévisibles
« Nul n'est au-dessus de la loi », est une expression que la plupart de nos concitoyens connaissent par cœur. C'est même la phrase favorite de chacun d'eux dès qu'il s'agit de l'appliquer à quelqu'un d'autre, bien évidemment. Parce que si l'un de ses propres actes ou propos tombe sous le coup de la loi, le Tunisien s'efforce de lui trouver mille circonstances atténuantes. Et dans le cas où son plaidoyer ne suffit pas, il fait appel à tous ceux dans son entourage qui pourraient le sortir d'affaire avec le moins de dégâts possible. Il en est ainsi pour les délits mineurs comme pour les crimes graves, chez les riches et les pauvres, les jeunes et les vieux, les femmes et les hommes.
Le squat des trottoirs !
On ne peut tout de même pas laisser faire !
Des marchands de cassettes et de CD qui envahissent illégalement tout le trottoir et la moitié de la chaussée qui se trouvent devant leurs kiosques respectifs.
Des propriétaires de milliers de voitures, parmi lesquelles on compte celles des administrations publiques, qui privent les piétons de la moindre parcelle de trottoir et les obligent à circuler au milieu de la chaussée.
Ces cafetiers qui se permettent de pousser chaque jour un peu plus les frontières de leurs terrasses.
Sommes-nous les seuls à remarquer les abus quotidiens de ces commerçants ? Il y a même plus grave que le squat des trottoirs. Dans certaines artères de la capitale, on monte des échafaudages en bois qui ne respectent aucune norme de sécurité pour les passants. L'un de ces ouvrages risqués se trouve encore à la Rue Mongi Slim, connue déjà pour ses vieux immeubles chancelants. Pourquoi dans cette artère et dans bien d'autres, comme à la rue de Bab El Jazira, autorise-t-on le stationnement des voitures dans les deux sens de manière à y rendre impossible la circulation des hommes et de leurs véhicules ? Il suffit d'un tour de ce côté pour se rendre compte des embouteillages fréquents qui en résultent à longueur de journée.
Pollution visuelle et verbale
Jusqu'à quand autorisera-t-on sur les murs de la ville les affichages sauvages et inesthétiques ? L'avenue de Carthage et plusieurs rues voisines donnent lieu à des spectacles vraiment désolants de ce type de pollution urbaine resté impuni. Si les auteurs en avaient été une seule fois lourdement pénalisés, on ne les aurait pas vus récidiver insolemment. Il faudrait également penser à sanctionner les nombreux garages de mécanique générale qui laissent traîner sur les trottoirs et les chaussées toutes sortes de graisses et d'huiles salissantes.
La pollution verbale n'est pas en reste : car on continue partout de lire et d'entendre les grossièretés les plus insupportables de la part des petits et des grands. Les graffitis odieux n'épargnent à présent ni les murs des écoles ni ceux des mosquées, espaces autrefois sacrés. Est-on incapable d'en arrêter les auteurs ? Sont-ils, à ce point, invisibles ?
On ne craint plus de mourir ni de tuer
Et si l'on se montrait plus sévère à l'encontre des conducteurs qui font fi du code de la route et transgressent de mille manières ses précieuses consignes ?
Utiliser le portable au volant est aujourd'hui un délit commun à tous les automobilistes lesquels « oublient » toujours de mettre leur ceinture de sécurité. En conduisant, les chauffeurs de bus papotent avec qui ils veulent, fument leurs cigarettes au volant et quittent les stations avec une ou deux portes du véhicule ouvertes. Ceux des voitures de louage roulent toujours à tombeau ouvert et ramassent ou descendent leurs passagers où bon leur semble. En ville, les feux rouges sont couramment grillés ; les sens interdits ne sont plus tout à fait défendus; la priorité est de moins en moins respectée ; les passages à niveau ne font plus peur à personne ; les panneaux de signalisation sont rarement lus. Et tous les détenteurs de permis de conduire ne craignent plus de mourir ni de tuer.
Décuplons la sanction
Il nous semble urgent de sévir plus rigoureusement contre les auteurs de tous les abus évoqués. Face à certains délits, seule l'intransigeance est capable de dissuader les contrevenants et les criminels. La récidive est due entre autres à la légèreté du châtiment infligé.
Doublons, triplons, quadruplons, quintuplons la sanction quand cela est nécessaire, lorsque surtout cela permet de préserver des vies humaines et un environnement propice au bien-être de tous.
Au cours d'une entrevue avec quatre responsables de la Transtu, ces derniers nous ont appris qu'au Japon, l'amende à payer par un resquilleur de bus ou de métro est de la valeur d'un million de nos millimes. En Europe, elle serait de plus de 500 dinars tunisiens. Peut-on dissuader nos resquilleurs locaux en leur faisant payer 25 dinars seulement ? Les deux exemples, japonais et européen, doivent être sérieusement médités non seulement pour mettre fin à la resquille dans les transports publics mais pour lutter plus efficacement contre toutes les incivilités qui ne font pas honneur à notre chère Tunisie !
Badreddine BEN HENDA
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L'avis de l'avocat
La culture du respect du droit d'autrui fait encore défaut
Nous avons eu sur la question un bref entretien avec un avocat tunisien. Celui-ci a préféré qu'on ne cite pas son nom mais voilà ce qu'il nous a répondu concernant la loi tunisienne et son application lorsqu'il s'agit de délits ou d'infractions du genre que nous avons évoqué dans notre article.
« Du point de vue théorique, la législation tunisienne est parmi les plus sévères dans le monde contre les infractions citées. Mais le fossé est grand entre les textes et leur application. Les autorités de contrôle n'en font pas assez pour dissuader les contrevenants. On relève même plusieurs cas de laxisme de leur part. Cela est de nature à encourager la récidive. Je prends un exemple récent de textes de loi en principe sévères : celui sur la consommation de tabac dans les lieux publics. Je suis certain qu'il ne sera pas appliqué à la lettre, et la faute n'en incombe pas seulement aux contrôleurs. La culture du respect du droit d'autrui fait encore défaut à beaucoup de citoyens. D'autre part, il sera difficile d'apprendre aux Tunisiens à traverser la rue par les passages qui leur sont réservés. Cette indiscipline traduit tout un état d'esprit contre lequel il faudra également lutter »


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