Lorsque l'Etoile a réalisé quatre victoires consécutives dont trois en déplacement (à Monastir, Kasserine et à El Menzah face au ST), tout un chacun a pensé qu'elle s'est remise sur la voie pour disputer correctement ses chances. D'autant que le leader espérantiste ne fait pas preuve de constance et de régularité. Mais voilà que l'ESZ vient à Sousse pour rappeler à son adversaire du jour, l'Etoile, que pour réussir elle doit être plus réaliste en n'oubliant surtout pas son football. En effet, face à des Zarzissiens accrocheurs à souhait et le plus souvent offensifs dès qu'ils s'approprient du ballon, les Etoilés ont confondu possession du ballon et efficacité. Ils ont même joué avec le feu lorsqu'ils se sont obstinés à échanger des ballons dans une zone très proche de Balbouli, 25 à 30 mètres en prenant ainsi le risque de se faire piéger par une attaque prompte et pesante sur Ben Mansour et Jmel. D'ailleurs, le but d'El Ghoul inscrit dès la neuvième minute illustre bien les difficultés rencontrées par les Etoilés dans les montées du ballon et dans la progression vers la zone de l'ESZ. Car, quoiqu'on dise la possession excessive du ballon ne confère pas forcément au jeu du rythme et par conséquent n'aboutit pas à l'efficacité recherchée. Les Etoilés, par envie de rééditer leur sortie face au ST, se sont trompés de contexte et d'adversaire. Un match joué en déplacement ne ressemble pas à un autre disputé à domicile. De même qu'une équipe adverse soucieuse d'améliorer sa position au classement n'évolue pas de la même manière qu'une équipe conquérante. On a vu justement l'Etoile s'approprier du ballon sans aller chercher la profondeur pour faire la différence plutôt que d'encaisser un but- et dès la 9éme minute du match- sans parvenir à se créer des occasions franches. Hormis le tir de Nafkha sur le poteau(14') et le but de Akaichi (83'), rares sont les opportunités recensées au cours du match...joué à domicile. Lenteur dans la manoeuvre C'est devenu une obsession pour les Etoilés que de faire circuler indéfiniment le ballon qu'ils perdent par ailleurs dès que l'adversaire se résout à engager un duel. Et puis ce rythme qu'on "impose" à l'adversaire ne sert en définitive que ce dernier puisque de la lenteur dans la manoeuvre, l'ESZ tire profit pour se replacer sans se dépêcher et calmement aussi.. Et la tâche des Etoilés de se compliquer sans que l'on remédie au cours du match à ce qui est devenu inextricable par la faute d'un jeu quasiment immobile et de surcroît stérile. Pour se dépêtrer d'une situation s'apparentant à l'impasse, les protégés de Hamberg auraient tout simplement dû imprégner au jeu un rythme autrement plus élevé et en se montrant plus percutants dans la zone de l'ESZ. La vitesse d'exécution les aurait servi ,certainement. A -t-on révisé les objectifs à la baisse? On ne sait pas trop si l'Etoile se contentera ou non de figuration dans ce qui reste à jouer de la compétition. A croire Piet Hamberg, "l'Etoile est une équipe jeune qui se trouve en période de formation. Elle prépare la nouvelle saison". Soit. Mais on oublie que l'équipe de Hamberg est aussi composée de quelques joueurs "lauréats" et dont l'expérience est consommée. Et puis la jeunesse constitue-t-elle un frein à l'ambition et à la conquête des titres? Nous ne saurons apporter une réponse à la place de Hamberg et de ses employeurs.. Cependant, tout un chacun sait que l'Etoile a grandement besoin de retrouver l'Afrique et sa Ligue des champions. Une deuxième place au classement ne sera pas de trop et pour les joueurs et l'entraîneur.