La guerre en Afghanistan qui semble s'éterniser pour devenir un véritable bourbier pour l'alliance internationale (ISAF), n'en représente pas moins un souci politique majeur pour plusieurs capitales occidentales. L'enjeu de cette guerre est politiquement et stratégiquement de la première importance. Un échec équivaudrait à une défaite devant le terrorisme international. Ne pas gagner en Afghanistan, c'est aussi laisser des plumes et sortir durablement affaibli. Les puissances montantes ne "rêvent" que d'une débâcle occidentale dans un pays qui garde toujours sa réputation de "territoire imprenable". Le précédent soviétique est dans toutes les mémoires. C'est la défaite de l'armée rouge qui a précipité "l'éclatement de l'empire" communiste. Mais, l'enjeu de la guerre contre les talibans n'est pas perçu de la même manière en Europe. La réticence face au maintien des troupes dans ce pays est perceptible dans plus d'un pays. Les Pays-Bas ont enfoncé le clou, hier, et les divisions entre les différentes formations parlementaires sur le sujet ont poussé le Premier ministre Jan Peter Balkenende à "rendre le tablier" en présentant la démission de son gouvernement. Il est rare en Europe qu'une affaire internationale ait pu provoqué un effet de cette importance d'autant plus que ça pourrait faire des émules dans d'autres pays engagés militairement en Afghanistan, ce qui ne manquerait pas, à terme, d'affaiblir la coalition de l'ISAF. Il est clair que l'opposition des partis de la gauche néerlandaise est derrière la chute du gouvernement Belkenende. Dans la plupart des pays européens, ce sont surtout les partis de la gauche qui se montrent hostiles à la poursuite de l'engagement de leurs pays en Afghanistan mais sans apporter une alternative crédible en cas d'un éventuel retrait. Face à une guerre interminable et un ennemi (les talibans) insaisissable, ni la gauche ni la droite d'ailleurs ne seraient en mesure de trouver la parade.