L'Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA) tiendra demain après-midi à l'hôtel Diplomate de Tunis, son assemblée générale au cours de laquelle seront débattus les deux rapports moral et financier du comité directeur sortant de l'association. Samedi les jeunes avocats procèderont à l'élection des 9 nouveaux membres du comité directeur pour un mandat de 2 ans. 37 candidats se sont présentés et au moins 3 listes représentant les différentes sensibilités qui traversent la profession seront en lice. Hier a été clôturée les demandes d'adhésion à l'association et le nombre a dépassé les 2 milles. La compétition s'annonce très serrée Avec ce nombre élevé on s'attend à ce que l'opération de vote dure toute la journée du samedi. La compétition s'annonce aussi très serrée entre les candidats proches du RCD qui ont formé une liste bloquée de 9 candidats dont les 4 membres du bureau sortant, et les deux autres listes. L'une composée de candidats proches de la gauche et de candidats se réclamant de la droite à connotation religieuse, et l'autre composée de candidats proches du courant nationaliste arabe. A cette occasion, le Temps ouvre ses colonnes à des candidats représentant les différents courants. Aujourd'hui, nous donnons la parole à Mes Jamel Mars, Nizar Jabri et Faouzi Jaballah. Demain la parole sera donnée à Me Mounir Ben Smida, Abdessatar Laouini, Dhya Eddine Mourou et Khaled Aouania. ------------------------------------------- Me Nizar Jabri : "Pour l'amélioration des conditions matérielles et morales des jeunes avocats" "La raison principale de ma candidature est ma conviction et ma certitude en tant qu'indépendant, de pouvoir réaliser le plus, et répondre favorablement à l'attente des jeunes avocats quant à leur intérêt matériel et moral. Nous représentons le courant indépendant qui a toujours été le garant des acquis de la profession loin de tout glissement partisan sachant qu'historiquement il s'est avéré que les partis politiques ne recrutent des jeunes avocats que dans leur propre intérêt. En ce qui concerne le bilan du mandat du comité directeur sortant de l'ATJA, et en dehors de quelques actions négligeables, il n'a fait que faire bénéficier les jeunes avocats que de certaines remises sur les billets d'avion. Des remises qui ne concernent qu'une minorité des jeunes avocats, la majorité étant embourbée dans des problèmes pécuniaires. Si nous sommes élus, mes camarades et moi, nous comptons agir pour améliorer les conditions morales et matérielles des jeunes avocats et leur garantir des émoluments dignes de leur profil social". ------------------------------------------- Me Faouzi Jaballah : "L'ATJA n'est pas une association culturelle" "Je considère que l'association doit retrouver son rôle associatif, dont l'objectif est d'essayer de trouver des solutions aux nombreux problèmes que rencontre le jeune avocat dans l'exercice de sa profession comme le stipule l'article 2 de son règlement intérieur. Car contrairement à ce que certains avancent, l'ATJA n'est pas une association à caractère culturel seulement. Sa mission essentielle est d'encadrer et de venir en aide aux jeunes avocats et notamment les stagiaires. Elle doit sensibiliser les structures de la profession aux difficultés réelles que rencontre le jeune avocat. Des difficultés morales et matérielles. L'association doit avoir avant tout un caractère professionnel. Car contrairement au volet politique, le volet professionnel unit. Elle ne doit pas s'aligner sur un courant politique. Elle doit rester autonome et indépendante. Aujourd'hui le problème majeur de la profession surtout des jeunes avocats est d'ordre matériel. L'ATJA doit œuvrer pour aider les jeunes avocats à trouver du travail. Jusqu'à présent l'association ne l'a pas fait. En plus elle a négligé son rôle en tant que composante importante de la société civile. En un mot je suis avec mes camarades dans la liste pour une association qui rassemble et qui s'occupe essentiellement des problèmes des jeunes avocats". ------------------------------------------- Me Jamel Mars : « Pour une association indépendante et non démissionnaire » « Notre candidature s'inscrit dans le cadre d'une liste consensuelle, professionnelle et indépendante afin que l'association puisse retrouver son rôle en tant que l'une des composantes de la société civile qui défend les intérêts des jeunes avocats. Ceci est entièrement lié à l'indépendance des membres envers les partis politiques que ce soit le RCD ou les partis de l'opposition. C'est pour cela que notre liste porte le slogan « Pour une association indépendante et non démissionnaire » qui défend une avocatie professionnelle, indépendante et militante. Je promets à tous mes collègues, que si je suis élu, mes collègues et moi ferons tout pour que l'Association retrouve ses jours de gloire. Nous œuvrerons sur la base des principes instaurés par ses fondateurs en défendant les jeunes avocats dans tous les domaines qui les préoccupent qu'ils soient d'ordre moral ou matériel, tout en soutenant leur formation scientifique de haut niveau. Nous aurons une association professionnelle qui soutient les causes justes et les affaires des droits de l'homme. Elle aura un rôle actif et positif avec le reste des composantes de la société civile que ce soit en ce qui concerne les affaires nationales ou arabes. Je pense que l'Association a perdu de sa crédibilité depuis 2001. Les quatre comités directeurs précédents n'ont pas été indépendants ».