Ce glissement de pente toujours redouté et d'une façon ou d'une autre presque toujours évité de justesse fait, désormais, partie de ces jongleries qu'emprunte le tourisme tunisien. Il y a deux méthodes possibles. Celle de ces heureux comptables qui additionnent les nuitées dans le souci d'échafauder une arithmétique, pour le moins obsolète et trompeuse. Celle qui considère que le tourisme n'est pas uniquement une affaire de nuitées, qui est à la limite prête à accepter un chiffre revu à la baisse mais qui raisonne en termes qualitatifs. Curieux que les professionnels ne s'expliquent pas que nos concurrents nous aient rejoints et que bien d'entre eux nous aient dépassés ! Payons-nous le tribut de ce qui faisait notre force, à savoir le low-cost, c'est-à-dire, le balnéaire ? Depuis quand le soleil et la mer sont-ils devenus un handicap, et, partout ailleurs, que leur préfère-t-on ? La vérité est que notre tourisme est toujours aussi imprégné de la marche crépusculaire de ce chameau dans le désert. La traversée, entamée aux temps héroïques, s'éternise et cette carte postale est, désormais, tout aussi figée que le produit lui-même... Alors, que l'Internet fait bouger le tourisme mondial par l'effet d'une plaque tectonique, voici que le secteur, chez nous, se propose de s'y ancrer comme si la planche de salut ne tenait qu'à cela ! Allons plutôt au fond des choses : demandons à nos hôteliers pourquoi ils bradent les prix, pourquoi ils sont éternellement endettés auprès des banques et quelle est leur perception réelle d'une supercherie appelée all inclusive.