Après un an et demi d'impasse et un faux départ en mars, la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a éveillé vendredi de nouveaux espoirs de paix au Proche-Orient, en disant s'attendre à une reprise du fragile dialogue de paix la semaine prochaine. La reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens "est absolument essentielle, et nous allons commencer le dialogue indirect la semaine prochaine", a-t-elle annoncé lors d'une conférence de presse. "Nous attendons la rencontre du comité arabe de suivi, (samedi, hier Ndlr) au Caire, pour soutenir l'engagement du président (palestinien Mahmoud Abbas) d'avancer dans le dialogue", a-t-elle ajouté. "Si le président Abbas reçoit le soutien dont il a besoin de la part de la région, et après les discussions que nous avons eu avec elles ces dernières semaines, (les parties) estiment que les conditions pour un début du dialogue indirect sont réunies", a indiqué ensuite Philip Crowley, le porte-parole de Mme Clinton, soulignant par là le rôle décisif de l'administration Obama. Mahmoud Abbas avait déjà dit de son côté espérer une réponse arabe "positive". La formule du dialogue indirect entre Israéliens et Palestiniens, par l'intermédiaire des Etats-Unis, a été mise au point par Washington afin de permettre la reprise du dialogue interrompu entre les parties depuis fin 2008. L'objectif ultime est d'aboutir à un dialogue direct. L'émissaire américain George Mitchell, qui tient le rôle d'intermédiaire "aura des réunions dans la région vers la fin de la semaine prochaine", a précisé Philip Crowley. La reprise annoncée récompenserait un effort lancé dès les premiers jours de la présidence de Barack Obama. "Nous travaillons littéralement jour et nuit" à désenliser le processus de paix, avait encore affirmé jeudi soir Hillary Clinton devant l'AJC, un groupe d'influence pro-israélien à Washington. Israéliens et Palestiniens ont cessé de discuter fin 2008, lors de l'agression israélienne contre Gaza. Tous les efforts américains se sont depuis fracassés sur l'impossibilité d'obtenir un gel complet des colonisations israéliennes, mais aussi sur les divisions au sein des Palestiniens. La dernière tentative, en mars, a échoué en raison de l'annonce d'un projet controversé de construire 1.600 nouveaux logements dans un quartier juif à Al Qods-Est annexée, au moment même où les discussions devaient commencer. Le facteur déterminant cette fois pourrait être une lettre de Barack Obama, dont les Palestiniens ont fait état cette semaine. "M. Obama a exhorté le président Abbas à revenir à la table des négociations, en assurant que dans le cas où l'une ou l'autre des parties entraverait les négociations indirectes ou se livrerait à des provocations, il y a un engagement américain à ne pas rester sans réagir et il y aura une réévaluation de la politique de l'administration américaine sur ce dossier", a expliqué jeudi un dirigeant palestinien sous couvert de l'anonymat.