En qualifiant la visite en Iran du président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva comme celle de la “dernière chance” avant l'adoption de sanctions contre Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé, le président russe Dmitri Medvedev adressait une mise en garde au régime iranien lui signifiant qu'il ne peut plus compter sur le soutien de la Russie. Message reçu et assimilé par les autorités iraniennes qui évoquaient avant même l'arrivée du président brésilien à Téhéran la perspective d'un accord sur le transfert à l'étranger de leur uranium faiblement enrichi. De bonnes perspectives s'offrent donc au président brésilien et à sa mission de médiation à laquelle Moscou donnait 30% de chances de succès. Sans pécher par trop d'optimisme et sans aller jusqu'à dire que Lula quittera Téhéran avec une solution dans ses valises, plusieurs facteurs plaident pour un apaisement et pour un fléchissement de la position iranienne. Les Iraniens prennent conscience que les grandes puissances sont à bout de patience et que la menace de nouvelles sanctions approche d'autant plus que la Russie et même la Chine montrent des signes d'agacement et un alignement de plus en plus nuancé aux thèses des Etats-Unis. Et puis un quatrième train de sanctions viendrait compliquer une situation intérieure déjà marquée par des tensions sociales et des revendications politiques. Tout plaide donc pour un succès de la mission de Lula. Un compromis sauverait la face du régime iranien, arrangerait les grandes puissances et consoliderait les relations de partenariat entre l'Iran et le Brésil.